Son look de jeune fille stricte sur la pochette de son disque contraste étonnament avec l'air insouciant, quasi juvénile de cette jeune fille aux longs cheveux blonds souriante que l'on découvre lorsqu'on la rencontre.
Son album est exactement pareil. Une musique froide et stricte de prime abord mais qui surprend au final par son côté chaleureux et intimiste.
Les ballades de cette Danoise vivant à Berlin sont effectivement plutôt austères, pourtant la chaleur de la voix, notamment grâce à une production très aboutie usant de quelques ficelles bien dosées (réverb, choeurs, voix doublée, etc.) et le piano donnent parfois l'impression que la demoiselle chante au coin du feu rien que pour vous.
Ses mélanges de pop, de sonates et de ballades à la Satie sont efficaces, il faut le reconnaitre et quelques mélodies sont franchement agréables à l'oreille comme ce petit intermède instrumental "Louretta" qui rappelle fortement le "Waltzinblack" des Stranglers, l'élégant "Riverside", une reprise de John Cale, "Close Watch", assez réussie bien qu'un peu trop "new wave" ou encore "Over the hill", minimaliste et gentiment mélancolique avec ses accords de piano simples et ses cordes qui viennent renforcer une voix d'apparence fragile.
Les cordes d'ailleurs, parlons-en. L'album s'intitulant Philarmonics, on s'attendait sans doute à un peu plus de fond dans les arrangements. Au lieu de cela, les cordes sont réparties parcimonieusement sur l'ensemble de l'album sans jamais paraître émaner d'un orchestre philarmonique. Le titre de l'album est tout simplement celui d'une des chansons. Ceci dit, il n'en demeure pas moins que ces arrangements sont eux aussi à l'image de l'ensemble de l'album, élégants, pas dérangeants et au contraire très agréables pour qui veut se lover dans ce disque comme un chat dans son panier.
Du déjà-vu sur chacune des pistes qui composent l'album en fait, mais du déjà-vu malin, voire malicieux, qui rend chaque titre de Obel un peu universel. On a l'impression que chaque titre nous parle car il évoque forcément quelque chose en nous de déjà entendu. Si on ajoute à cela l'élégance des mélodies et la belle voix de Agnes Obel et la qualité de la réalisation sans faille, cela donne effectivement un album plaisant, à placer à côté de An Pierlé ou de Anna Ternheim. Une belle folk, jouée par de belles filles aux beaux cheveux blonds, touchante sans être totalement émouvante, mais suffisament plaisante pour y revenir de temps en temps. Et dans le genre, Obel est plutôt en bonne place sur le podium. |