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puce TV Glory - Pony Pony Run Run
L'Aéronef  (Lille)  dimanche 7 mars 2010

Ils ne le savaient pas encore en achetant leur place pour le concert du 7 mars, qu'ils vivraient une date historique : le premier concert d'un Pony Pony Run Run victorieux – victorieux de la musique, fort d'une cocarde télévisuelle de grand retentissement médiatique. Une décoration acquise au champ d'honneur de la culture de masse.

Pony Pony Run Run, malgré son nom impossible, a été élu révélation du public, reconnaissance haute en symbole s'il en est ; et ce soir-là, ils remontent sur la scène d'un Aéronef bien rempli pour délivrer une prestation qui sent autant la jubilation que l'épuisement d'avoir trop fêté la victoire.

Mais le grand gagnant, n'est-ce pas le public lui-même ? Majoritairement mineur, avec toutes les circonstances aggravantes de l'âge (son exubérance, sa naïveté, sa promptitude émotionnelle...), aisé à détourner, séduire, enthousiasmer ; abuser ? Et moi ?

Moi, trentenaire passé dans cette salle, je sens bien que j'ai perdu mon innocence.

Depuis quelques temps, ils me lassent un peu les clichés scéniques, rituels qui se vident de leur sens passées les premières dizaines (centaines ?) de concerts : noir d'introduction, l'ambiance qui doit gonfler, patiemment, le rappel déjà inscrit sur la setlist, l'amour réciproque, l'étonnement feint, la soirée la plus incroyable de la tournée, est-ce que vous êtes chauds ce soir...

J'avais donc grand crainte de n'avoir à me mettre sous la plume que l'ennui de celui qui, dépité, n'arrive pas à ne pas voir de trop grosses ficelles. D'autant que la pop un peu rock, un peu synthétique, un peu dansante des Pony Pony Run Run a un côté déjà entendu assez évident, malgré tous les efforts d'une hyper-production bien au goût du jour. D'autant que leur light-show impressionnant, pour être assez agréable à l'œil, n'est pas un gage de spontanéité (un tableau par morceau, aux évolutions finement synchronisées).

Pourtant, force est de reconnaître à la formation une certaine fraîcheur. L'effet gueule de bois du lendemain ? Ou une capacité très humaine à entrer en contact avec son public ? Dans la salle, en tout cas, les teenagers exultent et ce n'est déjà pas si mal.

Bien sûr, c'est surtout l'archi-tube "Hey You" (lui aussi popularisé par une émission télé, tiens-tiens...) qui fait réagir la foule. Je ne peux m'empêcher de trouver que c'est un peu court de ne connaître vraiment qu'un single pour une révélation du public. Mais je réalise progressivement que tous les titres du groupe sont un peu pareils. Et puis c'est tellement dans l'air du temps :  un monde musical à mettre en mp3, où l'unité de mesure n'est plus l'album mais le titre à 99 cents.

Il y aura quelques moments où le groupe saura s'éloigner de sa pop sage et propre sur elle, pour flirter avec une électricité plus ambigüe, façon Gary Numan, où l'aspect synthétique devient froid comme un quart d'heure de Blade Runner ; ou pour verser dans une énergie moins contrôlée, comme lors de ce final technoïdal explosif. D'autres directions, moins consensuelles mais plus créatives certainement, où l'on souhaiterait volontiers voir le groupe s'égarer.

En première partie, la formation lilloise TV Glory a délivré une prestation sympathique, dans un registre d'ailleurs pas très éloigné par sa bonne humeur et un certain côté bien pensant. Le quartet cultive cependant un côté plus électronique (que de beats, que de beats !) et s'ancre plus clairement dans les 70's (façon ou Bowie ou T-Rex). Malgré ses efforts, le groupe aura cependant du mal à obtenir l'adhésion du public, venu pour un autre que lui, et une vague lassitude réciproque se fera même par instants sentir. Le revers de la médaille de la fanitude serait-il une certaine fermeture ?

De perdre son innocence on gâche, c'est certain, la capacité à vivre un moment unique, ultime, absolu, en compagnie de ses idoles de passage ; mais l'on y gagne peut-être aussi une ouverture nouvelle, à l'inconnu, à l'imprévu... Une capacité plus lucide à s'émerveiller de ce qui en vaut la peine.

Loin du jeunisme si souvent vendu, érigé en culte social (nouvel opium d'un peuple usé d'avoir été adulte de façon trop triste et qui éprouve le besoin de trouver en sa jeunesse encore un peu verte un exutoire ?), l'aventure serait-elle du côté de ceux qui savent se méfier, ouvrir les yeux, cyniques peut-être, mais libres véritablement, quand on voudrait leur maintenir la tête dans le sac d'une réclame pour parfum à la chaîne proclamant que la vie est un voyage, qu'il faut voyager léger. Qu'est-ce qu'être mineur ? C'est l'incapacité dans laquelle on se trouve de pouvoir penser par soi-même répondait Emmanuel Kant. À bon entendeur, salut.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

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L'interview de Pony Pony Run Run (12 mai 2009)
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En savoir plus :
Le Myspace de TV Glory
Le site officiel de Pony Pony Run Run
Le Soundcloud de Pony Pony Run Run
Le Facebook de Pony Pony Run Run

Crédits photos : Cédric Chort (Toute la série sur Taste of Indie)


Cédric Chort         
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# 5 juillet 2020 : Un avant goût de vacances

il fait (presque) beau partout, on sort un peu de chez nous, on voit nos amis, on pense aux vacances. Chez Froggy's on continuera tout l'été à vous alimenter en culture mais ce sera peut être un peu plus calme. En attendant, voici le sommaire et bien sûr le replay de La Mare Aux Grenouilles #5 !

