Allez l'Amour, l'album de Ludéal est une belle révélation. Une voix fragile posée comme sur un tapis volant, qui nous conduit vers des voyages oniriques, sur une trame orientale qui fait penser à Baudelaire. De la sensualité, une écriture précieuse avec ce qu'il faut d'abstraction et d'évocations malines. Des ballades tranquilles qui conviennent à la torpeur des chaudes matinées dominicales à l'ombre d'un arbre centenaire. La musique est aussi un savant dosage, d'inspiration anglo-saxonne. Le français est dans un écrin inédit, qu'aurait aimé Bashung. Nulles banalités, mais un travail de poète intelligent. Voilà de la chanson qui a de l'ambition, qui ne saurait se résumer, qui ne nous renvoie pas au prosaïque froid et anodin. Une sensation de pluie fine, de caresses, de frolements, de doux murmures. De quoi faire chavirer, de quoi ravir, séduire et envoûter.
Allez m..., demain il faut retourner travailler, comme un con de parisien, avec le métro qui grince en ce moment que c'en est pathétique, et puis les touristes qui rigolent en se tassant. Rigolards et vulgaires. Tiens, c'est l'été et les festivals qui commencent, j'ai aperçu un bracelet Solidays hier soir, et il y avait une bande de jeunes abrutis aussi grégaires que bruyants, assommant ! Un peu d'antidote musical sinon il y aurait de quoi tout purifier par le feu comme le ferait un Andreas Schaltmann lancé dans les bas fonds parisiens.
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