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Interview  (Paris)  Fevrier 2004

C'est dans un bar de Pigalle que nous avions rendez vous avec Pierre Begon-Lours et Patrick Woodcock, les membres fondateurs du groupe Mellow ...

Vous êtes assimilés à la « scène » versaillaise. Vous êtes tous de Versailles ?

PW : En fait j’étais à l’école d’architecture de Versailles. C’est la seule véritable raison qui au départ nous a fait assimiler à cette scène là. Et puis j’avais fait de la musique avec Nicolas ( de AIR ) avant, donc c’est vrai ça vient un peu de là aussi, mais à l’époque, quand je faisais de la musique avec eux j’étais considéré comme un mec un peu extérieur.

Donc en substance c’est un gros résumé marketing ?

PW : Un peu oui. C’est vrai, c’est un raccourci. C’est un raccourci et je tiens à dire qu’on travaille dans le "neuf trois"..

Si on poursuit dans la même logique, vous êtes souvent présentés comme appartenant à la mouvance french touch initiée par AIR ? Comment ressentez-vous cela ? Est ce uniquement un gimmick marketing ou y a t il une réalité derrière ?

PBL : Les gens ont besoin de comparer et c’est un peu inévitable. C’est vrai qu’on a quelques points communs : On est français, le coté Versailles, quelques influences communes, les albums qui sont sortis en même temps, les histoires de BO. Tout ça c’est de la nourriture facile pour les journalistes.

PW : On a un petit peu tendu le bâton pour se faire battre aussi, mais c’est n’est pas vraiment de notre faute, c’était une question de calendrier mais ce n’est pas quelque chose qu’on peut contrôler. Eux ils ont fait la BO de Sofia Coppola, et Roman, Coppola nous demande ensuite de faire la sienne.

Ca pourrait être une situation tout à fait voulue de votre part, à savoir une démarche vraiment volontaire de vous rapprocher de AIR, ou est-ce quelque chose contre laquelle vous luttez ?

PW : ça nous gène plus qu’autre chose, mais d’un autre coté on fait de la musique atmosphérique, électronique sans être de la techno, à l’époque il n’y avait pas beaucoup de groupes qui faisaient ça et puis on se connaissait, on avait quelques influences communes donc c’était assez facile pour la presse, on était un peu les petits frères. Ou les copieurs.

Justement, quelles sont vos influences précises? On en détecte un certain nombre à l’écoute du disque mais y en a –t- il d’autres ?

PW : il y en a beaucoup, c’est des réminiscences de choses qu’on a écoutées, qu’on a aimées. L’influence de base c’est le rock anglais des sixties seventies et puis le rock américain west cost, c’est à dire flower power plus country. Enfin pas la country des sudistes puis plein d’autres choses qu’on a écoutées. Sur l’album la chanson perfect color est inspirée par un morceau de Husker Du, un groupe de hard core américain. Ce n’est pas évident comme influence à l’écoute C’était un album assez cool, Warehouse Songs and Stories, que j’ai beaucoup écouté, un son très saturé en même temps que très mélodique, un espèce de groove un peu à part, c’est un peu ça qu’on a essayé de retrouver.

PBL : Chaque génération puise ses influences dans son époque.

Vous êtes plus âgés que la moyenne des musiciens. Avantage ou inconvénient ?

PW : A priori forcement un inconvénient.

PBL : Les deux

PW : C’est un inconvénient dans la carrière. Si on en était là où on en est aujourd’hui et qu’on avait 25 ans, ce serait plus facile.

PBL : On n’en serait peut-être pas là non plus. On a sans doute des influences que n’ont pas des gens de 20 ans.

PW : Oui les jeunes de 20 ans ne voient pas les influences.

La naissance de Mellow?

PW : C’était pierre et moi en 1996.

PBL : Je bossais dans un studio, j’avais un gros trou au milieu du planning, je connaissais Patrick, il est venu avec ses maquettes, on a travaillé dessus et on a eu envie d’aller plus loin. C’était l’époque du début des méthodes de travail qui ont influencé la musique électronique, des premiers sampleurs. En gros il y avait ceux qui avaient de petits sampleurs et qui faisaient des trucs simples, electro, et ceux qui avaient de grosses machines et qui pouvaient sampler des batteries et faire des choses plus complexes, et nous on avait cette chance là.

PW : On s’est vraiment retrouvés autour de Olano, que pierre réalisait. Moi je ne connaissais pas les gars d’Olano, il m’a appelé et m’a dit ; "Il faudrait que tu viennes avec ta trompette, j’ai envie d’expérimenter des trucs avec toi". On a fait ça, j’ai joué un peu avec Olano, j’ai enregistré deux ou trois morceaux et puis j’ai fait écouter à pierre les maquettes.

PBL : C’est vrai qu’il y avait un truc qui était vraiment nouveau, des possibilités créatrices par rapport à ce qu’on faisait auparavant, il y avait un enthousiasme, on avait envie d’expérimenter des choses. Tu ne pouvais pas le faire avant, parce que ça coûtait vraiment cher, ou alors ce n’était pas possible techniquement.

Votre premier album sort en 1999, et ressort ensuite augmenté de remixes.

PW : C’est un truc japonais ça ? Il y plusieurs versions je crois. Le premier album est sorti sur un label qui n’avait peut-être pas les épaules pour le sortir à l’international, du coup il est sorti en France et puis ils essayaient de trouver des petits à droite à gauche. L’album est sorti 6 mois après aux Etats-Unis puis dans d’autres pays. Il a au moins 4 noms différents.

