La 7ème Vague à Brétignolles-sur-mer fait partie des tout premiers festivals de l'été. Encore peut-être méconnu, si ce n'est des Vendéens, il n'a pas à rougir devant les Solidays et autres Rocks en Scène parisiens.
L'organisation est à la hauteur. Au milieu des champs, plusieurs centaines de bénévoles font de ce festival un lieu où il fait bon s'attarder et écouter de la bonne musique après avoir contemplé un bord de mer préservé. Au programme : Casualty, Java, Babylon Circus, Yuksek, Birdy Nam Nam, La Casa, Cocoon, Emir Kurturica and the No Smoking Orchestra, Bauchklkang, Dub Inc.
Les festivaliers ont pris d'assaut la petite ville de Brétignolles-sur-mer et en particulier les rayons Alcools et Spiritueux du Super U local. Les commerçants se frottent les mains, la saison commence fort. Quant aux vacanciers, ils ont profité du week-end pour pédaler de ci de là avec moins de nonchalance qu'on pourrait l'imaginer. Allez, direction le festival au bout d'une route désolée : parking, camping et crêpes naturellement. La scène trône haute et majestueuse. Nous n'y étions que pour le samedi soir, aussi ne parlerons nous que de La Casa, Cocoon et Emir Kusturica and the no smoking Orchestra.
La Casa surfe sur un buzz qui n'a fait que s'amplifier au cours des derniers mois et voilà qu'ils débutent sur les scènes de l'été. Décidément, ils ne perdent pas de temps en route. Les premiers concerts d'une longue série. Alors sous le soleil encore assommant, ils ont joué un set relevé, rock et carré comme l'Arche de la Défense. Pas grand chose qui dépasse, une vraie bonne humeur et un appétit évident. "La lune se marre, la lune..." pas exactement raccord avec le timing. Mais passons. La Casa part à la conquête du public et se prépare à confirmer l'essai marqué par un premier album qui n'a pas laissé indifférent. Même si personnellement je ne les juge pas si ambitieux côté partitions musicales.
Au tour de Cocoon, la Vague se rapproche de la scène. Le groupe auvergnat ne va pas décevoir ses fans. Les autres, ils attendront patiemment que ça passe, entre excitation surjouée et ivresse bien réelle. Parce que Cocoon en plein air, il faut avouer que ça manque de souffle. Balancé, on danse d'un pied sur l'autre, les bras comme l'aiguille du métronome, toujours pareil. J'entends dire : "Ouais les Cocoon, ils sont drôles sur scène, ils arrêtent pas de se charrier !". Ouah ! Ouah ! C'est vrai que lancer "Brétignolles, ça rime avec roubignolles et testignolles", c'est à pisser de rire ! A ce sujet Morgane voulait faire pipi, elle nous l'a assez dit... et puis qu'ils iraient manger des crêpes et se prendre une cuite. Alors là, c'est de l'entertainment comme dirait Gonzales !
Pas de mauvais esprit dans les rangs ! Pardon ! Il fait beau, les gens ont mis des fleurs dans leurs cheveux, quelqu'un s'est déguisé en ours en peluche et Cocoon nous annonce que son prochain album est inspiré des fonds et de la faune sous marins. Endormez-vous bien, en attendant vous êtes en train de vous faire cambrioler ! "Hello" ou goodbye.
The No Smoking Orchestra se chauffe d'un autre bois et prend son tempo sur les quarantièmes rugissants. Vous voulez vous amuser pendant la peste (référence Pouchkine, à ce qu'on dit ) et bien banco ! Le No Smocking s'est lancé vrombissant, vaste comme un stade de foot, énervé comme un supporter d'Arsenal ! Les films de Kusturica en mémoire, les virages et les accélérations balkaniques ont emporté le public qui ne se sentait plus de joie, portant les funambules horizontaux, gesticulant, aboyant "Fucking USA", "Fucking MTV", de quoi faire trembler le Pentagone ! On n'y croit plus vraiment à nos slogans anti-busherie maintenant qu'Obama a été élu et qu'il ferme Guantanamo : disons qu'il faut garder le rythme, on ne sait jamais.
Kusturica est-il là pour autre chose que donner une caution au groupe, pour remplir le quota People, pour contrarier Goran Bregovic avec qui il s'est brouillé ? Il joue de la guitare ou au ballon. Peu importe après tout : il est le famous director, c'est bien assez.
Quand le rideau tombe, sur une bande son des choeurs de l'Armée Rouge, il y en a qui protestent.
Puis certainement que la soirée s'est poursuivie aussi bien avec Bauchklang et Dub Inc, nous n'étions plus là pour les voir, ce n'est que partie remise. |