Christophe
Rouzaud est triplement à l'affiche au Théâtre
du Splendid en tant qu'auteur, metteur en scène et acteur
dans "On n'avait pas dit 9 heures?" une excellent comédie
fortement recommandée surtout avant d'inviter vos relations
de club de vacances.
Trois bonnes raisons pour lui ouvrir les pages de Froggy's Delight.
Nous le remercions donc de nous avoir reçu quelques heures
avant le début d'une représentation.
Vous avez une carte de visite très étoffée
en qualité de comédien tant au théâtre
qu'au cinéma et à la télévision. En
revanche, "On n'avait pas dit 9 heures ?" actuellement
à l'affiche au Théâtre du Splendid constitue
votre première expérience en tant qu'auteur et metteur
en scène. Si la mise en scène paraît une évolution
logique et légitime pour un comédien, il n'en va pas
de même pour l'écriture. Selon quelles motivations
et dans quelles circonstances avez-vous été amené
à prendre la plume ? Etant précisé que j'ai
lu dans la presse que vous avez été encouragé
par Gérard Jugnot.
Christophe Rouzaud : Il est vrai que Gérard
Jugnot m'a poussé à écrire, me disant qu'il
fallait me réveiller un peu. Le parcours du comédien
vers la mise en scène est plus logique. Mais d'un autre côté,
j'ai déjà été amené à
écrire car j'ai fait des émissions de télé
à sketches comme "le Théâtre de Bouvard"
de 1987 à 1989 pour lesquelles nous écrivions nos
sketches pour des émissions quotidiennes ce qui demande une
grosse production. On écrivait de tout, du bon comme du pas
bon. Ensuite j'ai participé aussi à l'écriture
pour d'autres émissions comme "La classe", de manière
alimentaire. Donc je trouvais l'exercice possible pour des sketches.
Je me suis un peu essayé à l'écriture théâtrale
mais conjointement avec d'autres personnes. Ce qui générait
un peu de frustration ou des déceptions. Le côté
dialogues me plaisait bien alors qu'en revanche, pour la construction,
j'éprouvais quelques difficultés. Et puis j'étais
un peu feignant.
Tant que j'ai bien travaillé, j'ai repoussé
en quelque sorte le travail d'écriture. Mais est arrivée
une période où j'ai eu moins de travail et où
j'attendais la naissance de mon enfant. Je me suis dit que cela
suffisait et qu'il fallait que je me donne du boulot. Toujours un
peu paresseux, j'ai cherché des pièces avant d'écrire
mais je n'ai rien trouvé qui me plaisait. Non pas qu'il n'y
avait pas de bonnes choses mais rien ne correspondait à ce
que je voulais faire ni à ce que je suis dans le métier,
c'est-à-dire par rapport à ma notoriété.
Car il faut avoir un nom assez important pour pouvoir jouer certaines
pièces sinon on ne remplit pas les salles ou on n'a pas accès
aux salles. J'avais même pensé à des pièces
plus dramatiques que j'adore aussi. Mais je n'ai rien trouvé
qui me plaisait même en nombre de comédiens. Donc au
bout d'un moment, je me suis dit que cela suffisait et que je devais
essayer d'écrire. J'ai cherché une idée pendant
un bon mois et l'idée porteuse est survenue une nuit.
Ensuite tout s'est articulé autour
de cette idée à partir de choses que j'ai vues, entendues,
vécues. J'ai fait le pari en disant à ma compagne
: "J'écris la pièce en juillet et on la jouera
l'année prochaine. On aura du boulot l'année prochaine."
Elle m'a cru et donc je me suis trouvé un peu obligé
de le faire. Je me suis dit que si on voulait bouffer il fallait
vraiment écrire quelque chose de correct. J'avais comme objectif
de la finir avant la fin de l'année et en fait je l'ai fini
en février car la naissance de ma fille en janvier a un peu
perturbé le calendrier. Je me suis imposé un travail
d'auteur. Jugnot m'avait dit qu'il m'appréciait comme comédien
mais qu'il fallait que je me bouge et que je me donne moi-même
du travail. La télé le cinéma c'est bien mais
il faut se bouger. Olivier Marchal m'a également encouragé
(ndlr : Olivier Marchal est acteur et scénariste et
a réalisé "Un bon flic" en 1999 et "Gansgters"
en 2001).
