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puce Gilles Gangloff et Gilles Hoyer
Interview  (Paris)  juillet 2004

Belle rencontre que celle des deux Gilles, Gilles Hoyer, qui fait ses débuts sur scène avec un one man show fort prometteur "La première heure", et Gilles Gangloff acteur, auteur, metteur en scène depuis plus de 15 ans, qui ont écrit à quatre mains "La césarienne" qu'ils créent cet été au Koçona café.

Amusante interview ponctuée de rires que celle des deux Gilles qui n'ont de cesse de rebondir et de partir en vrille sur les questions posées ou sur leurs propres réponses. Difficile de tout retranscrire...dommage vous auriez dû venir...et à défaut allez donc les voir sur les scènes parisiennes.

Avec eux, on a pas fini d'en rire !

Comme Gilles Hoyer a déjà monopolisé le micro pendant une heure pour raconter sa vie, du moins jusqu’à son one, nous vous donnons la priorité pour nous raconter la vôtre jusqu’à la pièce La césarienne qui est au centre de notre rencontre de ce jour. Donc qui est Gilles Gangloff ?

Gilles Gangloff : J'ai débuté en montant un théâtre à Lyon il y a 15 ans et j'ai fait mes armes en toute liberté. Ce qui était fabuleux. Et puis je suis venu à Paris où j'ai fait un peu La classe en 1991 avec Marc Gelas en duo. Nous nous sommes bien amusés. Ensuite, nous avons formé un trio avec Thierry Rousset pour monter une troupe Toufu Ramdam qui a été une grande période de ma carrière, de rigolade et de création. Nous nous sommes séparés pour partir vers des horizons différents. J'ai eu quelques moments difficiles par la suite. J'ai fait pas mal de choses avec la bande du Folie’s Pigall avec Christophe Alévêque, Pierre Aucaigne et Jean Luc Lemoine.

La troupe a explosé, sort connu pour beaucoup de troupes à Paris. J'ai monté quelques pièces à La Bohême. J'ai fait Graines de star qui était assez marrant, le spectacle dans l'arène où on était entouré de fous qui nous insultaient. Ensuite j'avais une troupe dans un café théâtre qui s'appelait "le complexe du rire" et nous avons monté une salle à Lyon. Simultanément j'ai fait Avignon avec un one man show dans lequel j'ai été repéré par Joanna Bassi, l'adaptatrice, metteur en scène de Caveman. J'ai donc joué l'homme des cavernes qui a très bien marché l'année dernière et que je vais reprendre. Ah et puis j'ai rencontré Gilles Hoyer l'année dernière …c'était où? Ça s'appelait comment ?

Gilles Hoyer : Le lupanar (rires)

Gilles Gangloff : …non au Rendez-vous des amis que voulait produire Michel Vaillant avec une douzaine de one man show. D'où le début de notre collaboration. J'ai mis en scène, si on peut appeler cela ainsi, son one man show "Première heure".

Avec le recul quelle expérience tirez-vous de l'époque où vous aviez créé votre propre théâtre?

Gilles Gangloff : J'ai eu beaucoup de mal à m'adapter au système parisien. A Lyon, j'étais libre. J'ai mis plus de 10 ans à l'accepter. Personne ne vous attend même si vous avez une idée géniale, enfin géniale à vos yeux. Il faut se battre. Et ce n'est pas forcément le meilleur qui gagne. Il faut aussi être un bon commerçant. Et puis à Lyon il y avait un public pour les 12 café-théâtres.

C'était dur surtout humainement parce que je m'attendais à rencontrer des gens passionnés comme moi et j'ai rencontré la passion de la réussite. J'ai fais une grave dépression. J'étais très enthousiaste et je ne comprenais pas pourquoi les gens ne voulaient pas foncer. L'argent n'était pas un moteur. On m'aurait donner un million de francs pour faire un truc chiant je ne l'aurais pas fait. Aujourd'hui si on me le propose je le ferais pour disposer du million pour monter un projet qui m'intéresse. Aujourd'hui, je suis prêt à faire des concessions, difficilement, mais je peux le faire.

Et vous n'avez rencontré personne à cette époque qui pouvait vous aider?

Gilles Gangloff : Peu. A la Bohême, le Théâtre des Déchargeurs, Marc Legrand et sa fille. Nous avons fait d'excellentes créations mais qui ne nous rapportaient rien. Ensuite, je suis retourné à Lyon pour me refaire une santé physique et financière et reprendre confiance en moi. Et puis à Lyon, je m'ennuyais un peu. Je rêve encore un peu de gloire.

