Quatre années se sont écoulées depuis la parution du premier album de Mièle. A l'époque, on avait parlé de ce groupe parce qu'il comptait dans ses rangs Gregory Rémy, guitariste de Ghinzu, en faisant parfois fi de la qualité de chansons rock bien balancées, et en particulier de leur premier single "Les chiffres rouges".
Exit Gregory, Mièle reviennent en trio avec un album plus pop. Ils font, sur Le Jour et la Nuit, le choix de murmure pour se faire entendre. En écoutant ce disque, on pense à d'abord aux groupes hébergés chez le Village Vert ou chez Lithium. On pense aussi à Superflu. Les compositions ont mûri en une chanson française pop moins acides que celles du premier album.
Si parfois les textes sont légèrement couverts par la musique, en particulier lorsque Catherine de Biasio est au chant, il serait dommage de ne pas s'y attarder. Le principal thème de ces chansons est l'absence, d'où l'utilisation de la symbolique de l'ombre et du clair-obscur. Ce sont ensuite les figures stylistiques utilisées dans les textes qui leur donnent une saveur bien particulière.
La variété des rythmes d'une composition à l'autre, les parties chantées assurées soit par la voix sensuelle et chaude de Stéphane Daubersy, soit par la voix innocente et blanche de Catherine de Biasio, font que cet album s'écoute finalement d'un trait. A l'heure du zapping, c'est déjà une réussite.
Ces dix chansons qui respirent la sincérité contiennent leur lot de réussites (le beau "Le jour et la nuit" sous influence de Murat, les poppies "Châteaux de sable" que Cœur de pirate n'auraient pas renié, les sombres "Tu n'es pas là" et "La veilleuse", "La chose" qui égale le meilleur de Superflu) mais aussi parfois de petites faiblesses ("Les corps fluorescents").
Avec dix titres abordables, faussement naïfs et agréablement produits, ce groupe de Bruxelles offre donc un très album de chanson française pour la rentrée. |