On avait découvert Villeneuve sur First Date, un premier rendez-vous plutot electro avec ce jeune parisien touche à tout talentueux.
A l'époque, il faisait chanter Mélanie Pain, dont il préparait, déjà, l'album.
Le temps a passé, Mélanie Pain a sorti son album, Villeneuve a écrit pas mal de choses pour pas mal d'artistes plus ou moins recommandables... et nous voilà en ce début 2010 avec enfin son deuxième disque, Dry Marks of Memory.
L'electro a laissé la place désormais à des instruments plus organiques, même si First Date n'en etait pas dénué. La pop reprend le pouvoir sans doute en partie parce que Villeneuve a gagné en assurance et se permet maintenant des choses jusqu'à présent dissimulées derrière ses claviers.
Cette confiance en soit gagnée à force de bosser pour les autres se ressent aussi dans les nombreuses collaborations qui parsèment ce disque et qui vont voir plus loin que son cercle intime, même si on regrette forcément l'absence de Mélanie Pain.
En tous cas, lorsque Villeneuve ne chante pas lui même, de façon tout à fait convainquante, il s'entoure joliment et taille sur mesure ses morceaux pour leurs interprètes. Et quand Villeneuve chante, cela donne lieu à des morceaux comme "Victoria Falls" ou "Day One", folk entre ténébres et lumières qui monte en tension aussi sûrement qu'une crème fraîche en chantilly facon post-rock.
Lorsqu'il laisse la place à ses invités, le résultat est tout aussi brillant, comme le superbe "The Sun" avec Nili qui nous ramène tout droit vers Mazzy Star qui aurait croiser la route des Cowboys Junkies. Rythme lancinant, guitare slide, voix chaude et sensuelle. C'est une autre voix pour le moins caractéristique qui enchaîne ensuite un "Yours and Yours", lui aussi très sensuel bien que nettement plus viril puisqu'il s'agit d'Ozark Henry, célèbre belge parmi les Belges célèbres. La chanson est tellement taillée à sa mesure qu'on jurerait qu'elle appartient à son repertoire.
La pop mélancolique de Villeneuve charme immédiatement, que ce soit sur "Dry Marks of Memory" et son côté doux rappelant les Teenage Fanclub et leurs mélodies gracieuses, ou sur le final épique et instrumental, entre jazz et post-rock, titillant E.S.T. et Mice Parade, en passant par de grandes envolées comme le très tendu "Patterns" ou l'élégant "Words of Yesterday", ballade charmeuse chantée par Liz Green proche de l'univers musical de Phoebe Killdeer.
Si vous aviez manqué le premier rendez-vous avec Villeneuve, il est grand temps de vous rattraper avec ce Dry Marks of Memory qui, espérons-le, devrait marquer les mémoires comme il le mérite. |