Vous avez parlé de votre lieu à Lyon et Gilles Hoyer nous a également fait part de son souhait d'avoir un lieu à lui.

Gilles Gangloff : Pour moi c'est un objectif à long terme. Ce sera la première chose que je ferais si je gagnais de l'argent. Pour être libre. Et pour prévoir la chute parce que dans ce métier on redescend obligatoirement un jour ou l'autre. Tu n'as rien à demander à personne. Tu fais. Si c'est de la merde, ce n'est pas grave c'est ta merde à toi. Je souffre beaucoup du manque de liberté.

Comédien, metteur en scène, auteur, professeur d'art dramatique, avez-vous une préférence?

Gilles Gangloff : Je préfère la mise en scène même si j'en ai peu fait mais je ne peux pas m'arrêter de jouer. Surtout jouer avec les copains.

Vous avez déjà beaucoup pratiqué la co-écriture notamment avec Marc Gelas. Est-ce un goût particulier pour ce mode d'écriture?

Gilles Gangloff : J'ai commencé par écrire seul. Ensuite, Marc Gelas m'a rejoint dans mon théâtre. Nous n'écrivions pas vraiment à 2. Nous avions chacun nos sketches mais nous les jouions ensemble au sein d'un spectacle dont nous écrivions ensemble la structure. Mais j'aime les 2 exercices. J'aime écrire seul car il y a des choses que l'on ne peut pas partager.

Parlez-nous un peu de votre collaboration avec Gilles Hoyer dans la mesure où vous avez déjà un bon background alors qu'il est débutant et que vos univers sont sans doute différents?

Gilles Gangloff : Oui, complètement.

Gilles Hoyer : Oui, je fais des fautes d'orthographe (Rires)

Gilles Gangloff : Nous avons co-écrit la pièce "La césarienne" à partir d'une mini trame écrite par Gilles sur un thème dont nous avions parlé, une saynète…

Une saynète…

Gilles Gangloff : Oui. Nous avons travaillé chacun à tour de rôle en nous renvoyant le texte amendé. Ensuite on s'est dit : "On arrête les conneries et on en reparle". On en a parlé et ça s'est fait en 2-3 phases.

A l'origine le projet était basé sur des sketches?

Gilles Gangloff : Non, pas du tout. Dès le début il s'agissait d'une pièce. Je ne suis d'ailleurs pas très féru de sketches. Gilles est plus structure et moi plus axé sur la vie. C'était une histoire dans laquelle nous voulions parler de plein de choses : les comédiens qui rament…

Gilles Hoyer : ..on ne rame plus…on a ramé…

Gilles Gangloff : …qui auraient pu ramer, leurs fantasmes par rapport à la gloire, le rapport des pères, que nous sommes tous les deux.

De qui vient l'argument de base?

Gilles Gangloff : Je voulais faire une pièce qui se passait dans une salle d'attente de maternité.

Gilles Hoyer : Ensuite il est difficile de déterminer qui a eu l'idée de quoi. D'autant que nous en avons tellement parlé.

Le bébé et les enfants, thème de votre one man show, est-il un thème récurrent pour vous?

Gilles Hoyer : Oui, un peu.

La distribution des rôles était-elle prévue à l'origine et chacun a-t-il écrit son rôle?

Gilles Gangloff : Nous avons écrit les personnages qui sont grandement inspirés de nos personnalités. Mais ensuite nous les avons retravaillés. Pour les dialogues, il est vrai que nous les avons adaptés à ce que nous sommes. Mais c'est vraiment un patchwork. Nous ne défendons pas chacun notre bout de gras ou nos phrases. Ça n'aurait d'ailleurs aucun intérêt. La co-écriture c'est la mise en commun de deux énergies. On apporte une idée et si elle ne trouve pas un écho positif chez l'autre on la met à la poubelle.

Après l'écriture est venu le temps de la répétition et de la mise en scène. Comment cela s'est-il passé?

Gilles Hoyer : Bien. Gilles a vraiment l'œil et l'instinct pour la mise en scène. Donc j'étais en confiance.

Gilles Gangloff : La mise en scène se passe de l'intérieur avec les comédiens. Donc il en a été ainsi mais nous disposions de très peu de temps : 10 jours. Nous sortions des répétitions complètement KO. Nous avons bien travaillé mais il faut encore travailler.

Gilles Gangloff est-il un bon metteur en scène pour quelqu'un qui débute?

Gilles Hoyer : Oui, carrément. Il sait bien parler aux comédiens, sans les froisser.

Gilles Gangloff : Moi je travaille à l'indienne. On ne se fait pas de mal. Pour ma part, je suis sensible et fragile et quand on m'agresse je suis incapable de jouer. Je le ressens d'autant mieux quand les gens sont mal à l'aise. Et gilles est comme moi il y a 10 ans.

