Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Festival Solidays #12, Dimanche (2010)
Longchamp  (Paris)  dimanche 27 juin 2010

"A Family Affair"

Après une courte nuit, on retrouve dès le matin les températures caniculaires de la veille. On ne résiste pas à l'appel de la douche (solaire, la douche, ce qui n'a que des avantages : on fait l'économie d'une heure et demi de queue, l'eau est tiède et non froide, on peut boire l'apéro en même temps et, surtout, ça permet à certain(e)s d'exacerber leurs pulsions exhibitionnsites). Alors que l'on se savonne gaiement, les messages cocasses (à défaut d'être toujours fins) se succèdent au micro (oui, encore et toujours Radio Camping) : "Ce message s'adresse aux gens qui font la queue aux toilettes : ça serait cool que vous laissiez passer devant nos potes Jo' et Steph', ça fait 3/4 d'heure qu'ils font la queue et ils ont super envie de faire caca. En plus on les attend pour l'apéro" ; "On vient protester parce qu'on n'a pas d'herbe autour de notre tente. Il n'y a que de la terre. Donc si quelqu'un a de l'herbe, on est preneurs ! On vous attend à côté du terrain de volley-ball". Jolie surprise au petit-déjeuner (vers 12h) : sur la scène Paris (faisant face au camping), les balances de -M- tournent en un mini-concert pour les volontaires de Solidays. L'excitation monte d'un cran.

Gush démarre les hostilités ce dimanche, sous un Dôme bienvenu vu la lourdeur de l'atmosphère à l'extérieur. Déjà vantée auparavant, la qualité des prestations live des quatres jeunes français se confirme. Dans un registre plus électrique qu'à l'accoutumée, la fratrie met tout son coeur à l'ouvrage et accouche d'un set brillant. Les claps de "The Big Wheel" sonnent le rappel pour les festivaliers, qui se dirigent avec empressement devant la scène. Ils ont bien raison car, mis à part une ou deux chansons plus faiblardes ("Remedy"), on a droit à une collection de tubes : l'irrésisitble "Dance On", le tube "Let's Burn Again", l'explosive "No Way", la splendide ballade "My Favourite Song" interprétée par la voix écorchée du batteur. On se souviendra longtemps de l'enchaînement final "You Really Got Style" et "Vondelpark".

Gush, c'est America en boeuf avec les Beach Boys, Buffalo Springfield célébrant les Beatles. Tout (musique, coupes de cheveux, habits) porte à croire que les garçons se sont trompés de siècle. Ils semblent évoluer dans une dimension temporelle parrallèle. Echangeant leurs instruments, se succédant au chant et offrant des harmonies vocales de toute beauté, Gush tient déjà sa place dans le gratin pop (de terre).

Malgré quelques velléités de conscience professionnelle, l'appel du bout du monde (zone ombragée, vous vous rappelez ?) conjuguée à la chaleur étouffante de ce dernier dimanche de juin auront raison du concert des Local Natives. On se rattrape avec le groove efficace quoique répétitif de Souljazz Orchestra. Il est un peu tôt pour chalouper une bière à la main, mais on apprécie tout de même la science du rythme des canadiens.

Place à la formation hexagonale qui cartonne chez les d'jeuns (et pas que) : Pony Pony Run Run. Les cousins bègues d'Hey Hey My My, bretons pure souche (ils sont nantais) sont clairement une des attractions principale de la journée au vu de l'imposant flot continu de festivaliers venant gonfler un public pourtant déjà bien garni. En même temps : Pony Pony Run Run à l'Hippodrome de Longchamp... Forcément.

Malgré les singles efficaces et calibrés pour les radios ("Hey You", "Walking On The Line"), les poneys pas si fringants que ça sont bien loin d'atteindre les sommets de 16 Horsepower et surtout Sparklehorse (RIP). Bilan ? Le batteur fait toujours la même chose, les chansons se suivent et se ressemblent, le chanteur a des lunettes de soleil et le clavier a une mèche. L'espace temps semble être bloqué en 1986. Au moins Gush a eu la finesse de choisir la bonne décennie.