Pas de volonté de votre part de sortir d’album de remixes donc.

PW : Non, c’était un disque promotionnel, à l’occasion d’un concert au japon. Ils ont sorti un disque pour notre venue, on a un peu halluciné.

Votre collaboration au film de Roman Coppola a commencé comment ?

PW : Il avait fait notre premier clip, c’est comme ça qu’on l’a rencontré. On l’a perdu de vue puis un jour il nous a rappelés et nous disant qu’il souhaitait qu’on fasse la bo de son dernier film parce qu’il aimait notre album. On s’est posé la question de savoir s’il fallait le faire ou pas. Mais bon on avait envie de travailler sur une BO et puis Roman était un des tops clippers du moment, on ne pouvait pas se permettre, au stade de développement où nous étions dans notre carrière, de dire non à un truc comme ça. Donc on l’a fait, sachant que ça poserait des problèmes de calendrier.

PBL : Du coup, il y a eu un trou dans la discographie, entre 1999 et 2004.

Si vous ne disposiez que de trois mots pour qualifier votre musique ?

PBL : On nous a déjà posé la question, on n’en avait trouvé qu’un, c’était MELLOW ! Et le truc, c’est que ça ne se traduit pas en français, c’est un adjectif qui a plusieurs sens.
On avait dit organique, contrasté, et puis un troisième ?

PW : Atmosphérique

PBL : Oui mais atmosphérique ça fait quand même un peu "lounge"

PW : Pas atmosphérique alors, mais il y a ce coté synthé, ces sons un peu planants.

Psychédélique ?

PBL : Oui c’est bien, ça.

Vous avez un point de vue sur le débat entre les maisons de disques et les utilisateurs d’Internet ?

PBL : L’argent c’est des caisses, ce qui part d’une caisse va dans une autre. Je pense qu’il y a de l’argent qui quitte la caisse de la musique pour aller dans celle des fournisseurs d’accès Internet. Alors peut-être qu’une solution serait de taxer en partie les downwload.

PW : Le coté positif de cette situation, c’est que ça pousse les artistes à offrir plus de choses aux gens pour qu’ils achètent les disques. On a mis le DVD des vidéos avec par exemple.

PBL: Il y a également une meilleure information. Avant c’était les journaux essentiellement, maintenant c’est les chats, les webzines, c’est positif parce que tu peux découvrir plus facilement des artistes auxquels tu ne penserais pas forcement.

PW: Le mec qui est un vrai amateur, lui il ira toujours acheter le disque et souvent il aura plus de musique chez lui. Je comprends très bien qu’il "download" des morceaux pour des disques qu’il écoutera tout au plus deux ou trois fois, il n’a pas forcement envie de les garder dans sa discothèque. Avant les gens achetaient des disques et allaient les revendre d’occase

PBL: On n’y est pas encore mais il y a potentiellement un autre aspect positif : ça va coûter moins cher de faire de la musique. Tu auras peut-être moins besoin de systèmes commerciaux lourds pour faire connaître ta musique.

PW : Le paradoxe, c’est que certains artistes n’ont plus de contrats parce qu’ils ne vendent pas assez, alors qu’on se rend compte qu’ils sont très connus. D’un autre coté il y a plein de gens qui font de la musique chez eux et qui sont prêts à la distribuer gratuitement, mais ce n’est pas la même qualité.

Est-ce qu’il y a encore une place pour les musiciens dans la diffusion musicale actuelle ?

PW : C’est vrai qu’on se pose la question. Mais si ce n’est pas le cas, on aura un problème avec la qualité de la musique, parce qu’il y des gens qui arrivent à faire des trucs rigolos par hasard, mais il n’y en a pas tant que ça.

Comment voyez-vous la suite de votre carrière ?

PBL: Continuer ce qu’on fait, mais dans des conditions plus agréables, sans stress de savoir si dans deux ans on va pas se faire jeter parce qu’on ne vend pas assez.

PW : Il y a aussi l’envie de faire des choses moins commerciales, moins formatées, des albums qui se vendraient à 500 exemplaires.

Vous dernier album ne m’a pas semblé particulièrement commercial. Il est facile d’écoute mais très riche mélodieusement, avec en plus un certain sens de l’humour et du second degré non ?

PBL : Non pas commercial, mais un peu formaté quand –même.

Qu’est ce que vous écoutez en ce moment ?

PW : J’ai un peu du mal à trouver quelque chose qui me plaise vraiment, je suis un peu en quête de nouveautés.

PBL : Pas grand chose, c’est un problème de démarche intellectuelle. On est quand même très pris par notre travail de musiciens, on a peu de temps pour écouter les autres groupes. Ca fait longtemps que je n’ai pas passé une après midi dans un magasin à écouter des disques au hasard. On écoute quelques trucs qui viennent à nous mais on n’a plus la démarche inverse, ce qui est dommage.

PW : Beaucoup des groupes en vogue en ce moment appartiennent à des mouvements de revival, donc pas très originaux. Ça n’apporte pas grand chose. Et puis, plutôt que de n’écouter que ce que font les copains, on préfère réécouter des disques des années 60 – 70, trouver des idées qu’on peut retravailler avec les moyens techniques d’aujourd’hui.

Sur l’agenda de MELLOW à court terme ?

PBL :Pour ceux qui n’ont pas pu rentrer au Café de la danse, on joue au Triptyque.

PW : On va tourner en France en mars/ avril. Notre site Internet est www.mellow-workshop.com

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Perfect Colors de Mellow


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