Gilles Hoyer est-il un bon élève?

Gilles Gangloff : Ah oui ! Gilles est un très bon comédien…en devenir. Il arrive même à m'émouvoir sur scène.

Donc il a du potentiel?

Gilles Gangloff : Bien sûr.

Les deux personnages de la pièce sont assez proches de la perception qu'a le spectateur de vos deux personnalités.Vous paraissez très complémentaire. Pour l’un l’assurance, la superbe, le flegme, l’aisance sous lesquelles couvent fragilité et tendresse, et pour l’autre, la réserve, le côté pataud des débutants et une grande humanité avec des déflagrations de colère ou d’indignation. L’opposition des contraires est d’ailleurs une des clés de la réussite des duos comiques.

…après maintes rigolades pour cacher une petite gêne…

Gilles Hoyer : C'est très juste.

Gilles Gangloff : Il est vrai que nous avons voulu jouer avec nos personnalités.

La pièce se joue en juillet au Koçona café avec une programmation relativement modeste. S'agit-il d'une mise en bouche avec des projets de reprise à la rentrée ?

Gilles Gangloff : Le but est de faire exister cette pièce et d'avoir une vitrine pour la proposer à des théâtres comme le Blancs Manteaux et le Mélo d'Amélie. Cela étant pour le moment personne ne nous fera confiance sur nos seuls noms. Il faut trouver des lieux où on pourra faire quelques représentations pour appeler l'attention des professionnels sur notre travail.

Quels sont vos autres projets ou actualités?

Gilles Gangloff : A compter d'août, je vais jouer" L'homme des cavernes" de Rob Becker au Théâtre Le Méry jusqu'en octobre à 20h20 cinq soirs par semaine avec possibilités de prolongation si ça marche.

Gilles Hoyer : Je vais jouer "La fille aux pères" de Fabrice Blind et Michel Delgado au Théâtre Le Méry à 22 heures à partir de novembre.

Avez-vous d'autres projets communs?

Gilles Hoyer : Oui, un enfant ! (rires)

Gilles Gangloff : Rien de concret encore mais des idées. Et puis j'ai déjà trois pièces qui ont été jouées en province et une non encore créée.

Gilles Hoyer : Et puis il y a le projet "cure-dents". Nous avions travaillé sur un projet télé sur le milieu dentaire. Le projet ne s'est pas fait mais Gilles a tout récupéré.

Gilles Gangloff : Effectivement, on avait déjà travaillé sur des personnages et on peut en faire une pièce. D'ici août, on va se remettre au travail.

Allez-vous voir les autres comiques et à quel genre d'humour êtes-vous sensible?

Gilles Hoyer : Le nôtre ! (rires)

Gilles Gangloff : J'aime moins les spectacles à sketches et ce depuis gamin. Ou alors les one man show qui se déroulent comme des pièces. Mais j'en ai beaucoup vu et j'ai du mal maintenant. Je vais voir ceux des copains. Quant au théâtre, j'y vais quand j'ai des invitations car le prix des places est trop élevé. Et puis j'ai souvent été déçu. Je trouve que cela manque de folie. De plus comme au niveau de la création dès qu'on propose quelque chose d'un peu original on essuie un refus, cela appauvrit un peu le paysage théâtral.

J'aime beaucoup Fellag, j'adore Boujenah que je détestais quand je le voyais à la télé quand j'étais jeune. Pas tant ce qu'il dit mais ce qu'il dégage. C'est lui qui m'a redonné envie du one man. J'avais aussi apprécié Jean Dujardin qui avait du charisme sur scène. Le spectacle aussi de Philippe Lellouche qui est bon quand il fait du stand up.

Gilles Hoyer : J'adorais Gustave Parking mais c'est toujours un peu pareil. Le caveman. J'aime bien Bénureau aussi. En pièce, "Un petit jeu sans conséquence".

Gilles Gangloff : Je suis plutôt comédie mais je garde un excellent souvenir de "Célimène et le cardinal" de Jacques Rampal avec Gérard Desarthe et Ludmilla Mikael .

Qu'appréciez-vous le plus chez l'autre? En un seul mot bien sûr…pas de panygérique!

Gilles Hoyer : Le prénom (rires)

Gilles Gangloff : L'humanité.

Gilles Hoyer : La passion…que nous partageons…on aime la même femme..(rires)

 

A lire sur Froggy's Delight :

la chronique de La première heure
la chronique de La césarienne
l'interview de solo de Gilles Hoyer


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