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IRM  (Warner Music France)  décembre 2009

En ces temps de crise du disque, où quantité d’artistes se voient réduire leurs budgets ou risquent d’être licenciés faute de rentabilité, les albums luxueux enregistrés par Charlotte Gainsbourg sont une exception à la règle… et une bonne raison de se mettre en colère.

On a beau avoir une tendresse naturelle pour la descendance de ces figures imposantes de la chanson française (Serge & Jane), l’insistance de Charlotte à vouloir exister sur disque confine indubitablement au caprice de petite fille.

Quelqu’un qui a passé 20 ans sur des plateaux de ciné sans éprouver le besoin de chanter, a-t-il vraiment la vocation ? Quelqu’un qui répète à longueur d’interviews qu’elle n’est pas capable d’écrire ou composer quoi que ce soit, a-t-il une légitimité musicale ?

Cette vocation et ce talent qui font défaut, des centaines d’artistes l’ont à sa place… à qui l’on n’offre plus les moyens d’enregistrer décemment leurs œuvres. Dans ce contexte difficile, l’acharnement de la star à nous resservir sa soupe (trois ans après le lamentable 5:55, produit par Air et Nigel Godrich) relève de l’aberration la plus complète !

Le pire, c’est que l’héritière Gainsbourg a trouvé en Beck un chevalier servant plutôt doué, capable de réaliser sur mesure un bel écrin : objectivement, tout cela est très pro, et la qualité musicale est souvent au rendez-vous. Il n’y manque que l’essentiel : la personnalité de l’artiste donnant son nom à l’album, qui semble renoncer à l’assumer – et préfère disparaître derrière un mercenaire de luxe.

La preuve par l’absurde avec "Heaven Can Wait", single emblématique (et problématique) du disque : on y entend carrément plus la voix de Beck que celle de Charlotte ! Le titre a beau être efficace, la môme Gainsbourg semble y être étrangère à son propre travail, pas du tout concernée par ce qui lui arrive.

Idem pour cette manie de chanter en anglais : elle a beau dire que l’ombre du père est trop imposante pour qu’elle se risque à susurrer en français… les rares incursions dans sa langue comptent parmi les moments les plus réussis. "The Collector", par exemple, ne devient intéressant que dans sa deuxième moitié, quand la fille de Jane cesse de baragouiner en yahourt : l’intrusion d’un texte d’Apollinaire donne du poids à ce qui n’était, jusque-là, que minauderie "so chic".

Les chansons évoluent d’un genre à l’autre, piochent dans de nombreux styles sans s’arrêter à un seul. Le joli "In The End" se la joue folk anglais précieux, petits carillons à l’appui. IRM est intéressant, avec ses boucles de percus et sons étranges qui rappellent… les meilleurs albums de Beck. Et "Le Chat Du Café Des Artistes", reprise d’une chanson de Jean-Pierre Ferland, artiste québécois des années 70, baigne dans une atmosphère d’inquiétude un peu absurde très réussie.

Avec sa production chiadée et ses cordes viscontiennes, "Dandelion" pourrait être une chute de l’album Electric Warrior de T-Rex (71), quelque part entre "Bang a gong (Get It On)" et "Planet Queen"… Quant à "Greenwich Mean Time", il ressemble à un inédit des Breeders, avec au micro une Kim Deal qui ne s’assumerait pas, et à qui l’on aurait filtré la voix.

C’est une caractéristique de l’album : dès qu’il s’agit de hausser le ton, des effets technologiques viennent immédiatement masquer les faiblesses. Ce procédé est une erreur : on n’a rien contre les voix fragiles, qui peuvent s’avérer très émouvantes lorsqu’elles sont bien utilisées. Ici, celle de Charlotte est tellement trafiquée d’un titre à l’autre, qu’on n’y trouve pas de tonalité d’ensemble singularisant le chant. Elle susurre joliment sur les titres doux, mais n’a pas de "signature" vocale assez prégnante pour s’en souvenir une fois le disque arrêté.

Conclusion : on a beau apprécier un peu plus cet album que le précédent… On ne voit toujours pas ce qui fait la légitimité de la pauvre Charlotte en tant que musicienne. Comme pour Air avec 5 :55, ce nouvel opus est surtout un projet parallèle de Beck featuring la fille Gainsbourg. Après plusieurs albums décevants, on est content de réentendre le petit prodige américain au meilleur de sa forme… même si l’on aurait préféré qu’il bosse avec quelqu’un en valant réellement la peine.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

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En savoir plus :
Le site officiel de Charlotte Gainsbourg
Le Myspace de Charlotte Gainsbourg


Nicolas Brulebois         
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