Montage de textes de Franz Kafka, Bernard-Marie Koltès et John Maxwell Coetzee mis en scène par Krzysztof Warlikowski, avec Stanisława Celińska, Magdalena Cielecka, Ewa Dałkowska, Wojciech Kalarus, Marek Kalita, Mateusz Kościukiewicz, Zygmunt Malanowicz, Maja Ostaszewska, Magdalena Popławska, Jacek Poniedziałek, Anna Radwan et Maciej Stuhr.
Après la parenthèse, hélas pas enchantée, du "Tramway", Krzysztof Warlikowski reprend le fil interrompu de son autobiographie autofictionnelle dont le denier épisode était "(A)pollonia" sur le mode exploratoire du télescopage des textes en l'occurrence de trois de ses auteurs de prédilection que sont Franz Kafka, Bernard-Marie Koltès et J.-M.Coetzee.
Dans ce parcours de l'identification d'un homme, ses obsessions, ses angoisses et ses fantasmes sont instillés dans les textes qu'il tisse avec le concours de comédiens magistraux qu'il sait fédérer et investir dans ce projet de longue haleine.
"La fin" c'est ce qui reste quand il ne reste plus rien et
le spectateur sort laminé de cet opus-fleuve en polonais surtitré qui dure près de quatre heures, dispensé avec toutes les récurrences warlikoswkiennes, scénographie de boites carcérales de Malgorzata Szczesniak, saturation d'images dues à la sur-imposition d'images vidéo filmées en direct,
voix déformées par des micro-HF qui ne prétendent d'ailleurs pas au naturalisme, figure de l'ange, et les thématiques essentielles mais déclinées à l'envi que sont de la vie, la mort et la culpabilité, et dans lequel il perd inexorablement pied.
Cette immersion dans l'univers d'un metteur en scène qui est primordialement un créateur confine à l'essai théâtral dont la forme, plus que jamais en l'espèce, et toutes proportions gardées bien évidemment, s'apparente au registre lynchéen et à l'expérience pour le spectateur à qui il faudra un certain temps de latence pour réagir et comprendre. |