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puce Brian Wright - Tom McRae
Grand Mix  (Tourcoing)  jeudi 1er avril 2010

On m'a conté Tom McRae comme une histoire d'amour mutilée, les yeux perdus au loin dans des souvenirs aussi beaux qu'amers, la rupture n'étant pas encore atténuée en cicatrice. Moi, l'insouciante, j'avais pour la première fois rendez-vous avec ce briseur de cœurs qui m'était jusque lors inconnu, prête à lui donner sa chance.

J'ai tout d'abord croisé sur un coin de scène Brian Wright, son guitariste. Il m'a immédiatement semblé sympathique, ce barbu à l'harmonica : comme s'il me connaissait depuis toujours, il m'exposait ses soucis de coeur avec une voix grave et chaude toute faite pour raconter des histoires. Il m'a ainsi appris à fredonner au banjo pour un amour d'accordéoniste, a défendu ses origines texanes avec plaisanteries, et a même invité une jeune femme au sourire incroyable, Sally Jaye, à l'accompagner le temps d'un duo. Brian Wright, c'était un paysage du Sud des États-Unis sur des airs country et blues, des récits nostalgiques d'anciennes rencontres et d'époques révolues. Nous avons ainsi bavardé durant quelques morceaux, le temps de découvrir ses ballades sincères et touchantes accompagnées d'une guitare folk. Il est ensuite retourné en coulisses pour chercher Tom McRae : après tout, c'est pour lui que j'étais venue.

Arrivé sur scène, le chanteur s'est entouré à droite d'un violoncelle, à gauche d'un piano, il n'en fallait pas plus pour déjà m'attirer. S'y sont ajoutés guitare, batterie et basse pour les soutenir, et surtout une voix pour les diriger. Élevée, légèrement éraillée, parfaite pour ces morceaux que Tom s'est mis à chanter pour me courtiser.

Je me laissais attendrir, tant par ses sourires enjôleurs que ses remerciements timides. Je m'impressionnais de la puissance des duels avec ses instrumentalistes, tout comme de l'humilité de ses chansons si simples, si pures, si délicates. Il me promettait le bout du monde dans "Me & Stetson", pansait mes plaies sur "Karaoke soul", m'offrait un avenir à deux avec "End of the world news". Sans m'en rendre compte, je me laissais troubler par sa fougue et ses belles paroles.

"A and B song" : le déclic qui m'aura fait céder à ses avances, me poussant par un élan d'émotion à me jeter dans ses notes les yeux fermés. C'était aussi évident que ça : ces moments si rares où la musique a réussi à se frayer un chemin au-delà des barrières de la raison, à faire vibrer ces cordes sensibles jusqu'à m'en faire imploser le coeur. Je l'aimais, il me faisait frissonner l'âme et des larmes d'extase me montaient aux yeux ; je voulais que cet instant de félicité ne s'arrête jamais. Si seulement j'avais écouté ses mots, si seulement j'avais pris garde à ses paroles, "Let's roll the dice just one more time, odd number says we walk away now, even says we die... Don't wanna die."

Moi non plus je ne voulais pas qu'on meure, Tom, j'espérais que tu m'emmènerais loin encore, très loin. Mais comme une fatalité, après l'ivresse grisante des moments les plus purs sont arrivées l'incompréhension, la lassitude et la déchéance d'une relation dans laquelle je venais à peine de me lancer.

Au beau milieu du concert, il m'a montré un nouveau visage que je n'arrivais pas à saisir. Ces paroles qui m'envolaient se sont transformées en banales variétés, ces instruments qui me prenaient aux tripes se contentant de murmurer en sourdine. Rendez-moi l'énergie, rendez-moi la fièvre de cet amant furieux remplacé par un pauvre Roméo en mal d'inspiration ! Que ce soit avec "Summer of John Wayne" ou "Out of the walls", rien à faire, je ne parvenais plus à le reconnaître.

Ce n'était pas faute de vouloir raviver la flamme par de l'humour à l'ukulélé, tu vois Tom, tu arrivais même à me faire rire : entre la boîte de McCrayons qui sont tous noirs ou la Tombrella qui fait pleuvoir sur soi quand on l'ouvre, l'auto-dérision te réussissait bien.

Je n'avais de cesse d'espérer un autre moment d'illumination, l'appelant de toute mon âme par mes applaudissements, mais tu ne m'écoutais déjà plus, je n'arrivais plus à te retrouver. J'ai réalisé que tu ne me laissais pas d'autre choix, ce n'était pourtant pas faute d'avoir été prévenue : notre histoire aura duré le temps d'un concert, au bout duquel il a fallu que je te quitte.

Tom m'a laissé en souvenir "The boy with the bubblegun", un dernier souffle d'espoir comme pour me dire qu'il était toujours là, que sa passion était intacte. Trop tard pour moi, je me suis résignée à ne plus y croire.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

Brian Wright en concert au Grand Mix (jeudi 1er avril 2010) - 2ème

En savoir plus :
Le site officiel de Brian Wright
Le Myspace de Brian Wright
Le site officiel de Tom McRae
Le Myspace de Tom McRae

Crédits photos : Cédric Chort (Toute la série sur Taste of Indie)


Léa S.         
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