En
juin 2008, à l'occasion de son 25ème anniversaire,
le duo de Vive la peinture, plus connu sous les sigle VLP, s'exposait
à la Galerie UniVer entouré de quatre autres artistes
sous la bannière "Vive l'art urbain".
Tous des peintres représentatifs de l'art urbain, au
sens large du terme, qui, dans les années 80, ont commencé
à sévir sur les murs pour secouer le cocotier
de l'art bourgeois qui monopolisait les repaires officiels d'exposition
et revendiquer un droit de cité pour l'art en le mettant
à la portée de tous dans des lieux et sur des
supports improbables.
Un an après, jour pour jour, VLP propose réitère
la manifestation dans le cadre d'une 2ème édition,
toujours à la Galerie UniVer,
avec "Vive la peinture 2",
parce que, finalement, à chaque année son anniversaire.
Une bonne occasion également de feuilleter l'album de
famille de l'art urbain avec Jacques Villeglé, Paella
et Miss Tic et même son arbre généalogique
puisque sont représentées les nouvelles générations
avec André et Sun 7.
VLP : la saga des Zumans
Le collectif hypervitaminé de VLP, Jean Gabaret et Michel
Espagnon, emblèmes de la contre-culture, militent toujours,
parallèlement à leur travail d'atelier pour des
murs viavnts.
Avec
le millénaire, naissait Zuman, homme réduit à
deux dimensions et une tête pensante, "le zuman qui
va sur les murs pour ne pas aller droit dans le mur" suivi
par son clone Zuman Kojito en 2005 qui n'en finit pas de se
triturer les méninges et d'exprimer ssous forme de bulle
le fruit de ses réflexions.
VLP présente deux acryliques sur toile "Zuman
Kojito" et "Blank Gang"
ainsi qu'une série de leurs fameuses silhouettes sur
papier ("Art is Show", "Ce monde est flou",
"Je pense donc je nuis").
Jacques Villeglé : le guérillero
de l'écriture
L'an passé, le peintre tutélaire était
Gérard Zlotykamien; Cette année, les VLP ont convié
Jacques Villeglé, le premier, l'unique, le célèbre
collecteur d'affiohes surnommé "le lacérateur
anonyme", membre éminent du mouvement du Nouveau
Réalisme qui a fait l'objet d'une exposition au Grand
Palais en 2007, et auquel le Centre Pompidou a consacré
une rétrospective personnelle au début de l'année
2009 au Centre Pompidou.
Pour
cette exposition, Jacques Villeglé présente un
aspect de son travail sans doute moins connu du grand public,
alors qu'il a commencé par ce registre, celui du lettrisme,
avec ses cryptogames ayant même créé un
abécédaire socio-politique (voire économico-religieux
précise-t-il).
A côté de "Les choses
singulières aux diables bleus" de la série
"Les choses singulières", plusieurs sérigraphies
de la série "Calepino",
réalisée en 2005, qui relate mois par mois ses
événements quotidiens sous forme d'un carnet-journal
illustré.
Miss Tic : les mots toujours les maux
Avec
Miss Tic, "femme de l'être" (titre d'un essai
de Christophe Genin), les mots sont toujours au commencement
de tout. Depuis 1985, elle promène sa silhouette brune
sexy et intemporelle, bombée en noir au pochoir, sur
les murs parisiens éclaboussés de ses déflagrations
aphoristiques qui se jouent et déjouent les mots, les
codes et les les certitudes.
En 2006, elle se met en scène sur des affiches lacérées
taguées à l'aérosol pour proclamer que
"Le mur a un grain, moi aussi"
et "Pas d'idéaux, juste des
idées hautes".
Paella ? : le combat pictural
Paella ? a répondu présent cette année
encore à l'invitation de VLP. Peintre-affichiste, il
pratique une figuration qu'il qualifie de "délibérée"
dans laquelle sa marque de fabrique est constituée par
son personnage indifférencié à corps élastique
et à tête d'escargot.
Un homme comme un autre, qui est à la fois objet et
sujet de l'histoire et des événements sociaux-politiques
vus à travers le prisme du peintre : une lucidité
ironique, vélléitaire et parfois désenchantée
("Le problème de taille : certains
mourront dans la lumière").
André : Mr. A not dead
André tagueur frénétique qui a inventé
son double égotique, Mr. A, un petit bonhomme qui ressemble
à un shadok avec un chapeau haut de forme, aux talents
multiples tient maintenant boutique au Palais de Tokyo.
Il décline à l'envi sa signature-logo qui tend
à s'expurger aussi bien sur la toile traditionnelle que
sur un panneau de signalisation.
Sun 7 : le métissage
Mêlant peinture et calligraphie ("Inès
Papillon"), oeuvrant également sur le métal
("Tameslot 1-2"), Sun
7, peintre-plasticien, a commencé par le tag avant de
devenir un peintre d'atelier quicrée son propre univers
syncrétique, de la figuration à l'abstraction.
L'année dernière, les artistes avaient réalisé
une monumentale peinture collective. Cette année, ils
ont tagué la façade de la galerie ! Impossible de les rater. |