A l'occasion de la sortie de leur EP Ensemble, qui regroupe en fait 5 titres du trio The Konki Duet (sic) et 4 titres du duo Suzanne The Man, nous avons rencontré les trois jeunes filles de The Konki Duet
qui nous en disent un peu plus sur ce groupe. En prime vous aurez également 2 titres en Froggy's Session en bas de cette interview ! Pouvez-vous nous raconter l'histoire de The Konki Duet ?
Zoé : On a commencé à jouer ensemble ici même car Kumi habitait à deux pas, dans une résidence pour jeunes filles. Un ami commun nous a présentées, et comme nous nous habitions à côté, Kumi est passée faire de la musique. Tout de suite, nous avons fait un morceau ensemble. Très peu de temps après, l'idée nous est venue d'ajouter un violon. Nous connaissions Tamara, qui nous a rejoints. Tout cela s'est fait très simplement. La musique est venue avant l'idée même d'avoir un groupe.
Vous avez composé directement ?
Oui tout de suite. Nous avons toutes les trois déjà joués dans des groupes avant The Konki Duet, et comme je disais précédemment, il y avait l'idée d'être dans un groupe avant de réellement faire de la musique. Là, on voulait un côté ludique, sans prise de tête. Et cela n'a pas changé. Cela continue d'être un véritable terrain de jeu.
Comme nous venons de le voir en session acoustique, vous chantez toutes les trois. Comment se passe la composition ?
Cela dépend. Chacune amène des idées de morceaux puis sur chaque morceau, chacune amène ses parties. L'idée n'est pas forcément une partie instrumentale, cela peut être une structure. Maintenant comme on se connait bien, on arrive à anticiper les parties des autres, certains mécanismes.
Qui ramène la mélodie la chante ?
On se passe souvent des parties. C'est souvent même le contraire. On imagine l'autre chanter ce que l'on écrit. Puis il y a un côté pratique, quand une a trop de choses à jouer, il est plus simple que l'autre chante la partie.
Vous avez toutes les trois une formation classique. Cela a-t-il influé sur votre type de composition ?
Je ne sais pas si la formation intervient tant que cela dans la composition. Sachant que nous n'avons fait que du solfège, pas forcément de la guitare.
Peut-être dans les parties alors ?
En tout cas, il est très récent pour moi de faire des accords ! C'est vrai que nous sommes toutes les trois plus mélodiques ou rythmiques plutôt qu'harmoniques.
D'où vous est venue l'idée d'ajouter plein de petits instruments et de sons différents ?
Il n'y pas tant d'instruments que cela dans notre musique, mais c'est l'impression que cela donne. Il est vrai qu'on utilise les instruments qui nous entourent et que l'on maitrise. On passe aussi d'un instrument à l'autre, pour garder une sensation nouvelle. C'est peut-être plus cela. C'est peut-être aussi le fait que nous chantions en trois langues (français, anglais et japonais pour Kumi) et que nous alternions les instruments qui multiplie cet effet là. Certains groupes ont des shakers, des grelots, un coup de marimba par ci, ce n'est pas notre truc. Puis avec un synthé, on peut faire beaucoup de choses.
Le fait que vous ayez trois cultures différentes apporte-t-il quelque chose ?
Indirectement certainement. Mais notre culture musicale n'est pas vraiment propre à nos origines.
Justement qui sont les groupes qui vous rassemblent ?
Maintenant il y en a car on est devenues amies. Parce que l'on est amies, on s'échange des disques, on va à des concerts, on se propose des choses, donc on a des points communs. Mais à l'origine, on n'en avait pas tant que cela. Peut-être Deerhoof ou Sonic Youth mais il n'y en aucun qui vient instantanément.
Kumi, tu as sorti un disque solo. Cette expérience a-t-elle apporté quelque chose à la musique de The Konki Duet ?
C'est un fonctionnement différent. C'est bien de s'aider des idées des autres car on peut proposer et échanger. On se confronte aussi à des problèmes et des compromis. Tandis que Kumisolo, c'est très pop, cela vient de moi et arrangé par d'autres gens avec qui je travaille et en qui j'ai confiance. Je leur laisse leur liberté, j'interviens de temps en temps mais c'est totalement différent. Le EP qui sort ces jours-ci est en split avec Suzanne the Man. Comment s'est passée la rencontre et d'où vient l'envie de partager cet EP ?
Zoé l'avait croisée à Villette Sonique l'été dernier et lui avait dit qu'on avait un EP déjà prêt et qu'on voulait le sortir en le partageant avec un autre groupe. Et elle était dans la même situation. C'est amusant car Suzanne et moi nous suivons depuis des années, nous collaborons sur les mêmes disques (Nolderise par exemple).
Pouvez-vous définir votre musique en trois mots ? Pour le premier album, c'était post pop baroque, pour le deuxième néo prog de chambre et là on a presque trouvé pour l'album à venir, le macho disco ! (rires)
Retrouvez The Konki Duet
en Froggy's Session
pour 3 titres en cliquant ici !
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