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Le BarracaZem  (Lille)  janvier 2010

Spectacle conçu et interprété par Marjorie Neau et Sylvie Bernard.

La Compagnie théâtrale Les Cogne-Trottoirs a proposé au BarracaZem de Lille sa création "Passantes". Les deux actrices de cette pièce, Marjorie Neau et Sylvie Bernard interprètent des femmes traversant différentes époques. Les questions qu’elles se posent forment des trajectoires où l’inactuel s’exprime.

Les voix s’entremêlent ainsi pour transmettre des témoignages réels : histoires convergentes, lignes de vie brisées qui se prolongent, longues traversées - car il n’est pas question de voyage ici, mais de passage. La différence est importante : le voyage correspond au déplacement de l’identité, à sa répétition, alors que le passage remet en question la notion même d’identité. Nous sommes confrontés au devenir de deux personnes qui en représentent en réalité mille. Les identités en fuite impliquent le mouvement à travers le temps et l’espace. Nouvelle conception de la durée : les vies qu’incarnent les deux actrices ne se rejoignent pas directement, mais n’en sont pas moins liées comme si chaque existence résonnait sensiblement avec une autre. Des rencontres ont ainsi lieu, des seuils d’intensité sont franchis, des vérités se disent.

Si le début du spectacle symbolise (je crois) la naissance, c’est pour signifier que tout est à reprendre à zéro. Table rase. Recroquevillés au sol dans un filet - une sorte de cocon - refermé sur eux, les deux corps engagent un processus de libération : ils s’ouvrent, découvrent l’extérieur - dont nous faisons partie - se séparent : ainsi commence l’altérité, et l’apprentissage de la communication. Image forte qui est aussi celle de la nudité. Ces deux femmes, qui en sont une multitude, se présentent comme vulnérables mais entières : par les témoignages recueillis on suit le destin d’adolescentes, de prostituées, de danseuses, de mères esseulées, toutes ayant en commun la volonté de survivre dans un monde hostile. Ces existences, évidemment biographiques, procèdent de témoignages d’auteurs ou de metteurs en scène que sont Fatiha Nacer, Amar Oumaziz et Grisélidis Réal. Différentes subjectivités qui ont permis de tracer les lignes de force de cette pièce.

Par exemple les moments mettant en scène les prostituées peuvent renvoyer à l’existence de Grisélidis Réal. Cet écrivain suisse, se retrouvant sans argent, sans papiers et sans le droit de travailler en 1961, a décidé de se prostituer dans un bordel clandestin de Munich pour nourrir ses trois enfants. Au cours des années 70, elle devient une activiste, meneuse de la "Révolution des Prostituées" à Paris, réclamant la reconnaissance de leurs droits.

Il est possible que "Passantes" rende hommage à cette femme : un combat est décrit, et dans un même mouvement se pose la question de la sensibilité féminine.
Mais ces femmes n’ont rien à revendiquer ; elles ont juste besoin d’affirmer leurs libertés. Pour cela, la mise en scène, sobre, ne nécessite rien d’autre qu’une échelle et une grande roue pour totaliser les affects : dégager des forces, dénouer des conflits, déclencher les possibilités, tels sont les vecteurs d’une colère qui annonce aussi les possibilités d’une révolte. Et si cette révolte reste virtuelle, elle n’en est pas moins porteuse de sens.

A la fin de la représentation m’est venue cette pensée : ces femmes, incarnées par Marjorie et Sylvie, sont fortes et belles, parce qu’elles luttent dans une grande solitude, et continueront de lutter même si l’issue est déterminée d’avance. Un livre de Wendy Guerra ("Tout le monde s’en va") parle de cette même nécessité de dépasser le seul fait de survivre. J’y relève cette phrase : "Aujourd’hui on m’a appris à choisir tout ce qui peut me distinguer des autres, de la masse, me rendre unique au monde.". Les Passantes cherchent de la même manière à mettre en valeur leurs différences, leur singularité. Leurs combats sont évidemment affaire de désir. Nous continuerons de les soutenir sans conditions.