Donc tous les mardi et jeudi, qu'il pleuve, qu'il
neige ou qu'il vente, j'écrivais 4 heures par jour même
si j'aime bien faire autre chose. Parfois même plus souvent.
Au bout d'un moment je me suis dit: "Tiens je vais aller au
bout". Il faut peaufiner le texte car je me suis pas donné
tout ce mal pour que la pièce ne soit pas montée.
Quand le mot fin a été écrit, toujours sous
la surveillance de ma compagne à qui tous les soirs je lisais
la production du jour et qui me faisait part de ses observations
et de ses critiques qui m'ont bien aidé, tout s'est passé
de façon incroyable.
La pièce était à peine terminée
que je l'ai fait lire à mon agent qui m'a fait part de ses
remarques et qui m'a dit qu'il faudrait l'entendre, faire une lecture
avant de la remanier. J'avais envie d'un bon casting donc les choses
ont pris un peu de temps. Et puis a priori je n'avais pas envisagé
de la passer au Splendid. Mais mon agent a rencontré Christian
Spillemaecker, l'un des deux directeurs du Splendid, et m'a proposé
de la faire lire au Splendid. Je n'étais pas très
chaud puisqu'il y avait des choses à réécrire.
Mon agent m'a dit que le Splendid cherchait une pièce très
vite. Donc je me suis dit : "Tant pis allons-y quitte à
se griller avec le Splendid si cela ne lui plait pas". Le Splendid
a lu la pièce, elle lui a plu et il a proposé une
lecture. J'étais un peu sur la réserve mais mon agent
m'a dit : "Vas-y Christophe! Fais pas ta tête de cochon!"
Donc j'ai réuni des camarades dont la plupart font partie
de la distribution actuelle et nous avons fait cette lecture. Le
Splendid m'a dit qu'il donnerait sa réponse dans une semaine
et en fait, deux jours après, il était d'accord. J'ai
dit oui mais pas comme ça. Il voulait démarrer le
18 mai. Moi j'ai repoussé au 25 mai car pour moi la pièce
n'était pas encore dans sa version définitive.
Je me suis enfermé chez moi tout le week
end de Pâques alors qu'il faisait particulièrement
beau et que je n'ai même pas pu aller jouer au golf, et j'étais
très énervé. J'ai réécris un
tiers de la pièce mais le Splendid m'a foutu une paix royale
puisqu'il n'a même pas lu les modifications. Nous cherchions
également un metteur en scène mais la rapidité
avec laquelle tout se déroulait impliquait de trouver un
metteur en scène qui soit pleinement en accord avec moi auteur
et acteur. Cela se présentait quand même de manière
un peu rock'n roll. C'est vrai que j'ai fait un peu de café-théâtre
mais quand même. Le mercredi avant les répétitions
qui commençaient le lundi nous n'avions pas de metteur en
scène disponible donc je me suis dit : "Ça suffit
! Maintenant, ça va être moi sinon on arrête
!" J'ai eu le feu vert. Nous avons démarré ainsi
avec les comédiens de la lecture sauf un, celui qui tenait
le rôle de Jean Marc. Nous avons fait une audition et j'ai
retenu Charles Ardillon et je ne le regrette pas. Mais ne lui dites
pas !
De l'écriture à la représentation,
il y a souvent plus d'un pas d'autant que
les difficultés pour monter un spectacle sur Paris
sont notoires. Vous avez donc vraiment eu de la chance.
Il est vrai que j'ai bénéficié
de circonstances très favorables. J'ai eu beaucoup de chance
avec cette pièce mais je ne suis pas sûr que cela sera
aussi facile la prochaine fois ! Généralement il faut
compter un an-un an et demie pour arriver à la fin de l'écriture
et trouver les moyens de la monter. Il se trouve aussi que j'ai
un avantage c'est qu'il s'agit de ma première pièce
ce qui donne des facilités de production puisque les théâtres
touchent une aide à la production pour les trois premières
pièces d'un auteur. C’est une mesure attractive pour
les théâtres qui permet de monter les jeunes auteurs.
En l'occurrence, le Splendid cherchait une pièce, il a aimé
ma pièce et c'était ma première, il touchait
quelques sous alors que c'était une période de merde,
juin c'est pas terrible, et j'acceptais leurs conditions de travail
et leurs conditions financières. Donc ça roulait !
Lors de l'écriture, aviez-vous déjà
pensé à la mise en scène et à l'assurer
vous même? Etait-ce un corollaire incontournable s'agissant
de votre texte?