Il en va tout autrement de Nneka, petit bout de femme rappelant Ayo à plusieurs points de vue : belle, habitée, munie d'une voix chaude et intense, d'un sourire irrésistible et jouant une musique folk emprunte de soul et de hip-hop. La nigériane a tout pour plaire et le fait sans mal. Enchaînant les parties vocales, ralentissant et accélérant la cadence à bon escient, elle se met rapidement le public dans la poche. Ses tubes "Heartbeat", "Mind vs. Heart" et "Suffri" parviennent aisément à faire bouger l'assemblée. On peut lui reprocher une attitude trop statique sur scène, mais pour le reste, on est charmé.

On était curieux de voir à quoi ressemble Izia sur scène, on n'est pas déçu. Elle est exactement telle qu'on l'imaginait : une furie dotée d'une voix à décorner les boeufs. A se demander si son paternel ne serait pas plutôt monsieur Pop (iguane de son métier). Après le père la veille, c'est la fille qui triomphe ce soir devant un parterre noir de monde - il faut dire que la venue de Mathieu Chedid (autre fils de) a quelque peu sonné le rabattement des festivaliers vers cette partie-ci du festival. Malgré des compos encore très perfectibles, fifille Higelin donne une leçon de charisme et de rock & roll attitude à à peu près tous les artistes qui se sont présentés devant nous durant le week-end. Tous ? Non ! Car un artiste résiste encore et toujours à l'envahisseur...

Qui en Gaule actuellement arrive à le cheville de -M- question maîtrise de la scène ? On cherche bien, on ne trouve pas. Tout au long de sa tournée et ce soir encore, il a prouvé que transcender un album aussi plat que Mister Mystère en un feu d'artifice funky-électro-afro-rock est chose possible. -M- est unique, et c'est pour ça qu'on l'aime, comme il le dit. Entrée en fanfare sur "Mister Mystère" en ombre chinoise derrière son double M géant, coiffure extravagante de corbeau, lunettes étoilées et scintillantes : -M- est un showman-né, ça ne s'invente pas. Il a ça dans le sang et ça se voit. Pas le temps de s'ennuyer : chacun de ses titres est trituré et remixé, pour aboutir à des versions explosives.

Excepté les dispensables "Hold Up" et "Ça Sonne Faux", -M- commet un sans faute. Que ce soit les titres de son dernier album ("Est-Ce Que C'est Ça ?", "Le Roi Des Ombres", "Amssétou") ou d'anciens tubes qui ont gagné une place à vie dans notre cœur ("Je Dis Aime", "La Bonne Étoile", "Machistador", "Le Complexe Du Corn-Flakes"), le répertoire de fifils Chédid a de quoi rendre jaloux plus d'un chanteur. De longs solos de guitare en morceaux de bravoure (jeu avec les dents, avec un enfant qui lui tient les deux mains), de divers passages délirants (slam géant dans la fosse, jet de corn-flakes, costume de super-héro, strip-tease, double squelettique du chanteur courant sur place) en jeux avec le public (il réussit l'exploit de faire s'asseoir entièrement une foule de festival, de lui faire faire 30 cris d'affilée et de le faire participer à une chorégraphie géante sur "Amssétou"), -M- écrase la concurrence et propose un spectacle (car c'est autant un spectacle qu'un concert) mémorable.

Arrive comme chaque année le moment où Luc Barruet (co-fondateur et président de Solidarité Sida) joue le rôle du rabat-joie de service en annonçant la fin du concert et donc du festival. Profitant de l'occasion pour annoncer un nouveau record d'entrées (168 000 entrées sur les 3 jours), il se fait copieusement huer (c'est de bonne guerre). Alors qu'une partie des festivaliers commence à regagner la sortie et que les bénévoles de Solidays envahissent la scène, -M- revient seul, guitare en main et grosse caisse au pied. En parfait homme-orchestre, il offre comme dernières réjouissances de splendides medleys de "La Fleur", "Faut Oublier", "Mama Sam", "Qui De Nous Deux", et "A Tes Souhaits".

