Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Eagle Twin - Sunn O)))
Aéronef  (Lille)  mercredi 27 janvier 2010

Des formes qui jouent une musique informe, dans l'obscurité, et déclenchent un cataclysme grondant.

Voilà à quoi l'on pourrait bien résumer un concert de Sunn O))) (pronconcer "sun", tout simplement).

Guitares, basses, et autres sonorités que l'oreille renoncera à identifier (quoique l'œil puisse parfois reconnaître un objet aussi exotique qu'un trombone à coulisse), noyées de saturation, ralenties à l'extrême, aggravées, pesantes, étirées, qui dessinent – ou plutôt : ne dessinent pas ; elles se contentent de s'étaler – qui s'étalent donc, coulant un espace où largeur et longueur s'effondreraient en une profondeur désespérante.

Informe, elle l'est, la musique de Sunn O))) : sans limites ni dessin, sans la dérangeante scansion d'une pulsation rythmique. L'expérience est physique, au sens auquel le contact entre deux corps peut l'être, presque autant qu'auditive : de la cage thoracique au sol de la salle de concert, tout vibre, à en perdre un peu ses repères. L'image enfantine, absurde, d'un personnage de dessin animé renversé par le son vient à l'esprit, accroché à un élément du mobilier pour ne pas s'envoler, à l'horizontale.

En robes de bures noires aux capuches profondes, noyés dans une fumée épaisse, en contre-éclairage minimal, les musiciens de Sunn O))) façon quatuor défendent sur scène leur dernier opus : Monoliths & Dimensions, pour lequel les deux fondateurs, Greg Anderson & Stephen O'Malley (par ailleurs patrons du label Southern Lord) se sont adjoint les services de Steeve Moore (échappé du groupe Earth pour tenir ici clavier et trombone) et d'Attila Csihar (par ailleurs chanteur du groupe de Black Métal Mayhem), voix plutôt que chant de cette manière de messe noire.

En résulte une musique plus complexe, au sens propre du terme, qui pour être moins jusqu'au-boutiste (à l'origine la formation ne sortait pas des drones arrachés aux guitares), n'en est que plus extrême, la superposition des sonorités faisant encore gagner l'ensemble en ampleur.

Bien entendu, on pourra rester réservé sur la mise en scène mystico-black-glauque, qui reste fermement ancrée dans l'univers du métal alors que tout, dans le rapport de Sunn O))) au son, sa matière, semble appeler un dépassement de cette iconique un rien cliché.

On prendra alors le temps de goûter à la vanité d'une certaine affectation, sans d'ailleurs si bien que cela pouvoir la distinguer clairement de l'hypnose dans laquelle nous plongent les mouvements lents, comme flottants, des musiciens.

On sourira, peut-être, de voir pendant une partie du set émerger, à peine, sous la capuche, le visage fondu, comme brûlé à l'acide, d'Attila (mais heureusement, c'est pour de faux – ouf, c'est un masque !) ; restera alors à fermer les yeux et à se laisser emporter dans un univers plus riche, que suscitent aisément les compositions du groupe – comme l'a parfaitement démontré ce diable-mélomane de Jim Jarmusch avec son Limits of Control, pictural et contemplatif, dont la bande originale convoque justement Sunn O))) aussi bien que Boris ou Earth ; comme le démontre aussi "Alice", dernier titre de de Monoliths & Dimensions, qui apporte à la discographie du duo la richesse de la couleur au milieu de son noir & gris & blanc.

En première partie, Eagle Twin aura également proposé un set plus en nuances qu'on n'aurait pu le croire aux premiers abords. Alors que l'on se préparait à l'ennui du metal hyper-viril d'un duo de tatoués en barbes et sueur, sorte d'anti-White Stripes s'il en est, on a eu le plaisir de découvrir sur scène une formation tout à fait digne d'intérêt.

Imaginez ce que pourrait être du blues-metal servi par deux guerriers vikings et vous aurez une juste idée de ce que peut évoquer la prestation scénique du groupe et de la sensation de puissance qui s'endégage.

Au matraquage pithécanthropesque de la batterie répondent les coups de boutoirs de riffs qui, pour être nés dans le bayou, n'en ont pas moins leur petit côté sludge ; quelques hurlements graves et profonds survolent, un peu à l'improviste, ces sonorités grasses ; une évidence sur scène : Eagle Twin en met plein la vue, et pourtant, on sent que le duo en a encore sous le pied.

Une formation sérieuse en son genre, qui mérite certainement que l'amateur aille jeter une oreille à son Unkindness of Crows, paru en juillet dernier chez Southern Lords.

 

En savoir plus :
Le Myspace de Eagle Twin
Le site officiel de Sunn O))) & Boris
Le Myspace de Sunn O)))

Crédits photos : Cédric Chort (Toute la série sur Taste of Indie)


Cédric Chort         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
- 07 avril 2024 :Un marathon de nouveautés !
- 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !
- 24 mars 2024 : Enfin le printemps !
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=