Ce n’est pas facile d’écrire sur le nouveau travail de Fink, pseudonyme du gallois Fin Greenall. En effet, sa musique met en évidence un style très marqué d’auteur/compositeur dans lequel les mélodies sont généralement structurées par une guitare acoustique et les textes soignés sont chantés par la très belle voix chaude et triste de Fink.
Cependant, toutes les musiques présentent des détails au niveau de la production que l’on entend d’habitude sur des disques Chill out ou de Nu jazz, nous rappelant des noms comme le Motown des années 80 (le jeu vocal dans "Q & A" et le groove suave dans "Pigtails") et Kruder & Dorfmeister (les sons tripnotiques présents dans presque tous les morceaux, mais spécialement sur "Sort of Revolution", "See It All" et "Maker").
D’un autre côté, elles révèlent des affinités stylistiques avec Bonnie Prince Billy ou Bon Iver (notamment dans "Maker" et "If I Had a Million"). Mais aussi avec Tracy Chapman ("Walking in the Sun") ou même Joanna Newsom.
Cela dit, il faut le reconnaître : le Fink de Sort of Revolution est un alien inclassable dont le titre de chanteur-compositeur ne sert pas, car il est extrêmement réducteur. L’album est entièrement très beau. Bien qu’une écoute peu attentive puisse nous amener à penser qu’il est triste (peut-être à cause de sa voix particulière), les paroles et l’interprétation respirent l’optimisme, le pouvoir et la volonté. En l’écoutant bien, j’ai compris qu’il me donne beaucoup de force et de détermination pour suivre mon chemin. Ou même pour classer cet album : trip-electro-blues-folk-soul.
Finalement c’était simple… |