Avec l’ambition non démentie de faire danser les popeux, The Shoes livrent avec Crack My Bones, un premier album ambitieux et brillant.
Bref résumé. Bâti sur les cendres de The Film, haute figure de cette scène rémoise dont on parle tant, remixeurs surdoués et producteurs courtisés (de Shakira à Gaëtan Roussel), les Shoes ont réussi à mettre sans dessus dessous toute la blogosphère en quelques dj sets et une poignée de maxis.
La sortie de Stay The Same, dernier EP en date du duo né de leur collaboration avec l’anglais Esser, laissait clairement transparaitre la teinte de ce Crack My Bones. Enjoué mais parfois sombre, dans la digne descendance des Cure et autres figures de proue des années 80. Car si les Shoes sont bien français, leur inspiration est très clairement outre-Manche. De la pochette signée Gavin Watson au choix de Londres comme lieu d’enregistrement ou de Lexxx comme producteur, les Shoes ont tout fait pour que leur son soit empreint de cet héritage anglais qu’ils chérissent tant et qui fait d’eux un groupe si atypique.
De nombreuses collaborations viennent ponctuer la majorité de ces dix titres. La plupart sont assurés par des artistes anglais, de Primary 1 pour l’excellent "People Movin" au tubesque "Cliché" porté par la voix de The Cocknbullkid en passant par le fascinant "Cover Your Eyes" avec Timothy Bruzon des Wave Machines ou encore le magnifique "Wastin’ Time" (Esser). Mais l’anglais a soudain un accent rémois quand Anthonin Ternant des Bewitched Hands prend le micro sur les parfaits "Bored" ou "Time To Dance", "Crack My Bones" et "The Wolf Under The Moon", dont la partie piano est assurée par Chilly Gonzales.
En l’espace de 39 minutes, Guillaume Brière et Benjamin Lebeau démontrent, avec un génie déconcertant, qu’avec une bonne paire de chaussures, Reims et Manchester ne sont plus qu’à un pas. Crack My Bones, sacré uppercut ! |