Mercredi 26 mai, alors
que je suis tranquillement vautré dans mon canapé
devant Monaco - Valence, ma copine débarque et me fait Ttiens
cadeau !" : une place pour le concert d’Incubus le lendemain
au Zénith. Bouche bée, yeux écarquillés,
ma seule réponse fut : "Tu déchires ! ".
Incubus, groupe culte qui a su varier
son style à chaque nouvel album pour ne pas tomber dans la
redite. Enjoy Incubus, leur premier
album, terriblement funky, est assez peu connu du grand public.
Vient ensuite Science, pour moi leur
meilleur album, en pleine mode néo métal avec Korn,
Deftones et autres djeuns en baggys,
mais déjà on sent quelque chose qui présage
qu’Incubus ne sera pas un groupe comme les autres.
En effet la sortie de Make yourself
puis de Morning view propulse le groupe
hors de la case de groupe énervé pour leur ouvrir
les portes d’une musique somptueuse, où se mêle
mélodie, groove, finesse, scratches et chansons plus remuantes.
On prend alors toute l’ampleur de la magnifique voix de Brandon
Boyd, le chanteur et accessoirement sex-symbol du groupe,
et du talent de tous les autres musiciens. La récente sortie
de A crow left of the murder ne
fait que confirmer ce constat.
Je vous entend déjà me dire "Mais si tu es
fan à ce point pourquoi ne pas avoir acheté ta place
toi même ?", mais parce que j’ai déjà
vu Incubus sur scène il y a un mois au Printemps de Bourges
et que je suis en plein partiel pardi ! !
Bref me voilà en ce jeudi 27 mai 2004 en route pour le Zénith
de Paris dans le parc de la Villette, où je me suis d’ailleurs
paumé pendant un bon quart d’heure (quelle idée
aussi de descendre métro porte de la villette au lieu de
porte de pantin). J’arrive pendant le début du set
d’ Hundread Reasons, 1ère
partie de ce soir, qui s’en sort plutôt bien pour chauffer
le public.
Personnellement leur 1er album Ideas above
our station m’avait assez plu, mais les chansons de
leur nouvel opus me laisse quelque peu sceptique. Leur rock-emo-pop
à fortes tendances F.M est sympathique mais est loin de casser
des briques. On notera tout de même un bon jeu de scène
du chanteur et du plus petit des deux guitaristes. Rien de très
original mais pour une 1ère patie c’est honorable (on
a connu bien pire).
Après une attente plus que longue (3/4 d’heure) les
stars de la soirée investissent la scène du Zénith
sur "Megalomaniac" suivi de
"A crow left of the murder"
dans le même ordre que le début de leur nouvel album.
Le son est très correct, le light show sobre mais efficace,
et le décor de fond fait de petites ampoules donne un aspect
étoilé des plus envoûtant. Les chansons s’enchaînent,
"Nice to know you" , "Wish
you were here" mais l’accent est mis sur les titres
du dernier album.
Quand on voit le calme, la sérénité du groupe
et la beauté de ces chansons, on a du mal à croire
que c’est le même groupe qui ouvrait il y 6 ans pour
Korn ici même. Loin d’avoir succombé au business
de l’industrie du disque, Incubus a surfé sur la vague
du temps avec succès et avec une ouverture d’esprit
admirable. C’est le seul groupe issu de cette génération
néo où je ne soupire pas d’impatience pendant
les chansons calmes (et heureusement parce qu’il y en a un
paquet).
Alors que la première heure du show est la copie conforme
de celui de Bourges, passée cette heure le concert monte
en puissance. José passillas, batteur
de son état, nous balance un solo mémorable. Pendant
5 minutes il enchaîne les rythmes les plus compliqués
avec une facilité déconcertante qui ne fait que renforcer
l’idée qu’il est sans contexte l’un des
meilleurs batteurs au monde. Tous les apprentis batteurs présents
dans la salle en auront pris pour leur grade.
Un show somptueux où se mêlent tous les albums (Make
yourself aura été quand même moins représenté)
et on aura même droit à quelques perles issues de Science
pour le plus grand bonheur des fans de longue date comme moi : "A
certain shade of green", "Idiot
box", "Glass".
Chacun ira de son petit solo confirmant qu’ils sont tous d’excellent
zicos.
Plus d’1 heure 30 de show gigantesque, jouissif où
le groupe (malgré un petit manque de communion avec le public)
montre sa joie d’être sur scène, le bassiste
(intégré récemment en remplacement de Dirk
Lance, et anciennement officiant dans The
Roots) jouera quelques morceaux assis sur les amplis comme
s’il était dans son salon, il ira même avec Brandon
et D.J Kilmore se lancer dans un bœuf
de djembé pour accompagner la batterie. Incubus sur scène
est carré mais n’en néglige pas pour autant
les impros et autres facéties sonores.
En conclusion, Incubus est grand et a la classe. Un des meilleurs
concerts qu’il m’a été donné de
voir. Du grand art.
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