Découverts il y a déjà cinq ans avec de nombreux EP aux noms ravageurs tels que Défonce ton ampli ou Ca m’aurait fait chier d’exploser, Sexy Sushi a lentement tracé son sillon dans le milieu indé. On croyait le filon de l’électro trash épuisé avec Tu l’as bien mérité ! sorti en 2009. Et bien non ! Mitch Silver et Rebeka Warrior nous reviennent encore plus rebelles, encore plus obsédés que jamais dans leur nouvel opus Cyril.

Ce qui est profondément dérangeant et si jouissif dans Sexy Sushi, c’est leur capacité d’hypnotiser leur audience avec des boucles entêtantes et des beats puissants en déblatérant des paroles agressives. "Love les tartes" en est le parfait exemple, c’est méchant, c’est mal mais c’est rigolo. Comme "Hibernatus" ou encore "A bien regarder Rachida", Cyril comporte encore un tube intersidéral qu’est "Meurs Meurs Jean-Pierre Pernault". Rien que le titre fait rêver et les paroles ne déçoivent pas : notre présentateur des campagnes meurt et on tricote un pull avec ses tripes. Pour la première fois, on retrouve des titres plus sombres, comme "On devient fou ici", "Toute la haine qui m’incarne" ou "Oublie moi", sans doute dus à leurs multiples expériences musicales. Les deux compères nantais sont en effet des musiciens hyper-actifs : Julia Lanoë aka Rebeka Warrior fait partie du duo Mansfield Tya (une telle schizophrénie musicale en est bluffante) et Mitch Silver est à l’origine du collectif prolifique Valérie.

Certainement moins direct que leurs précédents opus, il n’en est pas moins puissant. De la rebelle attitude, des paroles directes, de la musique qui fait bouger, mais ce ne serait pas la définition du punk ça ?