 

David Falkowicz         
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# 8 avril 2018 : En avril, de la culture, tire tous les fils

Cette semaine encore, voici une sélection qui a de quoi réjouir vos yeux, vos oreilles et surtout, espérons-le, attiser votre curiosité. Et comme l'a dit Jacques Higelin à propos de la musique, mais ça marche pour la culture en général : "La musique m'aide à ne pas désespérer. Elle m'a rassuré, a fait sortir mes monstres. Elle m'a sauvé de tout."

Du côté de la musique :

"No Mercy in this land" de Ben Harper & Charlie Musselwhite
"After the fall" de Keith Jarrett, Gary Peacock et Jack DeJohnette
"This is not hollywood" de Greg Kozo
"Quatre vingt huit" de Guillaume Poncelet
"One EP" de Hey Sarah
"Ventriloquism" de Meshell Ndegeocello
Mezzanine et Undervoid dans une sélection de singles et EP
"Années 1970-1985" de Pierre Bartholomée
"Shake, burn and love" de Red Money
"Dollhouse" de The Pack A.D.
"The skull defekts" de The Skull Defekts
"Rêves américains, tome 1, la ruée vers l'or" de Thomas Hellman
Interview de I Am Stramgram autour de son album "Tentacles", retrouvez également I Am Stramgram en session live pour 3 titres
et toujours :
"Isole" de Antarte, "Boulez : Sur incises (live at Pierre Boulez Saal)" de Daniel Barenboim et The Boulez Ensemble, "Fashion drunk" de Otis Stacks, "Sortie 21" de Sammy Decoster, "Live at Metz '77" de Heldon, "Couperin" de Atsushi Sakai, Christophe Rousset, Marion Martineau, Isabelle Saint-Yves, "Bleu Jane" de Julien Sagot, "Waves" de Pale Grey, "Gabriel Fauré : Horizons" de Pierre Fouchenneret, Simon Zaoui, Raphael Merlin et David Lefort, "Chapter one" de Kimberose, "Point Némo" de Côme

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Le Cid" à la Manufacture des Oeillets à Ivry
"L'Arrangement" au Théâtre de l'Epée de Bois
"Club 27" au Théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis
"Providence" au Théâtre Les Déchargeurs>/a>
"Petit traité de vertu lubrique" au Théâtre du Rond-Point
"Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus" à l'Aktéon Théâtre
"Pierre Arditi lit ce qu'il aime" au Théâtre du Rond-Point
"Le Méridien" au Théâtre du Rond-Point
"Le Bonheur" au Théâtre de Ménilmontant
et les chroniques des spectacles de mars

Expositions avec :

"Kupka - Pionnier de l'abstraction" au Grand Palais

Cinéma avec :

le film de la semaine :
"Pierre Barouh, l'art des rencontres" de Marie-Laure Désideri et Christian Argentino en DVD
et les chroniques des sorties de mars

Lecture avec :

"Alain Bashung, Fantaisie militaire" de Pierre Lemarchand
"La mise à nu" de Jean-Philippe Blondel
"La symphonie du hasard, livre 2" de Douglas Kennedy
"La vie secrète d'Elena Faber" de Jillian Cantor
"Le dossier M, livre 2" de Grégoire Bouillier

et toujours :
"Courtes distances" de Joff Winterhart
"Une histoire du féminisme de l'antiquité grecque à nos jours" de Séverine Auffret
"Encore heureux" de Yves Pagès
"Génie de la laïcité" de Caroline Fourest
"La femme qui ne vieillissait pas" de Grégoire Delacourt
"Le corps du héros" de William Giraldi
"Le joueur d'échecs, d'apres Stefan Zweig" de David Sala
"Notre France, dire et aimer ce que nous sommes" de Raphael Glucksmann

Froggeek's Delight :
"Celeste" sur Switch, PS4, XboxOne, Windows et MacOS
"Moss" sur Playstation 4 en Réalité Virtuelle (PSVR)
"The Inpatient" sur Playstation 4 en Réalité Virtuelle (PSVR)

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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