Triple affiche ce soir à la maroquinerie. 1990’s, Malcolm Middleton et Reverend & the Makers sont là pour inaugurer la nouvelle saison de l’Inrocks Indie Club à Paris. L’étage supérieur de la salle est fermé, ce n’est pas l’affluence des grands jours. Petit comité donc, mais que des gens de bonne compagnie.
En ouverture de la soirée, le trio power rock de 1990’s fait son job dans l’énergie. Rien d’ébouriffant mais le contrat de mise en bouche est rempli et on a plutôt hâte d’entendre la suite.
Puis Malcolm Middleton arrive sur scène comme on arrive dans le pub pour faire une partie de fléchettes (avec bien évidemment une bière à la main). Discutant et rigolant avec ses musiciens, l’ambiance semble bien décontractée.
Pas de bassiste mais un deuxième guitariste, un clavier et un batteur l’accompagnent dans le set de ce soir. Et ça commence doucement, avec "Crappo The Clown", un titre à l’atmosphère un peu sombre. Pourtant irrésistiblement l’ambiance se réchauffe. Des artifices électro rendent parfois le batteur obsolète, mais l’écossais connaît son affaire et la sauce prend.
De son dernier album Waxing Gibbous, on retrouve "Zero" avec son gimmick imparable et "Box & Knife". Et piochant équitablement dans son répertoire, Malcolm Middletom nous gratifie également de "Blue plastic bag" tiré de Sleight of heart ou "Choir" provenant de Into the woods. Après une petite demi-heure passée trop vite, le concert se conclut dans l’enthousiasme général sur "A brighter beat" sortant de l’album du même nom.
Finalement arrive le dernier groupe de cette soirée parisienne, Reverend & the Makers. Le sextet débarque avec la volonté d’en découdre positivement et d’animer quelque peu La Maroquinerie. Le chanteur Jon Mc Clure a de l’énergie et la déploie.
A mi-chemin entre Monique et Daniella (les noms des protagonistes ont été changés !) et le air-combat de boxe, il exerce une gestuelle très travaillée à prendre (peut-être, enfin j’espère) au deuxième degré. Et s’affirmant dans un esprit "rebelle", il lance un "Fuck Le Pen" qui, à défaut, d’être complètement contextualisé fait toujours plaisir.
Les rythmiques exutoires, les gimmicks à la trompette et les chœurs de la charmante et motivée claviériste permettent au fur et à mesure des titres une augmentation notoire de la température. Le frontman harangue efficacement le public et dans son blouson en cuir old school prouve qu’il ne faut pas forcément avoir une grande voix pour être un bon chanteur. Une énergie dansante s’empare définitivement de La Maroquinerie et entraine le public dans une euphorie désarticulatoire.
Un rappel de deux chansons pour clôturer cette soirée ne suffit pas et désireux de prolonger encore un peu, Jon McClure attrape une guitare folk et attire le public dans la rue, tel le joueur de flûte, pour continuer le set en acoustique. Moment rare que ce dernier morceau dans la rue, adossé à un mur, le public assurant les chœurs.
Il est encore tôt, la soirée s’achève une petite heure avant minuit. La soirée a été diverse, la soirée a été bonne. Des sets toujours trop courts mais qui donnent envie d’y retourner. Des bandes annonces pour avoir envie… |