Avant de commencer à parler du nouveau disque de Beck, je dois avouer que c'est un musicien qui m'a toujours déconcerté. A mon premier contact avec son oeuvre (Odelay, 1995), j'ai trouvé curieux sa façon d'aborder la mélodie et la voix à la manière de l'imaginaire musical américain : un mélange de blues, folk et roots apparemment interprétés sous l'effet de l'alcool ou de drogues. Je n'ai pas spécialement aimé cet album et encore moins le suivant, Sea Change (2002).
C'est seulement avec Guero (2005) que j'ai réellement été captivé. J'ai eu l'impression que Beck avait finalement trouvé l'équilibre entre une musique rétro, des textes d'une ironie pénétrante et un certain groove qui conférait une joie nouvelle à l'ensemble des musiques de l'album.
Donc en 2009, il fallait que j'écoute le nouveau Beck, One Foot in the Grave. Il s'agit en fait d'une réédition de seize morceaux édités en 1994, sous le même nom, auxquels s'ajoutent seize musiques inédites. La première sensation est que le groove et la joie de Guero ne sont pas présents dans ces chansons de taille télégraphique, pour un total de 34 morceaux (seulement quatre ont une durée supérieure à trois minutes). Quelques unes annoncent le style acoustico-psychédélique de Sea Change, d'autres ont le ton anachronique de Odelay et d'autres encore paraissent sorties d'une quête éthnographique des racines musicales américaines. Je ressens à nouveau cette étrangeté que j'ai toujours associée à Beck, même si je trouve quelques musiques captivantes, notamment "Whiskey Can Can" et "Teenage Wastebasket".
Bilan final : One Foot in the Grave est clairement un Beck qui n'est pas pire, ni meilleur que Odelay ou Sea Change à mes yeux.
Mais peut-être que les vrais amateurs de cet auteur-compositeur y trouveront leur bonheur... |