Comédie
dramatique écrite et mise en scène par Jacques
Hadjaje, avec Isabelle Brochard, Sébastien Desjours,
Anne Didon, Anne Dolan, Guillaume Lebon, Delphine Lequenne et
Laurent Morteau.
Après "Adèle a ses raisons", joué en 2007, la Compagnie des Camerluches revient, en 2010, au Théâtre Le Lucernaire avec un opus de nouveau écrit et mis en scène par Jacques Hadjaje qui s'inscrit dans le même registre du théâtre narratif et du théâtre d'émotion.
Avec "Dis-leur que la vérité est belle", pièce sinon autobiographique du moins écrite en hommage aux siens, Jacques Hadjaje invite le spectateur à feuilleter, sous forme de flash-back, l'album de famille, d'un quinquagénaire qui devient enfin un homme au décès de sa mère et prend la mesure de son histoire en survolant plusieurs thématiques.
Se dessine alors, sur un demi-siècle, la fresque d'une modeste
famille juive, qui, de Alger, Alger la blanche et la douceur
du miel et de l'amour que sa mère mettait dans ses makrouts,
à la pluie et l'anomie à Créteil, a connu la honte de l'exil,
des Français d'Algérie qui, par la convulsion de l'Histoire,
sont devenus des pieds noirs rapatriés, avec ses protagonistes
archétypaux. Ainsi, le père, fan de jazz, le "roi de la blague" que
l'exil va laminer (Sébastien Desjours,
la douce mère courage (Isabelle Brochard),
le fils fan de bandes dessinées(Guillaume
Lebon, la fille pro-sioniste Anne
Dolan), le cousin (Laurent Morteau)
amoureux de l'institutrice Française de France (Anne
Didon)et la pulpeuse Olga qui rêve d'être une star et
qui doit se résoudre à épouser un boucher (Delphine
Lequenne).
Dans une jolie scénographie de Patricia Lacoulonche qui évoque une terrasse au bord de la mer avec ses panneaux aériens et, à la fois, petite scène des épisodes domestiques, radeau sur la mer de l'exode et cénotaphe, la troupe des Camerluches, qui se veut une petite famille de théâtre, réunie autour de Isabelle Brochard qui constitue, là encore, un lumineux et sensible fil rouge, dispense un spectacle qu'apprécieront les amateurs de petite brocante intime. |