Modey Lemon présente son nouvel album Thunder and Lightening. Ca fleure bon le Black Sabbath d’antan, c’est direct et incisif, (aucune des 12 chansons de l’album ne dépasse les 3 minutes), limite tellurique ; les textes sont une des grandes ambitions du duo de Pittsburg, qui vient d’intégrer un troisième larron, et… on les a rencontré !
Bonjour, pour ceux qui ne vous connaissent pas, comment présenteriez-vous votre nouvel album "Thunder and Lightening" ?
Modey Lemon : Essentiellement, jusque-là on était deux : Phil Boyd (composition, texte, chant), et moi-même (Paul Quattrone – batterie). Aujourd’hui nous sommes trois : Jason Kirker (guitare, claviers) nous a rejoint et ça change tout. Le changement est très clair sur « Poisonous Ink Clouds » et « Black Flamingos » deux morceaux exclusivement présents sur la version européenne de notre nouvel album. On a travaillé à trois sur ces titres et très honnêtement, je trouve que tout ce que nous avons fait à trois est bien meilleur que tout ce que nous avons jamais produit à deux.
On parle beaucoup de vos textes . Ils sont présentés comme vraiment importants pour vous. Pourquoi ?
Modey Lemon – Phil Boyd : Dans les groupes de rock, je trouve qu’il y a de moins en moins d’auteurs qui prennent le temps d’écrire ou qui sont capables d’écrire des textes sincères, risqués. Depuis dix à quinze ans, il y a de plus en plus de cynisme, moins de risque, moins d’histoire. Même si j’ai bien conscience qu’un bon texte n’est pas forcément un texte compliqué.
Le texte dont je suis le plus fier sur ce nouvel album c’est "Gemini Twins". Je trouve que c’est le plus accompli parce qu’il peut être lu sous différents angles ; la relation à deux peut être entre amoureux, entre parent/enfant, entre amis… la place à l’interprétation est grande et dépend de chacun.
Mon ambition c’est d’écrire un texte dont je pourrai être fier jusqu’à la fin de mes jours. Dans le quel je me serais mis en danger, sans peurs de mes sentiments, vulnérable… et en même temps, il faut que nous travaillions sur l‘équilibre entre les textes et la musique. Je mets tellement dans les textes qu’à certains moment, dans "Thunder and Lightening", ils font de l’ombre à la musique, à des moments plus légers ou simplement joyeux. C’est un des axes de travail pour le prochain album.
Vous parlez déjà du prochain album ? Travaillez-vous déjà sur le prochain opus ? C’est pour quand ?
Modey Lemon : On a tellement d’idées que l’on pourrait facilement sortir un double-album ! Mais il faut que nous travaillions dessus, que l’on fasse évoluer la rythmique, les mélodies, … Bref on s’y met dès qu’on a du temps. C’est-à-dire pas avant cet été, parce qu’on est en tournée jusque-là.
On vous compare à beaucoup d’autres groupes (Black Sabbath – sic ! – Suicide, Cramps)… mais vous, qu’est-ce que vous écoutez ?
Modey Lemon : Ca va peut-être vous paraître bizarre, mais on écoute des groupes et chanteurs qui n’ont a priori rien à voir avec ce que nous faisons ; cependant, on puise idées et inspiration dans chacun d’eux. On peut citer "en vrac" : Jame Brown, Captain Beafhart, Pussy Galor, Neil Young, Black Sabbath, Joy Division, Suicide … Les groupes actuels qui nous intéressent le plus sont Main Liners, un groupe rock-psychédélique japonais et Lighting Bolt qui va se produire pour le première fois en Europe le mois prochain – courrez-y !
Qu’est-ce qui vous énerve franchement dans tout ce que vous avez pu lire sur vous et qu’est-ce qui vous plaît le plus ?
Modey Lemon : Le truc qui nous rend dingue, c’est quand à la lecture d’un papier il est évident qu’ils n’ont même pas écouté notre disque et ils écrivent "3 mecs, rock-garage, Pittsburg". Par contre, ce qui nous plaît le plus, sont les critiques objectivement sont écrites contre notre musique. Notre préférée c’est un type dans le Montana qui n’aimait vraiment pas l’album et qui a écrit "c’est comme se plonger dans un bain d’huile bouillante"… probablement une des meilleures critiques que nous ayons eues !
Et au chapitre des projets ?
Modey Lemon : On est en pleine tournée, on vient de finir nos dates au Royaume-Uni, on a fait également Berlin en Europe et les US et l’Australie. Mais on a un projet secret, rien de concret encore, mais on aimerait vraiment bien : une grande tournée européenne en avril-mai.
Pouvez-vous nous donner trois mots pour définir votre musique ?
Modey Lemon : Ca doit se situer entre « Eclate, Tue, Détruis » et « Arc-en-ciel, licorne, fée ».
C’est pour ça qu’il faut détruire Carthage…