Revue
musicale conçue et interprétée par Michel
Fau, Joel Lancelot et Delphine Beaulieu dans une mise en scène
de Emmanuel Daumas.
Michel Fau est capable de tout : chanter l'opérette, monter un opéra, transmettre sa passion aux élèves du CNSAD, mettre en scène Ie répertoire classique et jouer Eschyle, Paul Claudel et Christian Siméon.
Et il a une vocation qui était sans doute jusqu'à présent refoulée faute de proposition : il rêve d'être chanteuse, plus spécifiquement de chansons d'amour, et peut-être même meneuse de revue et artiste de music hall.
Alors comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi même, voici "L'impardonnable revue pathétique et dégradante de Monsieur Fau" placée sous le signe de l'amour, de la célébration du corps et du kitsch dans lequel, drivé par Emmanuel Daumas et accompagné par deux danseurs professionnels, Joël Lancelot et Delphine Beaulieu, il pousse la chansonnette, dont des créations signées Olivier Py et Jean-Michel Ribes, lève la gambette et pratique la parodie en laissant libre cours à sa fantaisie la plus débridée.
Comédien, il se métamorphose en Doriss girl en talons hauts, bas résille, strass, fourreau lamé et boa descendant le grand escalier de lumière du Casino de Paris réduit à cinq marches, diva des concerts parisiens de la belle époque, Kevina en blouson tagué et short à paillettes qui se trémousse sur une piste de discothèque de banlieue, effeuilleuse de lap-dance sur "La vie en rose" chantée par Dalida, Néron allumé ou boy interlope en string et smoking, en exhumant des pépites comme "Bravo tu as gagné" de Charles Level immortalisé par Mireille Matthieu ou "King Kong" écrit par Serge Gainsbourg pour une revue de Zizi Jeanmaire.
Il réalise le rêve du business man de "Starmania" : "J'aurais voulu être un artiste pour pouvoir faire mon numéro, j'aurais voulu être un chanteur pour pouvoir crier qui je suis, j'aurais voulu être un auteur pour pouvoir inventer ma vie, j'aurai voulu "être un artiste pour pouvoir dire pourquoi j'existe...".
C'est totalement jubilatoire, drôle et pathétique comme la vie, et à prendre, comme il l'indique, toujours au premier degré. |