La mode du moment est décidément, j'ai l'impression de me répéter, aux groupes qui explorent des contrées sonores déjà visitées, pour ne pas dire modelées par quelques plus ou moins illustres prédécesseurs. Ainsi Zola Jesus fait une Siouxsie acceptable, Wavves explore l'au-delà des limites posées par The Jesus and Mary Chain ou My Bloody Valentine, et la jeune Cameron Mesirow, aka Glasser se lance, elle dans le Do it yourself tendance coldwave et minimaliste.
Sauf que de nos jours le Do it yourself ne passe plus par des guitares pourries et des 4 pistes mal azimutés, mais par des instruments midi et des logiciels d'aide à la conception musicale. Le Hi-Fi à portée de tous a supplanté le Lo-Fi, ce qui n'est pas le débat de cette chronique par ailleurs.
Des sons électroniques, quelques imitations (ou pas peut-être) de cuivres et de percussions vaguement exotiques, une instrumentation relativement minimaliste et un chant qui se taille souvent la part du lion composent ce Ring, qui ne tuera sans doute personne, fort heureusement, contrairement à l'histoire conter dans le film du même nom.
Cet album n'est peut-être pas non plus aussi mystérieusement attirant que cette fameuse cassette video non plus. Mais quand même, on se laisse assez vite prendre à ces rythmiques répétitives et parfois simplistes au risque de lasser sur la longueur de l'album.
Souvent doublée, la voix devient choeur ou instrument pour renforcer le chant principal, lancinant et langoureux.
On pense parfois très fortement à Bang Bang Machine, en plus lent comme sur "Plane Temp", un des meilleurs titres de Ring.
Les envolées lyriques de "T" sur une electro kitsch sont aussi une réussite, contre toute attente et rappellent le travail de Bat for Lashes.
Glasser fait du neuf avec du vieux, nouvelles technologies et vieilles ficelles et aboutit à un résultat finalement relativement novateur et en tout cas intéressant à l'écoute. Faites tourner Ring.
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