Christophe Rouzaud : Oui, assez rapidement. Je
connais bien ma pièce et je savais où je voulais aller.
Avec 20 ans de métier, et je pense que je n'aurais pas pu
l'écrire avant, ce qui répond aussi à une question
"Pourquoi attendre tant de temps pour écrire?",
je n'aurais pas eu assez de maturité pour l'écrire
et pour m'imposer comme metteur en scène. Tout est arrivé
au bon moment. J'ai les épaules assez solides, le talent
on verra. Et pis si on se casse la gueule, ce genre de truc, si
vous faites un succès on s'en souvient mais si vous faites
un bide plus personne s'en souvient un an après. Ce n'est
pas bien grave et puis il n'y a pas mort d'homme!
Vous avez assuré la mise en scène
face à des comédiens chevronnés et même
à Xavier Letourneur qui est également metteur en scène.
Cela ne vous a pas posé de difficultés?
Christophe Rouzaud : Non, cela s'est bien passé.
Au départ, il y a toujours un petit problème de partage
de pouvoir. Mais dès lors que vous amenez des idées
si elles semblent bonnes les comédiens suivent. Quant à
Xavier Letourneur, je le connais depuis 25 ans, nous avons joué
ensemble, il m'a mis en scène, donc c'était un juste
retour des choses que je le fasse souffrir à mon tour.
Vous jouez également dans votre pièce.
Cela n'a pas créé de difficultés même
si vous assurez le rôle de Steph qui est un peu plus sinon
effacé du moins celui qui fait le lien entre les autres personnages
? Vous arrivez à garder un œil sur tout, même
par la petite lucarne de la cuisine?
Christophe Rouzaud : Il est exact que quand j'ai
écris la pièce je me suis un peu plus effacé
sur mon rôle car j'avais toujours un peu peur de ne pas bien
servir les autres rôles. Aussi peut être me suis-je
un peu mal servi moi-même…
Interruption momentanée pour saluer Bruno Moynot, directeur
du Théâtre du Splendid qui vient aimablement nous saluer,
casque à la main, avant d’enfourcher sa moto…
..vous disiez que vous vous êtes un peu
moins bien servi. Donc lors de l'écriture vous saviez que
vous feriez également partie de la distribution?
Christophe Rouzaud : Ah oui! C'est très
clair. Mes doléances consistaient à ce que moi et
ma compagne Karina Marimon, qui est également comédienne,
nous jouerions dans cette pièce. J'ai vraiment écrit
pour que nous ayons du travail. Je n'ai pas écris pour le
autres, enfin pas sur ce coup-là ! Dès le début
je voulais faire une pièce avec pas trop de personnages et
l'idée de mettre un peu en retrait le sixième qui
est même effacé, il faut venir voir la pièce
pour comprendre, m'est venu rapidement. L'idée de veiller
à ne pas trop bien me servir s'est vite imposée. Mais
le personnage de Steph est agréable à jouer et j'ai
suffisamment de choses à faire pour ne pas me mettre en avant
en tant que comédien. Il peut être intéressant
de me positionner au théâtre en tant qu'auteur et metteur
en scène et en tant que comédien c'est moins important.
J'y retournerais après.
Les pièces de fin de saison pâtissent
souvent d'une réputation, pas toujours usurpée au
demeurant, de pièces de petite facture. Or, votre pièce
est une parfaite réussite tant en la forme qu'au fond. En
la forme, vous êtes parvenu à éviter toutes
les longueurs et les facilités des pièces de boulevard.
Vous y avez consciemment travaillé?
Christophe Rouzaud : Oui. C'est aussi la raison
pour laquelle je vous ai dit que je n'avais pas trouvé la
pièce que je cherchais. Il est toujours un peu délicat
de parler d'autres auteurs mais sans vouloir leur ressembler, il
est vrai que l'univers Jaoui-Bacri m'intéresse et c'est un
peu dans ce sens que je voulais aller. Je ne dis pas que je suis
capable de faire ce qu'ils font car j'ai un autre univers. Mais
ce registre m'intéresse. C'est la raison pour laquelle je
ne voulais pas faire un boulevard, même si j'ai rien contre,
mais en plus je pense que je ne saurais pas le faire. Chacun son
truc. J'ai mis du temps pour l'écrire parce que j'avais vraiment
une exigence qui n'était pas de faire rire à tout
prix.
