Dialogue poétique d'après le recueil éponyme de Georges et Victor Hugo,
adaptation et mise en scène de Vincent Colin, avec Albert Delpy et Héloïse Godet.
A partir notamment de "L’art d’être grand-père", recueil de poèmes écrits par Victor Hugo et du livre de souvenirs de son petit-fils, Vincent Colin a construit un délicieux spectacle éponyme qui célèbre l’amour filial.
Devenu grand-père sur le tard, et même s’il n’oublie pas, en exil à Guernesey, d’être le "Totor" de sa Juliette, Victor Hugo s’adonne au bonheur d’être un grand-papa gâteau. Il porte à ses petits-enfants, qu’il nomme ses passereaux et voit comme des anges descendus du ciel, un amour qui tient du ravissement émerveillé, face à ses promesses de vie à préserver et à accompagner, et qui confine à la dévotion mystique.
Se déclarant "fait pour la société des enfants", il célèbre leur essence séraphique et, devenant leur indéfectible allié et compagnon de jeu, dépeint la réciprocité d’un amour basé sur une tendresse naturelle et une complicité intellectuelle innée.
Héloïse Godet a la fraîcheur juvénile permettant de rendre crédible la voix des enfants et le toucher sensible pour exécuter les intermèdes pianistiques qui, avec celui de la lanterne magique qui projettent des œuvres graphiques de Hugo, scandent un spectacle délicat qui évoque les soirées poétiques des salons du 19ème siècle.
Et Albert Delpy a la silhouette replète et la barbe blanche pour camper le patriarche hugolien passé à la postérité, la bonhomie empathique pour en dessiner la tendre humanité et le talent pour transmettre le souffle lyrique du poète qui célèbre une éducation rousseauiste et une vision animiste d’un monde dont l’enfant serait le roi. |