Rox, en fait Roxanne Tataei, porte en elle la discrétion de l'Iran et le groove de la Jamaïque de ses origines, l'Angleterre qui l'a vu grandir et l'Amérique dont elle a sans doute rêvé.
Bien évidemment tout cela se retrouve très naturellement dans sa musique, synthèse des mélodies chaloupées jamaïcaines et d'une pop teintée de soul. Sorte d'hybride à la croisée des chemins de Laureen Hill et de Amy Winehouse conjuguant avec classe la douceur de l'une et la voix de l'autre, gommant la révolte de l'anglaise par la rondeur des mélodies de la jamaïcaine.
Alors bien sûr, je ne vais pas vous faire croire que la demoiselle est une synthèse de Bob Marley et Aretha Franklin réunis. On reste quand même dans un genre assez convenu et surtout très codifié. Il faut donc passer par de pénibles moments franchement guimauves, par des effets vocaux franchement exagérés et autres pirouettes dans les arrangements qui sont là comme autant de repères pour l'amateur mais qui personnellement m'ennuient un peu.
Mais il y a aussi sur ce Memoirs de très bons moments que l'on n'aurait pas forcément cru passer en compagnie d'une chanteuse de genre. On remarquera notamment "Page unfolds", parmi les titres les plus parlants pour qui est plus pop que soul, avec son petit air de Morcheeba première période. "No going back" est assez tubesque pour être efficace, ou encore "I don't believe" ultra entraînant qui joue sur les terres de Patrice... ou de Madjo. "Oh My" est sans doute le titre le plus cousu de fil blanc, tendant trop vers une variété MTV pour être crédible.
"Rocksteady", joliement chaloupé, résume bien ce disque que l'on pourrait qualifier de "disque de genre". C'est bien foutu, super entraînant et réjouissant mais jamais vraiment totalement surprenant et enthousiasmant.
Un disque avant tout pour amateur du genre donc, de ceux qui en ont assez des frasques de diva, ceux qui préfèrent la pop au rock, le folk un peu soul à la soul un peu blues. |