Il est parfois de ces évidences qui nous rendent la vie plus facile. Que ce soit dans l'achat d'une paire de chaussures, la lecture d'un essai passionnant. Oui bon, je lis pas mal d'essais, en ce moment une conversation avec Noam Chomsky, Comprendre le pouvoir, l'indispensable de Chomsky, troisième mouvement, aux éditions Aden, 10 euros.
Troisième mouvement : c'est drôle, vous ne trouvez pas ? A la fois appartenant au registre de la musique classique, et à la lutte sociale, etc. Qu'est ce que je disais ? Ah oui les évidences ! N'empêche que j'en reviendrais bien à Chomsky qui déconstruit justement les évidences, enfin ! Ce qu'on veut nous faire accepter comme des évidences : sur les structures économiques, les intérêts financiers, l'apprentissage dans les écoles, là j'en suis à la discussion sur le conflit israélo palestinien. Pas bien évident cette histoire !
Est-ce qu'il faut se méfier des évidences ? Oui / Non. A quoi bon aussi toujours se méfier ? Oui mais le soleil semble se coucher, la terre semble rester immobile. Les évidences encore. "E pur si muove" disait Galilée en 1633 qui expliquait que la terre tournait autour du soleil. "Et pourtant elle tourne".
Alors est-ce par paresse intellectuelle qu'on aime tant les évidences ou par quelques obscurs mouvements de l'inconscient ?
Allez ! "Parce que c'était lui, parce que c'était moi" disait Montaigne évoquant l'évidence de son amitié pour La Boétie.
Je vous entends : il y a la science, d'une part et l'affectif de l'autre. Certes! Il faut y réfléchir.
Vous vous dites : mais on en vient à parler de Hockey, oui ou m... ! Eh ! On ne râle pas, c'est pas tous les jours que vous trouvez dans les chroniques de rock tout ce beau monde : Chomsky, Galilée, Montaigne. Vous croyez vraiment qu'on peut maintenant parler de Hockey, mais je vous jure !
Et encore je vous parlerais bien de la Princesse de Clèves. Parce que c'est bien Rock'n roll après tout ! "Comprendre le pouvoir" serait se demander pourquoi s'en prendre à la Princesse de Clèves qui se refuse à l'évidence de sa passion pour le Prince de Nemours. Assez ! Le Lagarde et Michard, on repassera ! Non je parle pas de Madame "Y a pas de récession, quelle récession ? Vous avez vu passer une récession... moi non, ou un petit peu, ou ça sentait pas bon". Madame Christine Super bronzage félicitation !
Remarque. De toute évidence, c'est pas la récession pour tout le monde non plus. Quand j'aurai dévidé toute ma canette des évidences, je pédalerai un peu dans la choucroute. Bref !
L'idée de départ était de vous expliquer à quel point Mind Chaos de Hockey était d'une évidence, qu'on voyait clair comme de l'eau de source que ça fera un carton. Quatre garçons pensez donc ! Ils viennent de Portland, il paraît que c'est une ville qui a une belle effervescence artistique. Alors mis en orbite à Portland, ils se sont dit qu'ils iraient loin. Ce jeune groupe de rock américain est parti pour longtemps. Commençant dans le sillage de LCD Soundsystem, en mêlant une voix parlée et des rythmes électro, le disque continue dans un registre plus traditionnel, avec de belles envolées électrolyriques de guitares. Puis on en vient aux ballades folk à grand renfort d'harmonica, pour la petite touche dylanesque.
Disque réussi sous tout rapport. Des garçons sympathiques qui aiment faire du vélo à Portland et qui n'aiment pas qu'on le leur pique ! Sauf qu'après ils écrivent une bonne chanson pour maudire la ville "Curse this city". Hockey, ça paraît un peu cul cul mais on aime quand même.
Bah, comme les évidences non ? |