Repoussons les murs du club de l'Aéronef de Lille et accueillons deux groupes un peu costauds et nombreux dans la tanière !
Les instruments se côtoient de près et se font une place parfois avec difficulté, tandis que le public serein retrouve le bord de scène dans une ambiance plutôt inhabituelle.
Le premier groupe ouvre la soirée, il s'agit de The Go Find, groupe belge mené par Dieter Sermeus.
L'occasion pour eux de venir présenter leur troisième album, Everybody knows it's gonna happen only not tonight.
Voilà comme une confidence entre amis autour d'un feu et de quelques chopes, sur un air qui mélange mélodie, pop et électro.
Nos amis d'Anvers apportent la couleur et la chaleur d'une histoire quasi intime avec leur public.
Le batteur attend plusieurs morceaux avant de se dévêtir et entre quasiment en transe, porté par le rythme appuyé qu'il offre aux morceaux. Le bassiste, le guitariste, le claviériste et le chanteur ne le laissent pas partir seul et très vite, dans des montées puissantes de son qui flirtent avec l'ambiant pop, les murs se mettent à trembler.
Des arrangements menés avec habileté, une alliance acoustique et synthétique qui sonne plutôt bien, mais les références électro restent collés à la peau du groupe.
Et si après une grosse montée en puissance poussée par la basse et la batterie merveilleusement unies, on se perdrait facilement dans les chants sensibles et les confidences du groupe, le retour à l'electro propulsé par l'ordinateur et le synthé peut en perturber quelques uns et faire vite retomber l'euphorie.
Après un joli set, The Go Find s'efface et laisse place au groupe phare de cette soirée, The Album Leaf.
Quelques barrettes de leds sur les pieds de micro, un écran géant qui se déroule dans le fond de scène, des petites lumières discrètes mises en place pour l'éclairage des pédales...
Le spectacle s'annonce obscur, mais beau, à l'image des albums du groupe. Les musiciens entrent en scène et l'Aéronef plonge dans l'univers de The Album Leaf. Là où le post-rock se marie sur des images d'échappées infinies avec quelques touches électro minimal. L'ambiance n'en serait sans doute que plus forte si la projection sur l'écran du fond était plus visible, faute un peu à la petitesse de la scène.
Un bout de chemin s'est dessiné depuis leurs premières collaborations avec Sigur Rós ou Amiina. Devenu une référence électro-pop, le groupe vient de sortir son cinquième album, A Chorus of Storytellers, qui traduit toujours aussi bien la fascination de Jimmy LaValle pour l'Islande et ses paysages polaires. C'est d'ailleurs à Reykjavik que l'album a été mixé dans le studio de Birgir Jon Birgisson (Sigur Rós).
Globalement une recette qui reste la même au fil des albums même si les arrangements et les instruments se retrouvent plus nombreux, plus réussis.
Un concert puissant, où le rêve est libre de prendre une envolée spectaculaire. C'est comblés et transportés vers quelques plaines islandaises que nous repartons le sourire aux lèvres.
Un album beau pour un concert tout aussi fort que réussi. |