Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Passantes
Le BarracaZem  (Lille)  janvier 2010

Spectacle conçu et interprété par Marjorie Neau et Sylvie Bernard.

La Compagnie théâtrale Les Cogne-Trottoirs a proposé au BarracaZem de Lille sa création "Passantes". Les deux actrices de cette pièce, Marjorie Neau et Sylvie Bernard interprètent des femmes traversant différentes époques. Les questions qu’elles se posent forment des trajectoires où l’inactuel s’exprime.

Les voix s’entremêlent ainsi pour transmettre des témoignages réels : histoires convergentes, lignes de vie brisées qui se prolongent, longues traversées - car il n’est pas question de voyage ici, mais de passage. La différence est importante : le voyage correspond au déplacement de l’identité, à sa répétition, alors que le passage remet en question la notion même d’identité. Nous sommes confrontés au devenir de deux personnes qui en représentent en réalité mille. Les identités en fuite impliquent le mouvement à travers le temps et l’espace. Nouvelle conception de la durée : les vies qu’incarnent les deux actrices ne se rejoignent pas directement, mais n’en sont pas moins liées comme si chaque existence résonnait sensiblement avec une autre. Des rencontres ont ainsi lieu, des seuils d’intensité sont franchis, des vérités se disent.

Si le début du spectacle symbolise (je crois) la naissance, c’est pour signifier que tout est à reprendre à zéro. Table rase. Recroquevillés au sol dans un filet - une sorte de cocon - refermé sur eux, les deux corps engagent un processus de libération : ils s’ouvrent, découvrent l’extérieur - dont nous faisons partie - se séparent : ainsi commence l’altérité, et l’apprentissage de la communication. Image forte qui est aussi celle de la nudité. Ces deux femmes, qui en sont une multitude, se présentent comme vulnérables mais entières : par les témoignages recueillis on suit le destin d’adolescentes, de prostituées, de danseuses, de mères esseulées, toutes ayant en commun la volonté de survivre dans un monde hostile. Ces existences, évidemment biographiques, procèdent de témoignages d’auteurs ou de metteurs en scène que sont Fatiha Nacer, Amar Oumaziz et Grisélidis Réal. Différentes subjectivités qui ont permis de tracer les lignes de force de cette pièce.

Par exemple les moments mettant en scène les prostituées peuvent renvoyer à l’existence de Grisélidis Réal. Cet écrivain suisse, se retrouvant sans argent, sans papiers et sans le droit de travailler en 1961, a décidé de se prostituer dans un bordel clandestin de Munich pour nourrir ses trois enfants. Au cours des années 70, elle devient une activiste, meneuse de la "Révolution des Prostituées" à Paris, réclamant la reconnaissance de leurs droits.

Il est possible que "Passantes" rende hommage à cette femme : un combat est décrit, et dans un même mouvement se pose la question de la sensibilité féminine.
Mais ces femmes n’ont rien à revendiquer ; elles ont juste besoin d’affirmer leurs libertés. Pour cela, la mise en scène, sobre, ne nécessite rien d’autre qu’une échelle et une grande roue pour totaliser les affects : dégager des forces, dénouer des conflits, déclencher les possibilités, tels sont les vecteurs d’une colère qui annonce aussi les possibilités d’une révolte. Et si cette révolte reste virtuelle, elle n’en est pas moins porteuse de sens.

A la fin de la représentation m’est venue cette pensée : ces femmes, incarnées par Marjorie et Sylvie, sont fortes et belles, parce qu’elles luttent dans une grande solitude, et continueront de lutter même si l’issue est déterminée d’avance. Un livre de Wendy Guerra ("Tout le monde s’en va") parle de cette même nécessité de dépasser le seul fait de survivre. J’y relève cette phrase : "Aujourd’hui on m’a appris à choisir tout ce qui peut me distinguer des autres, de la masse, me rendre unique au monde.". Les Passantes cherchent de la même manière à mettre en valeur leurs différences, leur singularité. Leurs combats sont évidemment affaire de désir. Nous continuerons de les soutenir sans conditions.

