Textes de Jean-Marie Gourio, mise en scène de Jean-Michel
Ribes, avec Alban Casterman, Laurent Gamelon, Annie Grégorio,
Patrick Ligardes, Chantal Neuwirth, Marcel Philippot, Alexie
Ribes et Hélène Viaux.
Les brèves de comptoir récoltées par Jean-Marie
Gourio sur le zinc des bistrots depuis les années 80
ont connu leur succès médiatique grâce à
la série télévisée "Palace".
Ces petites phrases elliptiques voire surréalistes,
toutes authentiquement puisées au cœur de la beaufitude
et de la sagesse populaire, revêtant le caractère
de syllogismes quasi-métaphysiques y étaient distillées
à dose homéopathique par le regretté Jean
Carmet en smoking blanc, le foie dans la gorge et la langue
collée au palais, sous les yeux ahuris du shaker-man
Ged Marlon.
Depuis, le chasseur de brèves n'a pas cessé d'agiter
son filet à papillons et à récolter de
belles perles avinées qui, en 2010, donnent lieu à
un troisième millésime théâtral sous
la baguette de son compère de toujours Jean-Michel
Ribes sous le titre "Les
Nouvelles brèves de comptoir", un spectacle
qui pendant près de deux heures ne présente donc
pas une dégustation au verre mais de grandes goulées
à même le tonneau.
Dans le florilège réuni pour la cause, il y de
tout comme en matière vinicole, quelques crus, du bon
vin et de la piquette comme ce qu'ingurgite leurs auteurs anonymes
: juteuses, tanniques, caustiques, mais aussi vulgaires et populistes
comme le gros rouge qui tâche ce qui n'est pas pour déplaire
au public qui sait bien à quoi s'attendre et ce qu'il
est venu chercher.
Pour cet exercice Jean-Michel Ribes a opté pour une
présentation thématique pour tenter de donner
une linéarité narrative à ce qui constitue
une mosaïque de maximes et une trame chronologique, la
semaine au bistrot, avec à chaque jour son nouveau troquet,
du lundi au turbin au repas de noces du dimanche, pour une représentation
sous forme de saynètes avec une galerie de personnages
archétypaux, voire caricaturaux, qui puisent résolument
dans un iconographie un brin désuète et un réalisme
décalé.
Sur scène, dans un décor à la Tardi avec
zinc modulable conçu par Jean-Marc
Stehlé, huit comédiens de la grande famille ribienne,
Alban Casterman, Laurent
Gamelon, Annie Grégorio,
Patrick Ligardes, Chantal
Neuwirth, Marcel Philippot,
Alexie Ribes et Hélène
Viaux, qui connaissent leur métier et le registre du
spectacle comique, s'appuient également sur le non verbal,
dont les costumes, pour camper de manière souvent jubilatoire
de vraies trognes à la Cabu. |