Pour la 53 ème Biennale Internationale d'Art Contemporain de Venise, "faire des mondes" s'interprète aussi du côté de l'altérité, de l'homme comme enjeu des droits de l'homme, de la démocratie et de la violence.
Le visiteur pourra y apprécier le travail de certains artistes activistes "culturels" dont les œuvres attestent d'un réel engagement social et qui interviennent dans l’espace public pour dénoncer le message dominant et pratique l'art comme outil de changement social pour donner la parole à ceux qui n'y ont pas accès.
Parmi
ces artistes qui pratique le remue-méninges et l'art
de la contre-mémoire - et présentent des oeuvres
spécialement réalisées pour cette biennale
- le polonais Krzysztof Wodiczko qui
avec ses écrans muraux axe la réflexion du regardant
sur l'immigration.
Caractéristique de sa technique, l'intervention urbaine sur des sujets de société, "Guests" projette les silhouettes brouillées de travailleurs immigrés qui sont invisibles au regard des autres si ce n'est sous forme de contours anonymes.
Le
hongrois Peter Forgacs, cinéaste
sociologue de formation, propose une réflexion contemporaine
sur l'altérité.
"With Time - The W-Project", panneau composé d'images anthropomorphiques extraites d'archives nazies, rappelle au visiteur l'intemporelle tentation pseudo-scientifique de répertorier l'individu comme une marchandise à partir de caractéristiques physiques.
Dans
le cadre de l'exposition collective sous pavillon russe "Victory
over the future", Alexei Kallima
présente "Rain theorem"
un polyptique illustrant la th2orie du chaos sur le résultat
d'un match de football, qui génèrera liesse ou
désespoir pour les supporters.
L'oeuvre est réalisée sous forme de fresques fLuorescentes, une de ses techniques récurrentes que l'on avait découvert à Paris en 2007 à l'occasion de l'exposition "Moscopolis" qui s'était tenue en 2007 à l'Espace Vuitton consacrée à la scène artistique russe contemporaine issue du bouillonnant Centre d'art contemporain de Winzavod.
Aux
confins de l'est, avec "Sade for Sade's Sade", le
hongkongais Paul Chan met en scène
sous forme du théâtre d'ombres d'étranges
rituels sexuels, profanes et sacrés.
Ces brèves séquences animées rappellent les diaporamas de l'afro-américaine Kara Walker par l'exploration de la composante janusienne de la sexualité comme outil de domination et moyen de lutte.