 

David Falkowicz         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 3 juin 2018 : Un petit air d'été

Festivals, grèves, tennis, foot, grèves encore, mais surtout de la musique, du théâtre, des films, des livres pour sortir de la routine quotidienne. C'est le sommaire de la semaine et c'est tout de suite.
N'oubliez pas : On travaille actuellement sur une nouvelle version de Froggy's Delight et vous pouvez nous aider en répondant à ce petit questionnaire

Du côté de la musique :

"Headgearalienpoo" de The Married Monk
Rencontre avec Karina Duhamel et son projet K! à retrouver en session pour 3 titres
"Entre deux eaux Vol. 1" de Manu
"Yru still here ?" de Marc Ribot's Ceramic Dog
"Elisabeth Jacquet de la Guerre : L'insconstante" de Marie Van Rhijn
Interview du jeune groupe Paddle Paddle
"Nos idéaux" de Dumas
"Shifters" de Pierre de Bethmann
"Lost in Beaucaire" de Woody Murder Mystery
"Siltane" de Moonlight Benjamin
"Trop bien mais trop court" de Naouack
Alain Gibert et Boule en concert au Flow
et toujours :
"Tout doux" de Bertrand Betsch
"Introspection" de Alex Monfort Trio
Rencontre avec Pat Kebra de Oberkampf et Kebra's Recording autour de la ressortie de disques de Oberkampf
Axing too much, épisode 2 autour de Kendrick Lamar et NERD
"Missives d'amour" de Bleu Russe
"Minus" de Daniel Blumberg
"Bajo el mismo cielo" de La Dame Blanche
"Monkey business" de Maestro
"A house with too much fire" de Seabuckthorn
"L'esclandre" de Wladimir Anselme

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"L'Avare" au Théâtre National de l'Odéon
"Je suis un pays" au Théâtre de la Colline
"Fragments de Femmes" au Théâtre de la Contrescarpe
"François d'Assise" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"T-Rex, chronique d'une vie de bureau ordinaire" au Théâtre de la Contrescarpe
dans le cadre du Festival Mises en Capsules :
"Perdu - Rise - Terminus - Il a vraiment quelque chose de Laurent Romejko - Le Grand Bain" au Ciné XIII Théâtre
des reprises avec :
"Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée" au Théâtre Le Lucernaire
"La nuit je suis Robert De Niro" à La Loge
"Eric Boschman - Ni Dieux, ni Maîtres, mais du Rouge" à la Scène Thélème
et les chroniques des autres spectacles de mai

Cinéma avec :

le film de la semaine :
"The Cakemaker" de Ofir Raul Graizer
"The Final Portrait" de Stanley Tucci
Oldies but Goodies avec "Cinq et la peau" de Pierre Rissent en copie restaurée
Ciné en bref avec :
"Gueule d'ange" de Vanessa Filho
"La Fête des Mères" de Marie-Castille Mention-Schaar
"Everybody knows" de Asghar Farhadi
"Plaire, aimer et conduire vite" de Christophe Honoré
"L"homme qui tua Don Quichotte" deTerry Gilliam
et les chroniques des autres sorties de mai

Lecture avec :

"L'uruguayenne" de Pedro Mairal
"La fille du ciel" de Karen Hamilton
"Les fantômes de Manhattan" de R.J. Ellory
"Sauvez-moi" de Jacques Expert
"Sept ans de silence" Joann Chaney
"Vie posthume d'Edward Markham" de Pierre Cendors
et toujours :
"Le pensionnat des innocentes" de Angela Marsons
"Les disparues d'Orsay" de Stéphane Levallois
"Santé : Explosion programmée" de Patrick Bouet
"Une femme entre nous" de Greer Hendricks & Sarah Pekkanen

Froggeek's Delight :

"A way out" sur PS4, Xbox One et Windows
"Rétro lazer" Tome 1, magazine trimestriel
Le Google Home, enceinte intelligente

 

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
- 07 avril 2024 :Un marathon de nouveautés !
- 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !
- 24 mars 2024 : Enfin le printemps !
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=