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L'Aéronef  (Lille)  mardi 30 mars 2010

Avoir dans ses mains un billet pour The Heavy, c'est se sentir privilégié d'un accès à une fontaine de jouvence. Que ce soit en connaisseur éclairé du groupe ou en curieux aiguillé par les critiques unanimes, on s'attend à une vraie cure de jeunesse ; une plongée dans l'impertinence adolescente de nos premiers concerts, lorsqu'on ne vivait que pour cette excitation d'être au beau milieu d'une fosse déchaînée et qu'on n'aspirait qu'à une chose : s'y éclater.

En attendant que le concert commence, les artistes finissant leur clope à l'extérieur, on s'autorise une bière ou deux au bar, pendant qu'un DJ plonge peu à peu le club de l'Aéronef dans une ambiance vintage, sa platine installée juste devant la scène.

On se dit que c'est plutôt sympa, comme première partie, ça change : les gens bavardent sur fond d'un "Sunshine of your love" version indie, ou encore d'un croisement entre les Blues Brothers et Amy Winehouse. C'est groove, ça swingue, le DJ ne se foule pas trop mais remplit bien son rôle : nous faire peu à peu entrer dans l'atmosphère des années 60-70 ; papier peint psychédélique, pattes d'eph' brodées et paillettes dans les cheveux sont à l'ordre du soir.

Mettons de côté la platine et rapprochons-nous un peu de la scène. Un batteur, un bassiste, un guitariste et un chanteur entament le premier morceau de la soirée : quelques notes à peine, et on sait déjà que ça ne sera que du plaisir tout le long du voyage.

En effet, c'est une véritable traversée musicale outre-atlantique que nous propose The Heavy, se basant sur un bon vieux rock'n'roll pour y ajouter progressivement des éléments plus soul, blues, reggae voire même hip-hop.

L'objectif : faire danser les filles, on l'aura compris à travers les paroles de leurs chansons, mais aussi dépoussiérer un bon coup ce qui s'est fait de mieux en musique afro-américaine des années 60. La voix du crooner black qui tient les devants de la scène, Kevin Swaby, est d'une tessiture impressionnante : un croisement entre Bob Marley, Marvin Gaye, James Brown et Tom Waits donne une bonne idée du potentiel du bonhomme.

Les influences ne manquent pas, et le groupe s'en revendique, reprenant la délectable instrumentation de "I put a spell on you" par Screamin' Jay Hawkins dans "Sixteen", ou bien la rythmique de "Hello, I love you" des Doors dans "Girl", s'amusant même à y ajouter une pincée des Kinks. On se met à regretter de ne pas savoir danser le twist comme Vincent Vega face à Mia Wallace, car pour sûr "Oh no ! Not you again !" aurait tout à fait sa place dans une bande originale de Tarantino.

Un an qu'ils sont sur la route, The Heavy, et le groupe ne semble pas fatigué d'un pouce. Le groupe ? Disons plutôt le chanteur, puisque ce ne sont pas les instrumentalistes qui s'épuisent, se faisant oublier dans l'ombre malgré leur performance. Il aurait sûrement été encore plus jouissif de les voir s'intégrer à l'excitation communicative de leur leader.

C'est qu'il a de l'énergie à revendre, Kevin. On peste un peu contre les photographes qui se contorsionnent tant bien que mal devant la scène pour suivre l'énergumène, mais il est vrai qu'il ne leur facilite pas le travail : on dirait Curtis Mayfield sous amphétamines, n'hésitant pas à s'approcher très près de son public. Public qu'il ne cesse de solliciter, le poussant au jumping dans les moments les plus endiablés ou encore à hurler au loup sur "Big bad wolf". Sans aucun doute, Swaby sait comment chauffer une salle et la mettre dans sa poche : il ira même jusqu'à plonger dans la foule sur le dernier morceau pour pogoter furieusement avec les plus agités des premiers rangs.

Hélas, une heure de concert c'est court, tout aussi dense soit-il. Malgré un rappel de trois morceaux, c'est tout juste si on en a eu assez, de ce retour en arrière vers ces années où le rock servait à emballer les filles au night-club du coin. Néanmoins, une heure durant, on s'est retrouvé jeune, beau et fougueux, à se déhancher sans peur du ridicule sur ces morceaux électriques et hétéroclites. Pari réussi pour The Heavy de s'être lancé dans le recyclage, preuve que le rock'n'roll a encore de beaux jours devant lui.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album eponyme de The Heavy Circles
La chronique de l'album The House That Dirt Built de The Heavy
La chronique de l'album The Glorious Dead de The Heavy
La chronique de l'album Life and Life Only de The Heavy Heavy
The Heavy en concert au Festival Les Transmusicales 2007 (Jeudi)
The Heavy en concert au Festival Musiques en Stock 2008

En savoir plus :
Le Myspace de The Heavy

Crédits photos : Cédric Chort (Toute la série sur Taste of Indie)


Léa S.         
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