Ce soir, je vais à la découverte des lauréats du Prix Paris Jeunes Talents 2010 : Namasté, Lisa Portelli et Twin Twin.
Mélanie Bauer préside la soirée et aura l'honneur d'interviewer chacune de ces révélations pour son Elephant Effervescent (diffusé sur Radio Nova).
20h30 : la salle est bondée, quelques personnes sont encore assises aux tables, finissant leur dîner au milieu d'une multitude d'ados (et quelques moins jeunes) venus s'en mettre pleins les oreilles.
Ben Mazué ouvre la soirée. Lauréat de l'édition 2008, le roux Ben était convié par l'organisation pour nous faire (re)découvrir ses chansons soul et hip-hop.
Les textes (en français évidemment) sont quelquefois naïfs, souvent percutants, toujours réalistes. Ce n'est pas transcendant, mais c'est mignon, frais et touchant.
Suivent les Namasté, premiers représentants du cru 2010. Ces cinq garçons bien dans leurs cheveux prennent un réel plaisir à jouer ensemble, ça se voit, ça se ressent. Ils nous balancent leur groove, entre pop et hip-hop.
Ça danse dans la salle, la température monte d'un cran.
J'ai beau ne pas être fan de ce genre de son, franchement c'est bien, ils sont pros et maîtrisent la scène. Visiblement, une partie du public leur est déjà acquise. C'est qu'ils ont déjà un certain nombre de concerts derrière eux, mine de rien.
Changement de plateau, c'est au tour de Lisa Portelli.
Lèvres rouges, dents du bonheur, sourire espiègle... J'ai hâte de voir ce qu'elle propose.
Quelques accords et quelques cris plus tard, force est de constater qu'elle nous impose de la consternation.
En plus d'avoir une voix de lolita, c'est carrément du sous Vanessa Paradis, sauce mi-chanson mi-rock dégoulinante.
Cette jeunette de 24 ans a beau grimacer, lancer de l'eau sur les spectateurs pour montrer que si si, c'est une rebelle, ça ne change rien à la dramatique qualité de ses textes.
Quand elle annonce l'air coquin "bon, je sais que vous aimez quand on parle de sexe, alors là c'est une chanson qui parle de cul et de drogue", je me suis presque dit "chouette, c'était donc pour de rire tout ça" ! Raté ! Le cul, c'est "ta peau sur ma peau", et la drogue, je ne sais plus tant j'étais sidérée... Autant d'applaudissements que de moqueries. Mais Lisa continue, elle s'en fout et s'amuse.
Finalement, c'est peut-être pas plus mal pour elle.
Bref, vous l'avez compris, Lisa, j'aime pas très très.
Ce sont les talentueux et déjantés Twin Twin qui débarquent enfin à 22h30 pour clôturer la soirée. Après avoir eu droit à plus de 30 minutes de calvaire Portellien, mes oreilles ont soif de vraie musique.
D'accord, les Twin Twin, ce n'est pas de la grande poésie, mais qu'est-ce que c'est drôle, qu'est-ce que c'est bon ! Ça me rappelle un peu l'esprit des Inconnus quand ils chantaient "C'est toi que je t'aime" et autres tubes de mon enfance.
Y'a du fluo partout, des pumps, des textes à la fois bien écrits et m'en foutistes, de l'intelligence et de l'humour au 10ème degré. Les Twin Twin, c'est Lorent Idir, François Djemel, et un beat boxer fou, Patrick Biyik.
Musicalement, c'est un mélange entre du rock, de la dance, du slam et du hip hop.
Niveau look, l'un semble tout droit sorti de Wayne's World, l'autre est un croisement entre le geek au sourire commercial et le punk à crête frisée, le troisième un papou fan de leggins bariolés. Pas étonnant qu'ils aient déjà été invités à jouer sur des défilés de mode. C'est ça la classe.
Toute la salle scande "I don't want to die", "Vive la Vie", "trop krass trop vénère", "seras-tu by my side ?", "comme toi, comme toi, j'aimerais savoir danser", tout ça en movant son body plein de sueur... Ce qui est bien avec eux, c'est qu'en quelques secondes on connait déjà leurs chansons par cœur.
J'aurais bien dansé toute la nuit mais il est presque minuit et c'est déjà fini.
C'est donc l'esprit guilleret que je dus rejoindre mon lit douillet, et dans ma tête ça faisait "Tu penses, on fonce, tu danses, on donse !!!".
De jolies découvertes et une pépite inter-galactique, ça méritait bien le déplacement. |