Comédie dramatique de Anita Lombard, mise en scène de Manon Savary, avec Xavier Catteau, Anita Lombard et Julien Princiaux.
Dans "L'éclat d'une araignée au plafond", Monsieur Ramon se prend pour Fred Astaire et Mademoiselle Patricia veut se débarrasser de son enveloppe corporelle persuadée de n'être rien.
Pensionnaires d'un établissement psychiatrique qui use de l'isolement et de la camisole chimique comme moyen d'éviter les manifestations perturbatrices et perturbantes, pour le commun des mortels, des troubles identitaires, ils se raccrochent l'un à l'autre comme deux naufragés en perdition pour tenter l'échappée belle du possible, un rêve de résilience, généré par l'instinct de survie.
Avec cette thématique balisée et un texte ténu, circonscrit à l'essentiel, quelques brefs dialogues échangés, Anita Lombard ne traite pas à titre principal des troubles psychotiques ni de l'institution psychiatrique mais d'une déclinaison de la résilience par la voie de l'imaginaire, dont la représentation repose essentiellement sur la mise en scène et le jeu non verbal des acteurs.
Manon Savary dirige de manière convaincante un spectacle sur le fil poétique et un touchant tandem de funambules dont l'esprit est passé derrière le miroir dont Xavier Catteau et Anita Lombard donnent une belle incarnation.
Dans le registre d'un réalisme naïf qui tient aussi du merveilleux, même appliqué à une histoire grave, ils entraînent le spectateur dans leur univers, celui d'un Ginger et Fred sous neuroleptiques, sans qu'il n'y ait ni voyeurisme ni complaisance, qui entrent résolument, et parfois non sans difficultés, en résistance. Et la lumière est parfois au bout du tunnel ou sous les feux de la rampe. |