Curieux disque d’un curieux "groupe".
En tout cas très intéressant à écouter. Pour commencer par ce qui fâche je suis un peu irrité de ne pas pouvoir écrire qu’il s’agit d’un très bon disque, tant je pense que certains choix de mixage, de production ou de marketing ( Faut-il faire de l’original à tout prix ?) nuisent aux qualités indéniables de la plupart des morceaux.
Les compositions sont solides, les mélodies subtiles et servies par une très belle voix (quand elle n’est pas trop trafiquée ou doublée par une voix distordue) et un jeu de guitare nettement au dessus de la moyenne.
Le coté expérimental, un peu potache (travail sur les sons, déconstructions rythmiques et mélodiques) ajoute un intérêt supplémentaire, quand il arrive à rester au service du morceau et ne pas cannibaliser l’émotion. La reprise de "Fade to grey" de Visage en est une assez bonne illustration : la transposition du morceau est assez convaincante et aurait pu emporter bien des suffrages sans le coté un peu trop systématiquement décalé des arrangements.
Oslo Telescopic ne ressemble pas vraiment à un groupe, mais à plusieurs, peut-être est-ce à cause de leur mode de travail . (Ils habiteraient dans des pays différents et ne se verraient que très rarement). L’unité de l’album repose essentiellement sur la façon dont les sons sont travaillés et mixés, enveloppant dans une ambiance assez "cold" des morceaux variés en termes de couleurs et de rythmes.
Certains de rapprochent de Gorillaz, d’autres font penser à des groupes beaucoup plus anciens, tels qu’ Art of Noise pour le coté expérimental, les Shadows (Si si) pour la guitare, enfin et surtout à Bauhaus et Love and Rockets. C’est sur ces derniers morceaux, plus dépouillés, que la voix du chanteur peut vraiment être appréciée à sa juste mesure.
Donc un bon disque, vraiment pas loin du très bon.