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puce La face cachée des miroirs
Catherine Fradier  (Editions Au Diable Vauvert)  février 2011

Après "Cristal Défense", Catherine Fradier publie "La face cachée des miroirs", la deuxième saison d'un thriller d'espionnage économique qui enchantera les amateurs de ce genre novateur à qui elle livre 600 pages roulant à tombeau ouvert.

Et ce notamment en raison de sa virtuosité à imbriquer des intrigues labyrinthiques et à croiser les destinées chargées d'une multitude de personnages qui semblent, par déterminisme, atavisme ou addiction à l'adrénaline, se mouvoir dans sphères tant privées que professionnelles particulièrement hors normes, par une maîtrise redoutable des ressorts de toutes les intrigues scénaristiques à succès.

En effet, sur fond de lutte tutélaire du bien et du mal, dont les frontières deviennent de plus en plus ténues, elle pratique un syncrétisme de haut vol entre les grandes peurs du siècle et les canons du roman policier et du roman d'espionnage que sont le conspirationnisme, qui a suscité un regain d'engouement depuis le succès planétaire du fameux "Da Vinci Code" et l'omnipuissance des services secrets d'Etat, qui constituent un Etat dans l'Etat par la détention de l'arme redoutable qu'est l'information, qui ramène les intrigues jamesbondiennes au rang d'aventures de Winnie l'ourson.

Et elle les applique dans le domaine spécifique de l'économie qui constitue l'enjeu fondamental de sociétés post-modernes pour lesquelles l'enjeu de la guerre n'est plus territorial, politique ou impérialiste mais économique et supra-étatique, les états n'étant plus des pions face au fondamentalisme financier.

Tout se déroule dans une sorte d'infra-monde constitué d'entités opaques et d'armées ou de mercenaires de l'ombre issus des services secrets qui ne s'embarrassent guère d'états d'âme et utilisent des méthodes radicales, souvent criminelles, et un lacis de péripéties qu'elle gère simultanément comme un directeur de régie télé en les actionnant successivement par des chapitres courts dont le maître mot scriptural est l'efficacité.

Voilà le cadre dans lequel se déroulent les pérégrinations du personnage principal, l'héroïne donc, la cinquantaine alerte et distinguée, qui répond au doux nom de Eléonore de Coursange, et qui oeuvre pour la liberté et la justice.

Chargée de la direction de l'Agence de Sécurité Economique, ramification des services secrets français chargée de la protection des entreprises nationales contre l'espionnage industriel, elle a été missionné pour désamorcer les menaces pesant sur une multinationale commercialisant des semences dans lequel l'Etat français.

Agent d'exception entourée d'une équipe performante elle est allée au-delà de sa mission en découvrant que cette société, dont les recherches n'avaient au demeurant rien ni de philanthropique ni d'humaniste, non seulement visait à l'obtention, par des pratiques radicales et souvent criminelles, à l'instauration à son profit d'un monopole économique en créant des semences génétiquement modifiées stériles obligeant à l'achat annuel des grains, mais également qu'elle constituait l'arme de guerre économique d'un nébuleux Institut européen d'analyse et de prospective.

Et que cet institut, doté de fonds privés et européens chargé de réfléchir au devenir de l'Europe en matière énergétique, alimentaire et environnementale, avait infiltré par la corruption, le chantage ou la manipulation, les services de police et de renseignements de tous les pays européens qui était dirigé par son propre patron, le ponte des services secrets.

De quoi s'attirer des ennuis qui n'ont manqué d'arriver. Après l'implosion de l'Agence et la dispersion de ses membres dont certains sont maintenus au secret, clairement menacée de mesures de rétorsion tous azimuths, elle n'a cependant pas décidé de se convertir au macramé. Elle crée un cabinet privé spécialisé dans la traque de l'espionnage industriel, qui va lui servir de couverture et de tête de pont pour mener à bien deux objectifs : réduire cette entreprise à néant et retrouver sa fille, enlevée enfant et qui est devenue... un agent secret russe.

Car il y a lieu de préciser que la dame a une hérédité et un passé chargés. En effet, fille d'un père spécialiste du soviétisme condamné pour haute trahison et intelligence avec une puissance étrangère et d'une mère, descendante d'une grande famille et souverainiste européenne, elle est doublement veuve de deux agents secrets défenestrés, le premier russe, le second français.

Certes, pour dresser la toile de fond de ce deuxième épisode des aventures d'Eléonor, dite Léo pour les intimes, l'exposé est conséquent mais il donne un avant-goût de l'enchevêtrement des intrigues justifiant les 600 pages de ce roman d'action et d'espionnage à l'ébouriffant et foisonnant casting digne d'une superproduction hollywoodienne. Car s'y greffent les histoires personnelles rarement simples des protagonistes secondaires.

Catherine Fradier confectionne, gère et résout ce véritable labyrinthe des miroirs de main de maître à coups de chapitres courts d'une écriture très cinétique et d'un rythme effréné qui met le lecteur sous haute tension permanente pour suivre les innombrables chassés-croisés de personnages qui mènent un double, voire un triple jeu.

Et quand c'est fini, enfin presque car les méchants ont la peau dure, il est annoncé un troisième tome.

 

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La chronique de "Le stratagème de la lamproie" du même auteur


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