Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Alan Corbel - Miossec
La Cigale  (Paris)  dimanche 25 octobre 2009

Jusqu'à ce qu'un pote me tanne pour aller le voir sur scène, je ne m'étais jamais vraiment intéressé à Miossec, longtemps eu une – fausse – impression de voir un bonhomme prétentieux, hautain, très chanteur à texte. Erreur ! Car récemment, tombant sur une interview libre donnée sur son site où il parle pêle-mêle de son passé à tatonner, entre une année à "bosser" dans une petite redaction à la Réunion ou ses débuts chaotiques de chanteur, j'ai découvert un personnage attachant, discret, humble, bref assez loin de l'image que j'avais pu m'en faire il y a quelques années.

Et puis, après une écoute tout aussi attentive de ses différents albums, je me suis rendu compte que le bonhomme oeuvre autant dans des mélodies prenantes ("Brûle"), des compos très personnelles écorchées ("Non non non (je ne suis plus saoûl)") que des morceaux au rock simple efficace ("Aujourd'hui les bières s'ouvrent manuellement"). Les arguments ne manquaient pas de me précipiter à ma billeterie Virgin pour débourser les 30 euros nécessaires pour passer une bonne soirée.

En ce dimanche 25 octobre 2009, quelques heures avant le concert, j'ai la même sensation d’excitation positive éprouvée pour Daniel Darc au Cabaret Sauvage, un bon feeling. Tranquillou, il est 19h, alors que les portes de la Cigale me tendent les bras, je me dirige plutôt à l’Edward's Son, l'excellent pub sombre de Pigalle, à 5 minutes de là, juste histoire d’absorber une pinte de Kilkenny, en me délectant de quelques morceaux de Radiohead (The Bends, la classe) et de Noir Dez (666.667 Club). Et c’est toujours nettement mieux qu’une bière moyenne qui coûte un bras dans une salle de concert. Dans ces conditions, difficile de décoller du pub, mais il le faut car il est 19h20 et la première partie est probablement entamée.

Il y a encore un peu de place dans la petite fosse de la Cigale. Aussi je m'y faufile sans souci pour y découvrir en première partie, Alan Corbel, encore un breton, seul avec sa guitare électrique. Cet Alan Corbel – qui fait toute la tournée de Miossec – a déjà beaucoup de métier sur scène et va nous délivrer de très poignantes ballades électriques, dans un style mélancolique prenant, intimiste, assez proche d'un Jeff Buckley (non non, je n'exagère pas, je vous jure).

Une petite demi-heure plus tard, les lumières s'éteignent et une sorte de musique de chambre inquiétante, tout droit sortie d'un film de Claude Chabrol, semble annoncer l'arrivée de Miossec. Sauf que ça dure de longues minutes, malgré les "houhou, on est là", "Christophe, où tu te caches ?" du public amusé, mais bientôt agacé. Lorsque le groupe arrive au complet sur scène, ça attaque direct sur trois morceaux du dernier album, Finistériens. "Les joggers du dimanche", pourtant pas transcendant sur l'album, passe bien ici et "Haïs moi", avec son violon et sa guitare bien accrocheuse est bien emballé.

J’ai entendu ici et là que Miossec avait beaucoup de mal à suivre à la voix pendant les premiers morceaux. Bon, j’ai trouvé qu’il était un peu hésitant, certes, mais oh, j’aurais envie de dire à ces mauvaises langues que d’une, c’est le début du concert et deuxio, de toute façon les instruments étaient trop forts par rapport au micro, d’autant plus qu’avec sa voix cassée et fragile, Miossec ne dégage pas toujours la puissance nécessaire.

Rapidement, le brestois se lance dans l’un de ses morceaux les plus commerciaux et accessible : "La fidélité", bien rock, avec deux guitares au diapason, bien nerveuses. Ce morceau met bien dans le bain l’atypique rennais, grâce à une voix caverneuse et fragile à la fois. L’un des guitaristes se fendra déjà d’un bon solo bien placé pour clore ce classique en beauté. Juste après, le groupe calme le jeu avec un superbe "Je m’en vais", composition d’ensemble très intense, où le piano laisse la place à un son de guitare envoutant/planant, Miossec plaçant sa voix sensible à merveille dessus.

Entre les morceaux, Christophe, de plus en plus à l’aise, y va de sa petite touche d’humour en prenant l’accent "titi parisien" (ça va revenir façon running gag). Les choses sérieuses sont vraiment parties à présent, et le très intense "30 ans" (morceau du superbe album L’Etreinte) part bien en vrille à la guitare et au piano. Miossec s’y lâche sur quelques cris, s’accroupit, fait quelques pas de danse, balance le fil du micro, il semble en roue libre.

