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Interview  (Paris)  1er juillet 2010

C’est à peine à deux heures de son premier concert parisien que j’ai le plaisir de rencontrer Patxi, au studio SFR. Légèrement enrhumé, fatigué par la chaleur, sans doute un peu stressé, il se montre pourtant souriant et détendu pour cet interview et la session acoustique. Amour carabine, son nouvel album, très différent de S’embrasser m’a intriguée : j’ai une vingtaine de minutes pour en savoir plus !

Pendant la prise de son, tu as fait remarquer que ton album n’était pas fait pour être interprété de manière acoustique. C’est vrai que les musiques y sont beaucoup plus électriques que sur le premier – S’embrasser – ça surprend…

Je voulais faire quelque chose de complètement différent. Sortir de cette ambiance folk du premier. Là, l’idée était d’aller explorer des climats musicaux différents et varier sur chaque chanson, essayer à chaque fois de trouver un angle et de jouer avec les sons, les sonorités électriques, électroniques. Cela a demandé pas mal de travail. Du coup, quand on doit faire une chanson guitare-voix, c’est toujours intéressant bien sûr, car une chanson doit aussi exister en guitare-voix (ou piano-voix), mais comme je défends cette couleur électrique sur ce disque, j'ai envie que les gens viennent l’écouter sur scène avec cette sonorité là en tête.

Comment expliques-tu cette évolution musicale ?

Cela vient de ce que j’entends, de l'air du temps, de ce qui se fait un peu partout  en musique, de ce que j’écoute aussi. Pour le premier album, j'écoutais beaucoup de folk : Dylan, Damien Rice… Maintenant je suis vraiment sur autre chose : Phoenix, Arcade Fire, The XX… Forcément ils m’ont inspiré.

Tu cites beaucoup d’Anglo-Saxons ! On entend de plus en plus de groupes français chanter en anglais : tu y as déjà pensé aussi ?

Non, ça ne m’a jamais intéressé. Je trouve que le français peut vraiment sonner, qu’on peut raconter des choses en français. Ce n’est pas évident, je crois qu’il faut vraiment travailler, fouiller les mots pour que ça raconte une histoire et que ça sonne en même temps. Souvent les gens disent qu’on ne peut pas écrire en français et faire sonner les mots mais c’est parce qu’ils ne choisissent pas les jolis mots ! Souchon, Bashung, Gainsbourg  y arrivaient eux !

Dans tes chansons, les thèmes sont assez similaires au premier : la solitude, le départ, la difficulté d’être en couple… Ce sont des sujets qui te tiennent à cœur ?

Oui c’est certainement ce qui doit m’inspirer le plus. Quand j’écris une chanson, je ne me dis pas "tiens il faut que j écrive sur ça !". Je laisse libre cours à mon imaginaire, à mon inspiration… Je lis beaucoup aussi ; en fonction des livres, j’ai des idées qui me viennent et qui me donnent envie d’écrire.

Et quels sont les auteurs que tu apprécies ?

Cela va de Sagan à Faulkner, Besson, Duras… Ce sont plutôt des auteurs contemporains. J’aime bien ces écritures là ; ramassées, courtes, qui vont à l’essentiel, droit à la cible.

Cela se voit dans ta façon d’écrire sur Amour Carabine ! Les termes sont plus précis, on saisit presqu’instantanément ce que tu veux dire.

Oui tout à fait. Ce n’est pas sur la globalité qu’on comprend une chanson, c’est plus phrase par phrase, mot par mot. On avance pas à pas, en comprenant de nouvelles choses. Chaque phrase est une photographie. C’est comme ça que je l’envisage.

On sent, quand tu parles des textes, un vrai amour pour les mots !

Je n’ai jamais pu écouter des chansons françaises où le texte n’avait pas de sens, ça ne m’intéresse pas. Du coup, je préfère écouter des chansons en anglais ou dans une langue que je maitrise moins ! Si je n’avais pas été chanteur, j'aurais écrit de la poésie, j'aurais joué avec les mots…

Dans plusieurs de tes nouvelles chansons, tu parles encore d’exil. Le pays Basque te manque toujours autant ?

