Que reste-t-il de nos divorces ? Sujet clairement explicité, écriture en rose et mauve, deux cabines d’essayages décorées de robes décolletées en guise d’illustration… Ce livre semble promettre de traiter ce thème avec bienveillance et optimisme ! Et, en effet, Valérie Pineau-Valencienne et Corinne Bellier nous font entrer dans le quotidien de deux divorcées en picorant des bonbons acidulés et des carrés de chocolat.
L’idée originale de ce roman réside dans sa structure : les récits de deux femmes, redevenues célibataires, s’alternent pour nous dévoiler leurs existences en reconstruction. Catherine vient d’être quittée après vingt ans de mariage, Marie a divorcé il y a dix ans. Elles deviennent amies, s’épaulent. L’une a réappris à vivre seule, l’autre ne l’envisage pas encore. L’une a une liaison avec un homme marié, l’autre pleure ses souvenirs et ses désillusions. Les deux auteurs font chacune évoluer leur héroïne au fil des saisons et des restos, des Lexomil, des enfants, des SMS pleins de promesses et des matins décevants. De toutes leurs aventures quotidiennes émanent la peur de ne plus plaire, de ne plus être aimée, de ne plus connaître l’épanouissement de la vie de couple. Si le désespoir n’est pas du même degré, le désenchantement est identique…
Suivre l’évolution des attentes et des comportements de ces deux personnages se révèle parfois lassant. Le style oralisé rend ce roman peu captivant, à l’instar des téléfilms regardés d’un œil, les après-midi pluvieux. On observe Catherine et Marie, on repense à nos propres chagrins d’amour, on grignote en même temps, on textote… Bref, c’est sympathique, parfois drôle, assez juste mais peu passionnant.
Valérie Pineau-Valencienne et Corinne Bellier dédramatisent le deuil du mariage dans ce livre qu’on peut qualifier de "bon petit roman". Traitant d’un sujet universel et contemporain, il touchera certainement une grande majorité de femmes. Ce qui est reposant et réconfortant, finalement, c’est de pouvoir se blottir dans les peines de ces héroïnes, de comparer leurs cicatrices, de s’apercevoir qu’on a été aussi fragiles qu’elles mais que, comme elles, on est encore prête à croire que l’amour est une belle aventure. |