C’est pas trop tôt !
Le voilà enfin cet album de The Soft Pack. Il aura fallu s’armer de patience avant que leurs hymnes garage-pop-punk ultra efficaces et pertinents ne fassent cracher nos enceintes. Il aura d’abord fallu attendre que les quatre garçons déménagent de San Diego pour la capitale (de l’Etat), Los Angeles. Puis il aura fallu attendre que le groupe se débaptise pour se rebaptiser. Forcément, avec un nom comme The Muslims, on imagine assez bien que pour quelques fronts bas, l’attaque était aisée. Heureusement pour nous faire patienter, The Soft Pack n’avait pas lésiné sur les dates de concert. C’est ainsi qu’en 2009, nous avons eu la chance de croiser leur route plusieurs fois, que ce soit à Primavera, à ATP curated by The Breeders (les garçons étaient invités par les sœurs Deal, excusez du peu), ou encore à Paris aux côtés des terribles Black Lips.
Tout comme leurs prestations scéniques justement, ce premier album éponyme transpire la désinvolture, tout particulièrement lorsque Matt Lamkin se met à chanter. Bien évidemment, cette attitude d’ado attardé n’est qu’apparente, puisque les quatre américains ne s’économisent que très peu sur cette première galette. Du rock tendu, sans fioritures, sans foutage de gueule et surtout sans se regarder le nombril. Ça commence (bien) avec "C’mon". 2’’13 d’efficacité aussi créative qu’évidente. LE tube addictif avec ses guitares urgentes et son refrain râleur de teenager qu’on vient de priver de sortie. A grands coups de riffs, "Pull Out" marche clairement dans le pas de ces pairs, les Pixies.
Davantage orienté classique pop anglaise, "More Or Less", utilise la recette guitare au son clair et riffs accrocheurs, chère aux Libertines en leur temps. Quant à "Mexico", calme et mélodique, on découvre un Matt Lamkin crooner, un petit quelque chose dans la voix qui n’est pas sans rappeler celle d’Alex Turner. Et pour finir, "Parasites", avec un son lourd, une rythmique répétitive et une bonne dose de reverb sur la guitare, nous balance un post-punk franc du collier, histoire de bien montrer une dernière fois "qui c’est Raoul".
Petit bémol, s’il en fallait un : l’absence de l’excellent morceau "Extension" (titre du EP sorti l’an passé). On aurait aimé le voir figurer sur la track list de ce premier LP indispensable, anyway. |