Certaines légendes ont la peau dure, le milieu musical n'échappe pas à la règle. Mais il y a ceux qui fondent les mythes et ceux qui s'en nourrissent – ceux qui y puisent leur inspiration, véritable dialogue des intelligences par-delà les intervalles de temps, et ceux qui les réutilisent, plus ou moins pauvrement, suiveurs sans puissance créative propre.
!!! (prononcez, si vous y tenez : chk chk chk) plonge ainsi pour son quatrième album les mains dans deux thèmes récurrents de la musique électro-quelque chose : la drogue, la transe et la perte de contrôle d'une part ; Berlin et ses synthétismes sombres d'autre part.
Mais là où Eno, Bowie ou Depeche Mode avaient réussi, chacun à leur façon, à puiser dans l'atmosphère de la capitale allemande l'inspiration pour une musique mêlant avec brio le gris terne et le rose fluo sur fond noir, !!! n'atteint qu'à un croisement un peu triste de disco, de pop, de funk même, qui se veut bien plus dansant qu'il ne l'est en réalité.
Album de la reformation, puisque !!! a dû gérer au cours des dernières années le décès de l'un de ses membres et le départ de trois autres, Strange weather, isn't it ? ne sera vraisemblablement pas un nouveau jalon dans l'histoire des grands albums nés à Berlin. Au mieux la bande originale de la soirée de trop d'une vieille bande de potes en virée pour une semaine. |