Et il y avait des choses que j'avais envie de dire,
même à l'intérieur d'une comédie, des
choses qui m'énervent de temps en temps, et que j'ai placé
dans la bouche de mes personnages, le mien compris, même si
ce n'est pas forcément ce que je pense personnellement. J'avais
envie de traiter certains sujets qui pouvaient s'intégrer
dans le thème du dîner des membres du club. Ce n'est
pas une pièce à messages mais ce n'est pas non plus
tartignole uniquement pour rigoler. Je voulais enfoncer le couteau
dans certaines plaies.
Comme le théâtre subventionné?
Christophe Rouzaud : Non. Je n'ai rien contre le
théâtre subventionné. Un peu avant parce que
je ne connaissais pas bien. J'ai fait
…longue pétarade magistrale de la moto de Bruno Moynot
Christophe Rouzaud : Grosse pétarade du
directeur pour dire Dépêche-toi! Vas dans les loges
!
…fin de pétarade
Christophe Rouzaud : Je me souviens plus
de ce que je disais.
Nous parlions du théâtre subventionné.
Christophe Rouzaud : Oui. Cela fait partie des
propos tenus par des gens qui ne le connaissent pas et dont j'ai
fait partie. Il y a des trucs innommables partout et le théâtre
subventionné a le droit de cité.
Sur le fond, il s'agit d'une comédie car
elle vise à faire rire mais aussi d'une comédie de
mœurs car elle épingle nos contemporains et vous avez
la plume qui égratigne et qui fait mouche. Comment s'est
fait le panachage?
Christophe Rouzaud : J'ai dosé en lisant,
et c'est l'avantage d'être aussi comédien, pour pouvoir
rebondir. La pluralité de personnages permet d'en avoir toujours
un qui décale et qui revient vers la drôlerie. La mise
en scène devait réellement, et c'est aussi pour cela
que je tenais à la faire, tenir le rythme permettant de partir
complètement dans le dramatique pour surprendre un peu les
gens et très vite de rebondir et réattaquer sur des
choses plus légères pour dire : "Je vous ai juste
planter une petite banderille et on en rigole, mais on y reviendra
après, on en remettra un petit coup !"
Et là dessus je suis très bien épaulé
par mes camarades comédiens car ils relancent bien la machine.
D'autant que même si certains spectateurs se sentent visés,
la plupart du temps ils voient plutôt la poutre dans l'œil
de leur voisin. Certains se sentent égratignés sur
certains points mais vont se reconnaître sur d'autres. Car
c'est une pièce où chacun prend ce qu'il veut. J'ai
entendu dire que c'était une pièce de gauche ou de
droite mais on ne va pas très loin dans la politique d'ailleurs
et cela ne m'intéresse pas. Je voulais montrer qu'à
chaque fois que l'on engage ce genre de discussion dans un dîner
cela ne sert strictement à rien puisqu'on ne fait pas changer
d'idées les gens que l'on invite. Sur d'autres thèmes,
je fais un peu du rentre-dedans.
Il est vrai que vous arrosez
tout le monde…
Christophe Rouzaud : …et encore, je n’ai
pas ratissé trop large, j'en garde pour la prochaine pièce
!
Excellente transition ! Avez-vous attrapé
le virus de l'écriture?
Christophe Rouzaud : Oui. Un virus je sais pas.
Une envie oui. Mais il faut attendre de voir vivre cette pièce.
Si elle marche ça me donnera encore plus envie d'écrire
tout en me donnant la trouille, la pression pour écrire a
priori quelque chose de mieux. Cette pièce est bien mais
il y a sûrement d'autres choses à travailler. Pour
le moment, je suis encore trop dans cette pièce. Il faudra
que je m'en détache et que j'examine ses défauts plutôt
que sombrer dans l'autosatisfaction.
Avez-vous déjà des retours des professionnels
du théâtre?
Christophe Rouzaud : Pas trop encore. Jean Pierre
Bacri est venu voir la pièce et l'aurait apprécié
ce qui serait très flatteur pour moi. Mais c'est encore un
peu prématuré pour la presse. En revanche, j'ai eu
quelques compliments d'auteurs ce qui m'a vraiment fait plaisir.
Quelle est la programmation prévue pour
cette pièce?
Christophe Rouzaud : Nous sommes dans le flou complet.