Arrive l’hommage à sa région, le poignant "Brest", un incontournable, sur lequel son pianiste fait encore de très belles choses, suivi du très festif et incroyablement pêchu "Aujourd’hui les bières s’ouvrent manuellement" qui fait bien bouger la foule, sublimé faut dire par des guitares aériennes, rock’n’roll, rageuses… Ah oui, avant ou après "Brest", je me souviens d’un morceau bien emballé au violon, bonne rythmique à la guitare (fichtre, je ne remets pas le nom dessus).

Après cet intermède Brest Of, Miossec et ses talentueux musiciens repartent à l’assaut du dernier album, avec trois autres morceaux, dont le mélancolique et très beau "Les chiens de paille" au piano (on sent l’influence Yann Tiersen à mort sur ce morceau). Au passage, une belle réflexion sur le monde du travail sur lequel le père Miossec chante admirablement. Vient le tour de "A Montparnasse" où en introduction, ce grand fan de Bashung, décidément très taquin ce soir, balance " voilà un morceau sur la gare la plus moche de paris !". Pour moi, c’est Austerlitz mais bon, toujours est-il que le morceau, avec son accompagnement classe au piano, est bien interprété, bien instrumental à la guitare pour finir, chouette compo qui passe super bien en live. Et de nouveau, le groupe replace un morceau connu et personnel, "La mélancolie", bien réussie.

Avant le rappel, le groupe en termine agréablement avec encore deux morceaux de Finistériens – "Fortune de mer" et "Loin de la foule". A retenir dans ce premier rappel, un morceau attendu et le seul de son premier album écorché Boire, le très fort et évocateur "Non, non, non (je ne suis plus saoûl)" d’autant plus fort que Miossec et l’alcoolisme, c’est derrière. Suit un "Pentecôte" très convaincant.

Le deuxième rappel est moins marquant, si ce n’est un passage où Christophe Miossec s’empare d’une guitare, et on pourra regretter l’absence d’un "Brûle", "Un chien mouillé (en silence)" ou le frais et entrainant "La facture d’électricité", qui auraient pu remplacer un ou deux morceaux du dernier album. Mais bon voilà, 1h40 de concert (il aurait pu pousser à 2 heures, facile), une vingtaine de morceaux, bien au final, musicalement un très bon concert où il a bien pioché sur les différentes galettes (hormis Boire tout de même, sans vouloir insister).

On parle de Miossec, mais n'oublions pas bien sûr le coup de projo sur ses gars derrière, capables à l’instar de la formation de Daniel Darc et d’Arno, d’alterner ballades mélancoliques, prenantes et morceaux bien rock pour nous fournir un éventail de morceaux étalés sur le temps. Et Miossec, qui en a définitivement fini avec sa période titubante sur scène, plutôt à l’aise avec son public. D’ailleurs, sa difficulté à partir de scène sur les deux rappels est un signe fort de son rapport avec les gens et la scène. On en redemande...

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Dead Men Chronicles de Alan Corbel
Alan Corbel en concert au Bikini (mercredi 25 novembre 2009)
La chronique de l'album L'étreinte de Miossec
Une 2ème chronique de l'album L'étreinte de Miossec
Miossec parmi une sélection de singles (mai 2007)
La chronique de l'album Brest of (Tout ça pour ça) de Miossec
La chronique de l'album Finistériens de Miossec
La chronique de l'album Chansons Ordinaires de Miossec
La chronique de l'album Ici-bas, ici même de Miossec
La chronique de l'album VKNG - Jeanne Added - Miossec de Festival Rock en Seine 2015 - Vendredi 28 août
La chronique de l'album Simplifier de Christophe Miossec
Miossec en concert à Port de Commerce (30 juillet 2004)
Miossec en concert au Vauban (6-7-8 décembre 2004)
Miossec en concert au Festival Du Bout Du Monde 2006
Miossec en concert au Festival Le Printemps de Bourges 2007 (vendredi)
Miossec en concert au Festival Le rock dans tous ses Etats 2007 (vendredi)
Miossec en concert au Grand Mix (vendredi 7 octobre 2011)
Miossec en concert au Festival Beauregard #4 (édition 2012) - Vendredi
Miossec en concert au Fil (mercredi 17 octobre 2012)
Miossec en concert au Festival Les Vieilles Charrues 2014 - Vendredi
L'interview de Miossec (février 2019)

En savoir plus :
Le Myspace de Alan Corbel
Le site officiel de Miossec
Le Myspace de Miossec
Le Facebook de Miossec


Yannick Maquenhen         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 24 mars 2024 : Enfin le printemps !
- 17 mars 2024 : le programme de la semaine
- 10 mars 2024 : En attendant le printemps
- 03 mars 2024 : une giboulée de nouveautés
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=