Pour accompagner l'exposition "Cranach et son temps", présentée au Musée du Luxembourg, les Editions de la Réunion des Musées Nationaux publient le catalogue français de cette exposition présentée initialement à Bruxelles.
Supervisé par Guido Messling, historien d'art qui assure le commissariat de l'exposition, le catalogue, de facture classique avec les notices d'oeuvres sous vignette suivies de reproductions pleine page, est riche de nombreux essais.
Guido Messling insiste sur une des lignes de force de l'exposition qui tient à la confrontation de Cranach avec des oeuvres allemandes, italiennes et flamandes à partir desquelles il a élaboré une oeuvre autonome par son originalité tant stylistique que thématique.
Ce que Till-Holger Borchert, conservateur au Groening Museum de Bruges, conforte avec l'influence des peintres de l'Ecole de Bruges pour les tableaux de dévotion et Elke Anna Werner, historien d'art, avec celle des oeuvres de l'Italie du Nord.
S'agissant plus particulièrement des nus, Berthold Hinz historien d'art, soutient que l'origine de l'abondante production de Cranach, qui s'avère sans équivalent dans dans la Renaissance, doit être recherchée davantage dans l'histoire des idées.
Quant à la représentation de la femme, Véronique Bücken, conservatrice aux Musées royaux des Beaux Arts de Belgique à Bruxelles, livre un très intéressant article qui, à partir des représentations récurrentes des héroïnes bibliques, analyse la démarche syncrétique du peintre qui a renversé la symbolique négative attachée à la femme et intégré l'idéal courtois pour l'ériger en héroïne emblématique de la résistance protestante et contribuer à l'élaboration de l'iconographie de la Réforme.
L'article de Armin Kunz, historien d'art, est consacré à la gravure dans l'oeuvre de Cranach et enfin, Gunnar Heydenreich, qui fut conservateur en chef au centre de restauration de Düsseldorf, aborde un sujet rarement vulgarisé concernant les sujétions inhérentes au transport des oeuvres. |