Bien sûr mais ce qui me touche aussi, c’est l’exil des autres. En fait, cet album aborde peut-être les mêmes thèmes que le premier mais S’embrasser était totalement autobiographique alors que celui-ci est tourné davantage vers les autres. Il est très personnel dans l’écriture, c’est celui qui m’appartient le plus, mais je m’inspire davantage de ce qui m’entoure. Donc là c’est plutôt l’exil de l’autre, le départ de l’autre…

Autre thème récurrent l’amour : Amour Carabine, ça sonne presque comme amour assassin !

Oui c’est ça. L’amour c’est violent, destructeur. C’est évident.

On ne va pas parler de ta vie privée mais dans quelle chanson tu penses te dévoiler le plus ?

Le plus ? Je ne sais pas… Je me dévoile dans toutes mais en me cachant. Ce sont des messages envoyés que je suis le seul à pouvoir reconnaître. Peut-être que la chanson qui me touche le plus, c’est "Désert". J’aime bien ce qu’elle raconte, j’aime bien ce voyage, ce mouvement, l’exil dont elle parle… Ce n’est pas la plus personnelle mais c’est dans celle là que je me retrouve.

Tes textes sont souvent assez tristes et parallèlement tes musiques sont plutôt dynamiques. Comment l’expliques-tu ?

C’est pour ne pas faire double emploi ! Il faut essayer de trouver un peu de légèreté dans les instruments, dans les sons, pour sauver de la gravité qu’on peut trouver parfois dans les paroles. C’est nécessaire ; on fait de la musique, il faut qu’il y ait de l’énergie, que ce soit vivant. C’est la différence avec un texte que tu lis : c’est un texte que tu chantes donc il faut que la musique l’emporte aussi ! Peut-être qu’il n’est pas nécessaire de comprendre les paroles immédiatement. En tout cas, ce n’est pas la première chose que je mets en avant. C’est pour ça que je jette un peu les mots, je ne fais pas de la chanson réaliste. Ce sont des phrases lancées et celui qui a envie de les saisir les saisira ! Evidemment, il y a du sens mais si on ne veut pas le comprendre, on peut simplement sentir le rebond des mots, le jeu qu’il y a sur le son des mots.

Et tu nous conseilles quel endroit pour bien écouter ton album ?

Pour moi, toutes les musiques s’écoutent dans une voiture, fenêtres ouvertes en roulant un peu vite. Il faut qu’il y ait du mouvement. L’album a été écrit en mouvement donc il faut l'écouter en se déplaçant, pas en se posant et en méditant sur les paroles. Il faut se laisser porter, infiltrer par les chansons.

Le concert a lieu dans une heure. C’est important pour toi de présenter ton album au public ?

C’est le premier concert, on va voir comment les gens réagissent. Il y a beaucoup de stress, d’impatience, d'excitation ! J’ai vraiment hâte de montrer les nouvelles chansons, les nouvelles couleurs de cet album, le nouveau climat…

Je laisse Patxi aux bons soins de ses attachées de presse. Dans une heure, j’assisterai à son concert. Energique, heureux de retrouver son public, il interprétera une dizaine de chansons qui forment son univers musical bien particulier. Car, si à ses débuts, certains n’ont eu de cesse de le comparer à d’autres de nos chanteurs français, il est temps de le reconnaître à présent : ce n’est ni du Raphaël, ni du Bashung en devenir… c’est du Patxi.

Retrouvez Patxi
en Froggy's Session
pour 4 titres en cliquant ici !
  

 

 

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La chronique de l'album Amour Carabine de Patxi
Patxi en concert à La Boule Noire (mercredi 27 septembre 2010)
Patxi en concert aux 3 Baudets (mardi 29 mars 2011)
L'interview de Patxi (lundi 9 janvier 2012)

En savoir plus :
Le site officiel de Patxi
Le Myspace de Patxi

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Nathalie Clément         
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# 22 septembre 2019 : Fin d'été

Fin d'été c'est le titre du nouvel album de Samir Barris, on vous en parle en ces premiers jours d'automne, tout comme les autres sorties musicales, littéraires, théâtrales, cinématographiques et muséales qui ont retenu notre attention cette semaine. C'est parti !