Du côté de la musique :

"Les îles" de Benoit Menut
"Echange" de Brussels Jazz Orchestra, Claire Vaillant & Pierre Drevet
"INTENTA experimental & electronic music from Switzerland 1981-93" par divers artistes
"Jimmy Cobb" mix #19 de Listen In Bed
"Chausson le littéraire" de Musica Nigella & Takenori Nemoto
"Alessandro Scarlatti, il Martirio di Santa Teodosia" de Thibault Noally & l'Ensemble Les Accents"
et donc La Mare Aux Grenouilles numéro #5 avec la liste de ce qui a été abordé et le replay.
et toujours :
"Grand prix" de Benjamin Biolay
"The Beethoven collection Vol1 : Sonatas by Clementi, Hummel, Dussek and Wolfl" de Jean-Efflam Bavouzet
"Eivind Groven Symphonies N°1 & 2" de Kristiansand Symphony Orchestra sous la direction de Peter Szilvay
"L'heure bleue" de Marianne Piketty, Le Concert Idéal
"Tu rabo Par'abanico" de Marion Cousin & Kaumwald
"Veines" de Merakhaazan
"Silas" de Silas Bassa

Au théâtre dans un fauteuil de salon avec :

des créations :
"La Putain respectueuse" par Gérard Gélas
"Dracula Asylum" par Felicien Chauveau
"L'Homme qui rit" par Gaële Boghossian
"Cage" par Jacques Bellay
"Kyste" de et par Eloïse Hallauer et Camille Soulerin
et une pépite : "Jimmy's blues" de James Baldwin par Nicolas Repac et Anouk Grinberg
du théâtre moderne :
"Vient de paraître" d'Edouard Bourdet par Jean-Paul Tribout
"La vie de Galilée" de Bertold Brecht par Eric Ruf
le répertoire classique par la Comédie français d'hier et d'aujourdhui :
"Le Mariage de Figaro" de Beaumarchais
"On ne badine pas avec l'amour" d'Alfred de Musset
Au Théâtre ce soir :
"Les Petits oiseaux" d'Eugène Labiche
"La Reine Blanche" de Barillet et Grédy
"Les Petites têtes" d?André Gillois
des comédies :
"L'Opération du Saint-Esprit" de Michel Heim
"Jeux de mots bêtes pour gens laids" autour de textes de Bobby Lapointe
"Pochettes Surprise" de Jacky Goupil
du côté des humoristes :
"Jean Luc Lemoine - Au naturel"
"Moustapha El Atrassi - Second degré"
du théâtre visuel avec "L'Avare" par la Compagnie Tàbola Rassa
et enfin du théâtre lyrique avec"Ercole Amante" de Francesco Cavalli par Christian Hecq et Valerie Lesort

Expositions :

les réouvertures de la semaine :
le Musée d'Art Moderne dela Ville de Paris avec les collections permanentes de "La Vie Moderne" dans sa nouvelle présentation et la salle Matisse
le Musée Rodin
le Musée national des Arts asiatiques-Guimet
le Musée Cognacq-Jay et le Musée du Louvre
et les expositions en "real life" à ne pas manquer :
"Otto Freundlich - La révélation de l’abstraction" au Musée de Montmartre
"Turner, peintures et aquarelles - Collection de la Tate" au Musée Jacquemart-André
"Harper's Bazaar, premier magazine de mode" au Musée des Arts Décoratifs
"Christan Louboutin - L'Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée
"Cézanne et les maîtres - Rêve d'Italie" au Musée Marmottan-Monet
"Coeurs - Du romantisme dans l'art contemporain" au Musée de la Vie romantique
"Les Contes étranges de N.H. Jacobsen" au Musée Bourdelle
les Collections permanentes du Musée Cernushi
"Le Monde selon Roger Ballen" à La Halle Saint Pierre
"Helena Rubinstein - La collection de Madame" et "Frapper le fer" au Musée du Quai Branly
"Monet, Renoir... Chagall - Voyages en Méditerranée" à l'Atelier des Lumières

Cinéma :
en salle "L'Envolée" de Eva Riley
at home avec :
du thriller :
"La Isla minima" de Alberto Rodriguez
"La Onzième heure" de John Lyde
de la romance :
"La revanche d'une blonde" de Robert Luketic
'"Aime-moi comme je suis" de Stephan Meyer
"Coup de foudre en cuisine" de James Hacking
du drame :
"L'ombre du doute" d'Aline Issermann
"Tout va bien on s'en va" de Claude Mouriéras
"Henri" de Yolande Moreau
Ciné-Club français des années 60 :
"L'Insoumis" d'Alain Cavalier
"Le Chien" de François Chalais
"La Voleuse" de Jean Chapot
"Les Ennemis" d'Edouard Molinaro
et des raretés :
"Le Champignon des Carpathes" de Jean-Claude Biette
"King of the White Elephant de Sunh Vasudhara

Lecture avec :

"Isabelle, l'après midi" de Douglas Kennedy
"Les ombres de la toile" de Chris Brookmyre
"Oeuvres complètes II" de Roberto Bolano
"Un été norvégien" de Einar Mar Gudmundsson
et toujours :
"Be my guest" de Priya Basil
"De Gaulle sous le casque" de Henri de Wailly
"La faiblesse du maillon" de Eric Halphen
"Les jours brûlants" de Laurence Peyrin

Froggeek's Delight :

Toute la semaine des directs jeux vidéo, talk show culturel, concerts en direct sur la FROGGY'S TV

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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