Spectacle
conçu, écrit, mis en scène et interprété
par Wayn Traub.
Il ne s'agit pas ici de danse au sens généralement
admis du terme. Le spectacle consiste à voir sur scène
Wayn Traub, en performance solo, déguisé. Mais
il n'y a cependant que le haut de son corps qui semble répondre
à des impératifs chorégraphiques. Il bouge
sur un plateau composé de 3 cercles concentriques qui
permettent à divers accessoires d'apparaître et
de disparaîre. Wayn Traub récite, chante, interpelle
le public. Derrière lui est projeté un film dans
lequel il joue lui-même le rôle de SpycamMan, un
voyeur qui mettrait toutes ses expériences sur internet.
D'autres acteurs, et quelques danseurs, se succèdent
dans des épisodes n'ayant souvent pas de liens évidents
entre eux.
Dans un article du Monde du 24 avril, signé par Rosita
Boisseau, et intitulé "Dans beaucoup de spectacles
de danse, on ne danse plus.", la journaliste évoquait
que le Théâtre de la Ville avait envisagé
de créer une catégorie "inclassable".
Le spectacle de Wayn Traub était par ailleurs évoqué.
On pourrait étiqueter "Maria-Magdalena" comme
une performance chantée multimédia gothico-pop.
Par de nombreux aspects, ce spectacle ramenait à la
scène gothique du début des années 90.
Le maquillage de Wayn Traub, rouge et bleu, qui rappelait le
joker de Batman vu par Tim Burton, la musique et la sonorisation
qui consistaient souvent à étirer une note synthétique
dans les basses, les films projetés qui rappelaient les
premiers Wes Craven ou "Le projet Blair Witch", et
le chant de Wayn Traub très proche de celui de Brendan
Perry de Dead Can Dance. Dans ses bons moments, le spectacle
rappelait certaines performances des Residents, mais parfois
les thèmes semblaient se perdre dans la volonté
de mélanger des média pas toujours forcément
bien adaptés pour souligner le propos.
Ce spectacle est très second degré - ou du moins
faut-il l'espérer, car dans le cas contraire l'égo
de Wayn Traub doit trouer la couche d'ozone - , très
"tongue in cheek". Le résultat en est que,
malgré la noirceur de certains propos, de certaines scènes,
à l'issue du spectacle l'unité de l'oeuvre n'apparaît
pas de manière vraiment évidente. |