Jeudi 5 novembre, le festival Inrocks tck tck tck continue.
Toujours dans un souci de découverte, le célèbre magazine a programmé des groupes divers et variés, dans tous les sens du terme.
Folk, pop rock et électro sont au rendez-vous.
 Première surprise de la soirée, la fréquentation n’est pas au rendez-vous. Balcon fermé, fosse clairsemée, c’est devant un public très hétérogène que The Irrepressibles débute son set. La troupe, car c’est ainsi la manière la plus adéquate de les appeler, présente un spectacle plus visuel que musical.
Musiciens maquillés et parés de coiffures extravagantes, chorégraphies savamment orchestrées, c’est ce qui ressort. Clairement influencé par Antony and the Johnsons, le leader Jamie McDermott arbore fièrement les coiffures et les costumes les plus farfelus. Et c’est finalement ce côté théâtral au bord de l’excès qui agace (surtout moi) et qui séduit (le reste des gens visiblement).
Quelques vingt minutes plus tard, c’est Dan Black qui prend le relai. Libéré de son précédent groupe The Servant qui avait réussi quelques coups d’éclats avec leur premier album éponyme, Dan Black revient pour présenter son album récemment sorti. Beaucoup plus rythmé et hip-hop/électro que la musique de feu son groupe, le chanteur semble très à l’aise sur scène et communique sa joie d’être là, à travers de multiples interventions. Le public ne s’y trompe pas et la Cigale se transforme en petite piste de danse. Avec ses titres "Yours", "Wonder" ou encore une reprise totalement transformée de "Pass the Dutch" de Missy Elliott, Dan Black excelle. Morceaux calibrés pour la radio comme pour la scène, voix impressionnante, on attend avec impatience le retour du briton.
Un quart d’heure plus tard, le new-yorkais Fredo Viola foule la scène de la Cigale.
Accompagnés d’amis musiciens, dont le français Scalde, le chanteur parait bien statique à côté du trublion électro Dan Black. Sans doute pour cela que le public se fait indiscipliné…
Mais cela ne ternit en rien la prestation de Mister Viola. Chanteur et non showman, il interprète avec merveille les titres de son album The Turn, comme "The original man" ou encore "The sad song". Scalde porte d’ailleurs un tablier de forgeron pour jouer de plusieurs les instruments étranges, véritable signe visuel d’un artisanat musical plus que réussi.
En quatrième position arrive le jeune auvergnat Zak Laughed. On sent un public dubitatif, souhaitant jauger l’animal dont on a beaucoup parlé ces derniers mois. Il présente d’abord un morceau seul et ce premier assoit clairement l’assistance. Rejoint par son groupe The Hobos Company, il déroule les titres de son premier album The last memories of my old house, comme "Apologies song" ou "Travelling cat". On sent une réelle cohésion entre le jeune chanteur et son groupe qui, tous ensembles, transforment un album pop folk en un puissant set rock. Il invite même Denis Clavaizolle, clavier de Jean-Louis Murat, à venir jouer de l’orgue sur son single "Each Day". Aisance. C’est le mot qui convient à un set quasi parfait et maitrisé, tellement bon que le jeune Zak en perdra sa casquette !
Supposée tête d’affiche de la soirée, le groupe Hockey déboule sur la scène aux alentours de 22h30.
Pleins d’énergie, les cinq américains mêlent rock, pop et électro avec brio. Avec une dose de branchouille tout de même, comme avec les titres "Learn to Loose", "Work" ou encore "Wanna be Black". Mais tout cela est un peu trop conventionnel pour mes oreilles.
C’est une soirée Inrocks en demi-teinte à laquelle nous avons assisté. Public clairsemé et souvent dissipé, programmation trop diversifiée.
A quand une vraie cohérence ? |