Yepp est le projet d'un seul homme, Philippe Buton qui, disons-le sans plus attendre, est accessoirement un collaborateur de Froggy's Delight puisqu'il fait partie de notre équipe de "sessionneurs".
Certes, cela peut paraître un peu osé, j'ai déjà évoqué ce fait, de chroniquer les productions de ses amis mais le préambule aidant, considérez donc cela comme une discussion entre lui et moi à laquelle vous seriez conviés, et si cela vous donne envie de jeter une oreille à son travail pour vous faire votre propre opinion, qui pourrait bien s'en plaindre ?
Alors donc Yepp est un projet solo de celui qui est également auteur, compositeur et chanteur de Yosem, auteur pour d'autres, notamment Manu ("Sur mes lèvres"), producteur et, pour ce qui touche plus directement à notre sujet, amoureux de tout ce qui comporte un clavier et qui est capable d'en sortir un quelconque son.
Yepp a donc posé les guitares et la plume (ou presque) pour ce premier album qui ressemble plus à un exercice de style qu'à un véritable album et c'est d'ailleurs le principal reproche que l'on peut lui faire pour qui n'est pas technicien de la musique. Ce qui en aucun cas ne signifie que Music is not a job est un disque fermé et chiant. Au contraire. Si le spécialiste appréciera tel son de tel clavier, plus ou moins connu, rare, ancien, analogique ou digital et ce que Yepp en aura fait, le profane amateur de belles mélodies y trouvera aussi son compte. Mais c'est là que ça cloche. Les titres sont courts, manquent d'un développement attendu, comme si leur auteur tenait à nous dire : "voilà ce que je peux faire. Ça vous plaît ?". Une sorte de poc comme on dit dans l'industrie, une preuve de concept.
Ceci dit, tout courts et frustrants qu'ils sont, les morceaux de ce premier album sont assez réjouissants, empruntant tout autant aux chiptunes façon Nintendo qu'au post-rock et au rock à guitares, le tout se retrouvant parfois mêlé comme sur "Two hands", un pilier de l'album. "Zorino song" pourrait accompagner un futur Zelda, ou Disgaea tandis que "The max" (en fait intitulé au départ "Theremax" avant une faute de typographie) est une sorte de ballade electro dark dérivant du côté de chez Errors, electro post-rock vers laquelle tend également le très prenant "Rhodes song" même s'il tient tout autant de Massive Attack ou Archive que de groupes plus "rock". Titre qui semble enfin abouti... avant de finir ultra sèchement.
"Music is not a job" martèle le titre éponyme redevenu très electro. C'est souvent vrai, mais si Yepp continue ainsi de nous réjouir sur son temps libre, on ne peut qu'attendre impatiemment le second album ! |