Premier artiste à
entrer sur scène : Cali, le ptit
nouveau.
Dès le premier morceau, même de loin, on aperçoit
sa crinière voler dans tous les sens, c’est qu’il
sait bouger le petit catalan ! Une musique qui trouve son public
dans tous ces jeunes venus voir le nouveau phénomène
Bénabar. Cali a bien su capter l’attention de tout
le monde, on frappe dans les mains, on chante, on en redemande.
En pro, il a joué sa musique, s’est approprié
la salle et le public, pas facile quand on a plus de cinq mille
personnes devant soi ! La soirée s’annonce plutôt
bien, même si l’on sent qu’elle est celle des
huiles, avec toutes une partie des gradins réservés,
la venue programmée du ministre de la culture, bref la grosse
soirée du samedi soir ! C’est vrai qu’on imaginait
mal Monsieur le ministre se dandiner au son des Franz
Ferdinand...
Ensuite, petite pause, et Sanseverino
arrive, mais moi, toute être humain que je suis, je dois bien
aller manger !! Et vu mon peu de goût pour la musique, le
"jazz manouche" de cet artiste, j’en profite pour
m’éclipser !
Quelques temps plus tard (eh oui on fait la queue, même pour
manger de la m... !), je reviens me glisser à travers toute
cette chaleur humaine. Bashung a déjà
joué plusieurs morceaux, et je sens dès le début
une drôle d’ambiance... Les gens devant sont heureux,
applaudissent un Bashung certes un peu intimidé par une si
grande audience mais toujours aussi doué. Il joue, joue,
et joue encore, des morceaux de son dernier album, puis revisite
les grands classiques. Et, moi qui le voyais pour la première
fois, j’étais plutôt conquise, la musique me
prenait vraiment, et je comprends mal comment la presse a pu trouvé
ce concert "froid".
C’est le public, toutes ces minettes et ces trentenaires
bien rangés qui n’attentaient que Bénabar, qui
était froid. Car au bout d’un moment, l’homme
aux lunettes noires part, puis, malgré le manque d’applaudissements
pour un rappel, revient, et pour encore une demi-heure ! Eh oui,
monsieur Bashung s’est octroyé SON rappel, il continue,
sourd aux huées de la foule venant des gradins et réclamant
en vain leur cher "Bénabar Bénabar !" ...
Il mise sur la provoc’, en jouant des morceaux aux titres
évocateurs, tels que "Faisons envie"
...(très beau duo au piano d’ailleurs).
Bref, je pense qu’ici, on peut parler d’erreur de programmation.
On avait ce soir deux grandes figures, avec un jeune artiste (trois
ans de carrière) en tête d’affiche face à
un vieux de la vieille qui se fait huer... Je pense que le public
de ces deux chanteurs est radicalement différent, on peu
aimer les deux, bien sûr, mais ce n’est pas pareil.
Alors, oui, il est vrai que c’est aussi ce qui fait la richesse
de ce festival, et parfois, cela marche très bien (voir Calexico
et M, qui pourtant sont à l’opposé
dans leur genre musical !) mais cela peut aussi gâcher un
peu un concert...car Bashung, à peine le temps d’être
applaudi par ses fans qui étaient présents aussi,
a été coupé par un brusque rallumage de la
salle. Il faut quand même noter qu’il avait fait prendre
un sacré retard dans le déroulement de la soirée
!
Pendant l’installation, un petit intermède militant
des intermittents, clairement destinés aux élus présents.
Encore un peu de retard et enfin, l’homme le plus attendu
de la soirée arrive ! Tonnerre d’applaudissements,
et lui nous remercie d’être restés jusqu’au
bout. Bon, et puis, lui il n’y est pour rien, il faut bien
se le dire ! Alors, Bénabar, c’est
un phénomène, de société, mais aussi
sur scène. On ne peut nier son talent, son charisme, sa capacité
à titiller les gens, à les faire participer et à
relativiser ce succès. Entre humour et cynisme, il réussit
à me faire oublier l’agacement que j’avais eu
auparavant. Une très bonne prestation, c’est du Bénabar,
certes, mais c’est un beau concert !
Soirée donc un peu spéciale pour mon dernier concert,
mais avec de très beaux moments musicaux.
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