Du côté de la musique :

"Corpse flower" de Mike Patton & Jean Claude Vannier
Rencontre avec Joseph Fisher autour de "Chemin Vert", assortie d'une session acoustique à découvrir ici
"Prokofiev : Visions fugitives" de Florian Noack
"The basement tapes" de Mister Moonlight
"The uncompleted works volume 1, 2 & 3" de Nantucket Nurse
"Là-Haut" de Gérald Genty
"Ilel" de Hildebrandt
"Buxton palace hotel" de Studio Electrophonique
"Vian" par Debout sur le Zinc
"Impressions d'Afrique" de Quatuor Béia & Moriba Koita
"Fin d'été" de Samir Barris
et toujours :
"Schlagenheim" de Black Midi
"Tokyo dreams" de Dpt Store
"Terry Riley : Sun rising" de Kronos Quartet
"Diabolique" de l'Epée
"Mer(s) : Elgar, Chausson & Joncières" de Marie-Nicole Lemieux
"Like in 1968" de Moddi
"Voodoo queen" de One Rusty Band
"Moon" de Violet Arnold

Au théâtre :

les nouveautés avec :
"L'Autre monde ou les Etats et Empires de la Lune" au Théâtre Athénée-Louis Jouvet
"Le Misanthrope" à l'Espace Cardin
"L'Animal imaginaire" au Théâtre de la Colline
"Data Mossoul" au Théâtre de la Colline
"Danser à la Lughnasa" au Théâtre 13/Jardin
"Le Frigo" au Théâtre de la Tempête
"A deux heures du matin" au Théâtre L'Atalante
"La Veuve Champagne" au Théâtre de la Huchette
"Le Square" au Lavoir Moderne Parisien
"Jo" au Théâtre du Gymnase
"Jean-Marie Galey - Ma Comédie française" au Lavoir Moderne Parisien
"Ah ! Félix" à l'Eglise Sainte-Eustache
"Le Voyage musical des Soeurs Papilles" à la Comédie des 3 Bornes
"Lucie Carbone - Badaboum" à la Comédie des 3 Bornes
"Casse-toi diva" au Théâtre La Croisée des Chemins
"Nora Hamzawi" au Théâtre du Rond-Point
des reprises
"Letzlove - Portrait(s) Foucault" aux Plateaux Sauvages
"One night with Holly Woodlawn" aux Plateaux Sauvages
"Diva sur Divan" à la Comédie Bastille
"La Liste de mes envies" au Théâtre Lepic
et la chronique des spectacles à l'affiche en septembre

Expositions avec :

"Mondrian figuratif" au Musée Marmottan-Monet
"L'Age d'or de la peinture anglaise - De Reynolds à Turner" au Musée du Luxembourg

Cinéma avec :

"Ne croyez surtout pas que je hurle" de Franck Beauvais
Oldies but Goodies avec "Marie pour mémoire" de Philippe Garrel
et la chronique des films à l'affiche en septembre

Lecture avec :

"Barbarossa : 1941. La guerre absolue" de Jean Lopez & Lasha Otkhmezuri
"Bête noire" de Anthony Neil Smith
"Dictionnaire égoiste de la littérature mondiale" de Charles Dantzig
"Gaeska" de Elrikur Orn Norddahl
"Les refuges" de Jérôme Loubry
"Liquide inflammable" de Robert Bryndza
et toujours :
"Ici seulement nous sommes uniques" de Christine Avel
"Les altruistes" de Andrew Ridker
"Les yeux fumés" de Nathalie Sauvagnac
"Un autre tambour" de William Melvin Kelley
"Un mariage américain" de Tayari Jones
"Week end à New York" de Benjamin Markovits

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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