Les artistes pour lesquels nous irons à un concert les yeux fermés ne sont pas légion. -M- est de ceux-là. Après Manu Chao l'an dernier, Solidays se conclut encore une fois de la plus belle des manières. Au vu de l'affluence record et de la masse impressionnante de spectateurs présente aujourd'hui, on se dit que si Longchamp devient trop petit pour les Solidays, il faudra essayer un très long champ. C'est fatigué mais plutôt satisfait de ces trois jours que nous quittons cette 12ème édition du festival. La sortie du festival s'avère moins déjantée que l'an dernier : le slogan 2009 "libérez les lapins" a laissé cette année la place à "libérez les catins". Ce qui n'est pas mal non plus.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Everybody's God de Gush
Gush en concert au Festival Rock en Seine 2009 (vendredi 28 août 2009)
Gush en concert à La Cigale (samedi 12 décembre 2009)
Gush en concert au Festival Le Printemps de Bourges 2010 (mardi 13)
Gush en concert à I Love My Neighbours - Puggy - Amber and the Dude - Adanowsky - Gush (13 juin 2010)
Gush en concert au Festival FNAC Indétendances 2010 (vendredi 6 août 2010)
Gush en concert au Festival Ground Zero
L'interview de Gush (30 novembre 2009)
La chronique de l'album Gorilla Manor de Local Natives
La chronique de l'album Hummingbird de Local Natives
Local Natives en concert à La Maroquinerie (mercredi 17 février 2010)
Local Natives en concert au Festival Les Nuits de l'Alligator 2010 (jeudi 18)
Local Natives en concert au Festival Pukkelpop 2010 (vendredi 20 août 2010)
Local Natives en concert au Festival Beauregard #5 (2013) - Vendredi
Local Natives en concert au Festival La Route du Rock #23 (jeudi 15 août 2013)
La chronique de l'album You need Pony Pony Run Run de Pony Pony Run Run
La chronique de l'album Album 2 de Pony Pony Run Run
Pony Pony Run Run en concert à L'Aéronef (dimanche 7 mars 2010)
Pony Pony Run Run en concert au Festival Le Printemps de Bourges 2010 (samedi 17)
Pony Pony Run Run en concert au Festival Beauregard #4 (édition 2012) - Dimanche
Pony Pony Run Run en concert au Transbordeur (mercredi 2 novembre 2016)
L'interview de Pony Pony Run Run (12 mai 2009)
L'interview de Pony Pony Run Run (jeudi 3 mai 2012)
Nneka en concert au Festival Foreztival 2011 (7ème édition)
Nneka en concert au Festival Rock en Seine 2011 (dimanche 28 août 2011)
La chronique de l'album eponyme de Izia
Izia en concert à Paléo Festival #34 (2009)
Izia en concert au Festival Garden Nef Party #4 (2009)
Izia en concert au Festival Le Printemps de Bourges 2010 (mercredi 14)
Izia en concert au Fil (mercredi 29 février 2012)
Izia en concert au Festival Beauregard #4 (édition 2012) - Samedi
Izia en concert au Festival Le Printemps de Bourges 2015 - mercredi 29 avril
Izia en concert au Festival Artrock 2015
Izia en concert au Festival Beauregard #14 (édition 2022) - Jeudi 7 juillet
L'interview de Izia (30 avril 2009)


En savoir plus :
Le site officiel du festival Solidays
Le Myspace du festival Solidays
Le blog de Pierre Baubeau

Crédits photos : Pierre Baubeau


Pierre Baubeau         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 24 mars 2024 : Enfin le printemps !
- 17 mars 2024 : le programme de la semaine
- 10 mars 2024 : En attendant le printemps
- 03 mars 2024 : une giboulée de nouveautés
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=