La
prose Millenium, c'est comme la nausée
consécutive à l'ingestion massive de fraises Tagada, la tête
dans les chaussettes, l'estomac en capilotade, qui entraînent
une litanie de serments dignes des AA.
Et puis déboule sur le marché la Tagada pink... et pour les
amateurs, je précise qu'existe également un chamallow au goût
Tagada.
Toutefois, après la lecture de "Les hommes qui n'aimaient pas les femmes", le tome 1 de cette saga écrite par Stieg Larsson qui, en 2007, défraya la chronique littéraire notamment par la quasi-concomitance de sa publication et du décès accidentel de son auteur, un éclair de lucidité me faisait admettre que, si le tome 2 croisait gracieusement mon chemin, je céderai sans doute au masochisme littéraire. Voilà qui est fait.
Bien sûr, l'effet Da Vinci code est toujours actif. Bien évidemment,
on ne change pas une recette gagnante et il faut toujours épuiser
les deux cents premières pages d'exposition totalement descriptives
et insipides allant jusqu'au détail d'un ticket de caisse Ikéa
- car les héros consomment quasiment uniquement suédois et le
font savoir - pour apprendre :
1) que les deux héros ne se sont plus revus depuis la fin de
l'enquête précédente et ne se reverront pas avant la fin du
présent tome, dévoilement au demeurant sans incidence sur l'intrigue,
2) que la délicieuse sociopathe hackeuse Lisbeth Salander a
fait le tour du monde avec des fonds habilement détournés et
s'est offert des seins en silicone,
3) et que le séduisant journaliste d'investigation Mikael Blomkvist
a trouvé un nouveau cheval de bataille qu'est la traite des
blanches en provenance des pays de l'Est, ce qui va inévitablement
apporter son lot d'atrocités car, Suède ou pas, les trafiquants
de chair humaine ne sont pas des enfants de choeur.
Mais ce qui est nouveau, c'est qu'à compter de cette mise
en place, le déroulement de l'histoire va s'enchaîner,
certes pas à la vitesse d'un Speedy Gonzales, mais de manière
bien plus nerveuse que dans le tome précédent et, surtout, l'intrigue
est suffisamment bien alambiquée pour maintenir le suspense
jusqu'à son terme même si, également ici, le solutionnement
du présent est à chercher dans le passé qui, de surcroît, se
combine avec la théorie du complot.
Au coeur de cette intrigue, "La fille
qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette" n'est
autre que Lisbeth Salander qui est suspectée du meurtre de deux
collaborateurs de Mikael Blomkvist. Alors que vient faire là-dedans
la mafia transcarpatienne ?
A vous de lire maintenant. Et soyez vigilants et perspicaces car en Suède, pays sylvestre, un arbre peut cacher la forêt. Conclusion, la lecture du tome 3 est incontournable. |