Il faudrait poser la question au….
….au pétadarant ?
Christophe Rouzaud : …oui encore que même
les directeurs du Splendid ne le savent pas vraiment. A priori on
fait l'été et plus si affinités. Mais je n'ai
aucune certitude ce qui fait aussi mon inquiétude. Si le
succès est au rendez-vous cela m'étonnerait qu'ils
nous mettent dehors car il est tellement difficile d'avoir un pièce
qui marche mais il est encore un peu tôt pour le savoir. Pour
le moment, cela se passe bien, le bouche à oreilles fonctionne
bien mais la période est difficile et il ne faut pas crier
victoire. Jusqu'au 15 août sans doute mais après…on
croise les doigts.
S'agissant de la pièce, tout est-il complètement
cadré ou y a-t-il une marge de manœuvre pour l'improvisation,
par exemple pour tenir compte des réactions du public?
Christophe Rouzaud : Je suis très
dur (ndlr : rire). La pièce
exige un rythme bien établi. Si on commence à prendre
trop de liberté, on se déstabilise, on change de rythme
et on met en danger la pièce. Généralement,
je vois les comédiens tous le soirs avant de rentrer en scène
pour leur donner quelques directives à partir de ce que j'ai
noté dans la représentation de la veille.
Donc même maintenant, tout en jouant sur
scène, vous gardez un œil sur vos comédiens.
Un peu de schizophrénie?
Christophe Rouzaud : Oui, enfin très vite
j'ai oublié que j'étais l'auteur de la pièce.
Quand on me le rappelle agréablement cela me fait plaisir
et quand c'est désagréable je me dis :" Bon ben
tant pis, j'aurais pas du écrire". Maintenant je me
consacre beaucoup plus à mon jeu et à la mise en scène.
Mais sur scène je sens aussi la qualité du jeu des
autres comédiens. Le lendemain, encore que je le fais moins
maintenant, je reprenais toute la pièce, page par page, et
je la réécoutais. Je retrouvais ce qui m'avais écorché
l'oreille. Et je disais "Tiens j'avais demandé ça
et cela n'a pas été fait" ou "J'ai demandé
ça mais en fait c'était idiot".
Mais les comédiens peuvent aussi de temps
en temps proposer autre chose et si cela s'avère mieux, on
tendra vers cela. Mais il ne faut pas que cela se délaye
trop, le genre décalé qui se fait beaucoup, j'aime
pas trop. Comme chercher un rire, on en trouve un et on en perd
dix. Ainsi il y a des soirs où ça rit moins mais ça
écoute plus. Et il y a des soirs ça rit sur n'importe
quoi ! Mais il faut rester vigilent.
Avez-vous une autre actualité ?
Christophe Rouzaud : Oui. J'attends impatiemment
la sortie du film "36" d'Olivier Marchal dans lequel je
joue et où j'ai de très belles scènes avec
Daniel Auteuil et Gérard Depardieu. J'ai notamment une scène
seul avec Gérard Depardieu en plein Paris. Ce sont de grands
plaisirs et comme je ne le les ai pas encore vues, je suis très
impatient de savoir si je suis à la hauteur de ces grands
comédiens. La sortie est prévue pour novembre.
Vous jouez au Splendid. Vous aurez sans doute
des comparaisons avec les Bronzés…
Christophe Rouzaud : J'en ai déjà
eu dès le premier papier ! Je trouve cela flatteur mais je
ne crois pas que cela soit réellement leur écriture.
On les classe dans la café-théâtre qui est souvent
considéré comme un art mineur mais quand on voit le
Père Noël est une ordure, c'est devenu un classique.
La comparaison ne me gêne donc pas.
Si on vous avait dit que vous montiez la pièce
avec les anciens du Splendid quelle aurait été votre
réaction ?
Christophe Rouzaud : J'aurais accepté immédiatement
mais j'aurais eu certainement la trouille. Les mettre en scène
alors qu'ils ont plus de bouteille que moi me paraît difficile.
Tout dépendrait d'eux. S'ils sont dociles, c'est jouable.
Jouer avec eux c'est comme le violoniste à qui on propose
un stradivarius. Ce serait fabuleux. Mais il ne faudrait pas se
louper car la fausse note elle s'entend !
Jouez-vous au golf ?(*)
Christophe Rouzaud : Oui.
(*) question fil rouge en rapport direct avec la pièce...à vous de jouer !
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